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ché ; ils ne se trouvaient plus qu’à quelques portées de fusil de la ville, lorsqu’ils furent rejoints à l’improviste par un cavalier richement vêtu, monté sur un cheval fougueux et blanc d’écume, qu’il maîtrisait comme en se jouant en véritable ginete avec une grâce inimitable.

Ce cavalier était grand, bien fait, il paraissait trente-cinq ans ; ses traits étaient beaux, sa physionomie ouverte, franche et spirituelle ; ses manières étaient élégantes, sans affectation et remplies de cette noblesse innée qui caractérise les races méridionales.

Après avoir échangé avec les voyageurs le salut consacré : Ave Maria purissima, il rangea son cheval près d’eux, et la conversation s’engagea aussitôt :

— Vous êtes étrangers, caballeros ? demanda l’inconnu de prime abord.

— Oui, caballero, répondit Olivier, pour lui et ses compagnons ; nous sommes Buénos-Ayriens.

— Les Buénos-Ayriens sont presque des compatriotes pour nous, reprit le cavalier en saluant ; nous leur devons beaucoup. Le général San-Martin, en battant les Espagnols au Maypu, a assuré notre indépendance. Est-ce la première fois que vous venez dans ce pays ?

— La première, oui, señor ; nous nous rendons à Santiago de Chili, où nous appellent des affaires importantes.

— Vous comptez sans doute vous arrêter quelques jours à Talca ?

— C’est notre intention, en effet, caballero.

— Avez-vous quelques connaissances dans la ville ?