« Patriotisme et christianisme » : différence entre les versions

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« Cela produisit une impression incroyable, inexprimable. » [Novoye Vremya (New Time), Oct. 1893]
 
 
== II. Sollicitude des journaux, ivrognerie, bizarreries d’église et délire général. ==
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Je me souviens encore que pendant que je lisais distraitement une description de ces festivités, j’ai été brusquement bouleversé par une émotion puissante et j’était presque au bord des larmes, ayant à retenir avec effort cette expression de mes sentiments.
 
 
== III. L’épidémie psychopathique, pacifique elle, de Malevanshchina. ==
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En conséquence, pour la société dans laquelle de telles épidémies se produisent, la différence entre celle de Kiev, où d’après Sikorsky aucune violence ou meurtre n’a été enregistré, et celle de Paris, où plus de vingt femmes ont été écrasées à mort en un seul défilé, est équivalente à celle de la chute sur le plancher d’un petit morceau de charbon qui brûle lentement, et d’un feu qui a déjà pris possession des planchers et des murs de la maison.
Au pire, le résultat de l’épidémie de Kiev sera qu’un millionième des paysans de Russie dépenseront les salaires de leurs labeurs et seront incapables de subvenir aux taxes du gouvernement ; mais les conséquences de l’épidémie de Toulon-Paris qui a affectée des gens qui ont un grand pouvoir, des sommes d’argent immenses, des armes de violence, et des moyens de propagation de leur démence, peuvent et doivent être épouvantable.<ref>Des psychiatres anglais ont publié en 1993 une lettre ouverte dans laquelle il proposait de considérer le « bonheur, » caractérisé par la sentimentalité, l’exubérance, certaines altérations cognitives, etc. comme une maladie mentale. La proposition a été examinée sérieusement par d’autres médecins, qui sont arrivé à la conclusion que l’état de bonheur ne pouvait pas être classé avec les autres maladies psychiatriques telles que la psychose ou la schizophrénie parce qu’il n’est pas nuisible ni potentiellement dangereux pour le "patient" (A proposal to classify happiness as a psychiatric disorder. ''British Journal of Psychiatry'', vol. 162, p. 539-542, 1993.). Ainsi, le critère de danger pour soi-même a permis aux médecins de différencier ce qui est etou n’est pas une maladie mentale, de façon semblable au raisonnement de Tolstoï qui a jugé selon la dangerosité des « aliénés armés jusqu’aux dents » que les festivités de 1894 étaient une manifestation psychopathe véritable tandis que l’épidémie de Malevanshchina était plutôt anodine. Le mot « malade » n’est-il pas issu du latin ''male habitus'' - mal disposé,- qui est apparenté à « mal, » ''male'', d’une manière mauvaise, et ''malum'', contraire au bien, qui cause des dommages, de la peine, fait souffrir ? (Dictionnaire Petit Larousse).</ref>
 
 
== IV. Ambiguïté inacceptable d’ambassadeur, président, empereur, Zola, etc. ==
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Pourquoi, à vrai dire, être si heureux que personne n’ait dit quoi que ce soit au sujet de la guerre, si le sujet n’était pas de la plus grande importance dans nos esprits ?
 
 
== V. Discours officiels de paix, mais préparatifs de guerre (armées, écoles…) ==
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Pendant que d’autre part, ceux dont on a fait grand cas à Paris et à Toulon seront assis, après un bon dîner, avec des verres de vins fins à leurs côtés, et des cigares entre les dents, dans un coutil chaud, indiquant telles et telles places avec des épingles sur une carte, ou une certaine quantité de « chair à canon » doit se déployer – « chair » composée de ces même gens bêtes – pour enfin saisir cette place fortifiée ou un autre, et obtenir a petit ruban ou grade quelconque.
 
 
== VI. L’hypocrisie des festivités, analogue à celle d’avant la guerre Turque. ==
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<p>Pour que la volonté de Napoléon ou d’Alexandre soit exécutée – ceux-ci étant apparemment les hommes de qui dépendait l’évènement – le concours d’innombrables facteurs étaient nécessaires, et l’évènement n’aurait pas pu arriver si un seul d’entre eux avait fait défaut. Il était indispensable que des millions d’hommes, dans les mains de qui étaient réellement tout le pouvoir, les soldats qui se sont battus, et les hommes qui ont transporté les munitions de guerre et les canons, consentent à accomplir la volonté de ces deux faibles unités humaines… » (…) « …les grands hommes sont simplement des étiquettes qui fournissent un nom à l’évènement… » (Tolstoï’s philosophy of history In The living thoughts of Tolstoï, S. Zweig. Longman, Green et co, 1939)</p></ref>
 
 
== VII. « Nos cœurs ne battent pas à l’unisson avec ceux de ces messieurs. » ==
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Nous ne pouvons admettre cela parce que nous savons ce qui se cache dessous ces ravissements ivres, discours et embrassements, qui ressemblent non à une confirmation de paix comme on nous assure, mais plutôt à ces orgies et réjouissances auxquelles les criminels s’adonnent quand ils planifient leurs crimes.
 
 
== VIII. Réponse à un agitateur en faveur de la guerre contre l’Allemagne. ==
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Puisque, pendant la conversation, il n’y avait pas de musique, de champagne ou quoi que ce soit pour embrouiller nos sens, notre invité a simplement haussé les épaules et, avec l’amabilité d’un français, a dit qu’il nous était reconnaissant pour l’accueil cordial dont il avait fait l’expérience dans notre maison, mais qu’il était désolé que ses opinions n’étaient pas aussi bien reçues.
 
