« Patriotisme et christianisme » : différence entre les versions

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« L’opinion publique n’est jamais stagnante dans sa relation avec la vie de l’humanité » (Chap. XVI). Chacun peut contribuer à la faire avancer, – n’importe quel homme qui dit la vérité dans le milieu où il se trouve – les travailleurs inconsidérés, qui fabriquent [les armes, etc.], impriment [des faussetés] et procurent [le luxe aux dirigeants] (Chap. V), mais aussi les empereur, roi, ministre, fonctionnaire, soldat, pasteur spirituel, [journaliste, écrivain,] révolutionnaire ou anarchiste (Chap. XVII) - essentiellement en s’appliquant à faire disparaître les incohérences dans sa propre vie : « Si les gens comprenaient seulement que la force n’est pas dans la force brute mais dans la vérité, ne se dérobaient pas d’elle en parole ou en action, ne disaient pas ce qu’ils ne pensent pas, ne faisaient pas ce qu’ils considèrent comme insensé et comme mauvais ! » Cette « abstention de mentir » (Chap. XVII), en nous affranchissant de la « contradiction que nous avons mis entre notre conscience et ce que nous considérons [faussement] comme notre opinion publique, grâce à une influence gouvernementale, » (Chap. XVI), nous permet de comprendre l’opinion publique véritable qui est « vivante et naturelle, » qui est tributaire de la « force spirituelle qui anime le monde, » c’est-à-dire Dieu (Chap. XVIII), tandis que cette « force spirituelle qui anime le monde échappent [aux gouvernement] » (Chap. XVII).
 
En refusant de mentir, en repoussant les contradictions de sa propres vie (Chap. XVII), même si « on dirait [parfois] que celui qui exprime sincèrement sa pensée doive rester seul, » (Chap. XVII), on se situe alors « par delà le pouvoir de frustration » (Chap. XVII) – et donc capable de résister au mal par la non-violence – comme si on recevait le pain spirituel qui accroît l’énergie vitale dont parlait S. Weil (Note 9). Et « dès que cette opinion est établie, immédiatement et par degré imperceptible… la conduite de l’humanité commence à se modifier » (Chap. XVII). Il suffit donc « pour que la vieille opinion périmée cède sa place à la nouvelle et vivante, » que « tous ceux qui sont conscient des nouvelles exigences les expriment ouvertement » (Chap. XVII). Et pourquoi est-ce si simple ? Parce qu’il « arrive généralement que tous les autres, ou au moins la majorité, pensait et ressentait la même chose mais sans l’exprimer » (Chap. XVII). « Et [ainsi] ce qui était hier l’opinion nouvelle d’un seul homme devient aujourd’hui l’opinion de la majorité » (Chap. XVII). « La lumière n’a qu’à être allumée, et cette organisation qui semble si puissance fondra et sera consumée comme la cire en face du feu » (Chap. XVIII).
 
Tolstoï a aussi écrit, dans « Le royaume des cieux est en vous » : « Toute nouvelle vérité qui change la façon de vivre et fait avancer l’humanité est d’abord acceptée par un nombre très limité de personnes, qui la saisissent en la connaissant. Le reste de l’humanité, ajoutant foi à la vérité antérieure sur laquelle le système actuel a été établi, est toujours opposé à la propagation de la nouvelle vérité. Mais puisque, en premier lieu, l’humanité n’est pas stationnaire mais progresse toujours, devenant de plus en plus familière avec la vérité et s’en approchant dans la vie quotidienne ; et puisque, deuxièmement, tous les hommes progressent suivant leurs opportunités, age, éducation et nationalité, commençant par ceux qui sont plus et finissant avec ceux qui sont moins, capables de recevoir une nouvelle vérité ; les hommes les plus près de ceux qui ont perçu la vérité intuitivement, passent un à un, à des intervalles qui diminuent graduellement, du côté de la nouvelle vérité. Ainsi, comme le nombre d’hommes qui l’admettent augmente, la vérité devient de plus en plus clairement manifestée. Le sentiment de confiance dans la nouvelle vérité s’accroît en proportion du nombre de personnes qui l’ont accepté. »