« Page:Desbordes-Valmore - Poésies, 1860.djvu/265 » : différence entre les versions

Jop108 (discussion | contributions)
→‎Page non corrigée : Page créée avec « <poem> Éclatants d'innocence et charmants à relire Parmi les feuillets noirs on s'inscrivent mes jours ! Un bouquet de cerise, une pomme encor verte, C'étaient là... »
 
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
En-tête (noinclude) :En-tête (noinclude) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{nr||{{uc|Pleurs et pauvres fleurs.}}|253}}
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
<poem>
<poem>
Éclatants d'innocence et charmants à relire
Éclatants d’innocence et charmants à relire
Parmi les feuillets noirs on s'inscrivent mes jours !
Parmi les feuillets noirs on s’inscrivent mes jours !

Un bouquet de cerise, une pomme encor verte,
C’étaient là des festins savourés jusqu’au cœur !
À tant de volupté l’âme neuve est ouverte,
Quand l’âpre affliction, de miel encor couverte,
N’a pas trempé nos sens d’une amère saveur !


Un bouquet de cerise, une pomme encor verte,
C'étaient là des festins savourés jusqu'au cœur !
À tant de volupté l'âme neuve est ouverte,
Quand l'âpre affliction, de miel encor couverte,
N'a pas trempé nos sens d'une amère saveur !
Parmi les biens perdus dont je soupire encore,
Parmi les biens perdus dont je soupire encore,
Quel nom portait la fleur... la fleur d'un bien si beau,
Quel nom portait la fleur… la fleur d’un bien si beau,
Que je vis poindre au jour, puis frémir, puis éclore,
Que je vis poindre au jour, puis frémir, puis éclore,
Puis que je ne vis plus à la suivante aurore ?
Puis que je ne vis plus à la suivante aurore ?
Ne devra-t-elle pas renaître à mon tombeau ?
Ne devra-t-elle pas renaître à mon tombeau ?

Douce église ! sans pompe, et sans culte et sans prêtre,
Où je faisais dans l’air jouer ma faible voix,
Où la ronce montait fière à chaque fenêtre ;
Près du Christ mutilé, qui m’écoutait peut-être,
N’irai-je plus rêver du ciel comme autrefois ?


Oh ! n’a-t-on pas détruit cette vigne oubliée,
Douce église ! sans pompe, et sans culte et sans prêtre,
Balançant au vieux mur son fragile réseau ?
Où je faisais dans l'air jouer ma faible voix,
Comme l’aile d’un ange, aimante et dépliée,
Où la ronce montait fière à chaque fenêtre ;
L’humble pampre embrassait l’église humiliée
Près du Christ mutilé, qui m'écoutait peut-être,
De sa pâle verdure, où tremblait un oiseau !
N'irai-je plus rêver du ciel comme autrefois ?
Oh ! n'a-t-on pas détruit cette vigne oubliée,
Balançant au vieux mur son fragile réseau ?
Comme l'aile d'un ange, aimante et dépliée,
L'humble pampre embrassait l'église humiliée
De sa pâle verdure, où tremblait un oiseau !


L'oiseau chantait, piquait le fruit mûr, et ses ailes
L’oiseau chantait, piquait le fruit mûr, et ses ailes
Frappaient l'ogive sombre avec un bruit joyeux ;
Frappaient l’ogive sombre avec un bruit joyeux ;
Et le soleil couchant dardait ses étincelles
Et le soleil couchant dardait ses étincelles
Aux vitraux rallumés de rougeâtres parcelles,
Aux vitraux rallumés de rougeâtres parcelles,