== IX. Le diplomate et le moujik, ou le « nourri » et la « chair à canon. » ==
 
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L’un d’entre eux représentait la classe nourrie et supportée par le travail du peuple, et qui en retour utilise la totalité de ces gens comme « chair à canon » ; tandis que l’autre était cette même « chair à canon » qui nourrit et supporte ceux qui disposent ensuite d’elle de cette façon.
 
 
== X. Les travailleurs, occupés à vivre, ignorent le patriotisme des dirigeants. ==
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Pour la plupart, ils ne connaissent même pas la foi officielle orthodoxe à laquelle ils sont présumés être tellement attachés, et toutes les fois qu’ils en font vraiment la connaissance, ils l’abandonnent et deviennent rationalistes, — c’est-à-dire qu’ils adoptent un credo qui ne peut être attaqué et n’a pas besoin d’être défendu ; et en dépit de l’insistance constante et énergique de dévotion au Tsar, d’une manière générale, ils regardent toute autorité basée sur la violence avec une condamnation ou une indifférence totale ; leur pays, si par ce mot on veut dire quoi que ce soit en dehors de leur village et district, ils ne le considèrent pas du tout, et s’ils le faisait, ne feraient aucune distinction entre celui-là et d’autres pays. De sorte qu’où les russes émigraient autrefois en Autriche et en Turquie, ils vont maintenant avec une indifférence semblable en Russie ou en dehors de la Russie, en Turquie ou en Chine.
 
 
== XI. Désintérêt universel des paysans pour les questions patriotiques. ==
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Passer du contrôle d’un gouvernement européen à un autre – de turque à autrichien, ou de français à allemand – change si peu la situation des classes travaillantes véritables, que le changement ne provoquerait de mécontentement en aucun cas, si seulement il n’est pas effectué artificiellement par le gouvernement et les classes dirigeantes.
 
 
== XII. Le patriotisme est un sentiment anormal provoqué artificiellement. ==
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Le patriotisme des états opprimés par un pouvoir étranger ne présente pas une exception. Il est également anormal aux masses travaillantes et provoqué artificiellement par les classes supérieures.
 
== XIII. Stupidité, immoralité, désuétude et anti-christianisme du patriotisme. ==
 
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Mais le patriotisme est surtout impossible aujourd’hui parce qu’autant qu’on puisse avoir tenté de cacher la signification du christianisme pendant dix-huit cents ans, il a néanmoins transpiré dans nos vies à un tel point que l’homme le plus ordinaire et le moins raffiné doit comprendre l’incompatibilité totale entre le patriotisme et la loi morale par laquelle nous vivons.
 
 
== XIV. La violence des gouvernements au nom de l’esclavage patriotique. ==
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<p>L’esprit de rivalité, les soucis d’argent (Komaròvsky) et la lâcheté (Moneta) ont pu contribuer au début de la première guerre mondiale. Mais, plus simplement, si le meurtre de l’archiduc a vraiment un rapport avec la mort de près de trente millions de personnes, tout ce qu’on pourrait appelé « dignité nationale et patriotisme » s’amalgame indissolublement avec l’esprit de vengeance, et il suffit de conclure que des millions de personnes ont agis en meurtriers. Alternativement, pour reprendre les mots de Moneta, c’est un « compte rendu faux, » puisque l’archiduc a été assassiné à l’étranger, comme si on avait « refusé de le recevoir, » alors que le meurtrier était en réalité un anarchiste. Autrement dit, le geste d’un vulgaire terroriste a prévalu sur toute la civilisation, et la « dignité nationale » a été équivalente à un égard et une soumission à la fausseté, et il suffit de dire que cette civilisation a été stupide. Et en somme, dans ces évènements, la méchanceté et la fausseté sont indissociables, comme entrevues par Tolstoï : « Le diable était un meurtrier et le père du mensonge. La fausseté mène toujours au meurtre ; et surtout dans un cas tel que celui-là. » (Chap. VI)</p></ref>. Et tel est le cas non seulement avec les guerres. Au nom du patriotisme, les russes ont étouffé les polonais, les allemands persécuté les slaves, les hommes de la Commune tué ceux de Versailles, et ceux de Versailles tué les hommes de la Commune.
 
 
== XV. L’envergure moderne de la fraude du patriotisme. ==
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Ainsi, par exemple, il n’y a pas longtemps, Wilhelm II s’est commandé un nouveau trône avec une sorte d’ornementation spéciale, et s’étant costumé d’un uniforme blanc, avec une cuirasse, des culottes serrées, et un casque avec un oiseau sur le dessus, s’étant enveloppé d’un manteau rouge, est apparu devant ses sujets et s’est assis sur ce nouveau trône, parfaitement assuré que son acte était le plus nécessaire et important ; et non seulement ses sujets n’ont rien vu de ridicule en cela, mais ils ont imaginé que la scène était des plus imposantes.
 
 
== XVI. La véritable nature de l’opinion publique. ==
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Si nous, chrétiens de milles ans, ne nous sommes pas déjà coupés la gorge les uns des autres, c’est seulement parce que Alexandre III ne nous a pas permis de le faire. Mais ceci est horrible !
 
 
== XVII. La force indomptable de la vérité et son expression. ==
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Si seulement les hommes exprimaient hardiment et clairement la vérité qui leur est déjà évidente, de la fraternité de toutes les nations et du crime de l’attachement exclusif à son propre peuple, l’opinion publique défunte et fausse tomberait d’elle-même comme une peau morte, — et le pouvoir des gouvernements et tous le mal qu’ils font dépendent d’elle ; et la nouvelle opinion publique, qui encore maintenant ne fait qu’attendre cette chute de la vieille, s’avancerait pour mettre sa demande de l’avant manifestement et avec puissance, et établir de nouvelles formes d’existence en conformité avec la conscience de l’humanité.
 
 
== XVIII. Le feu et la paix. ==