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aphorisme attribué aux Anglais : Le temps est argent ; et par cet adage d’un philosophe moderne : Le temps est l’étoffe dont la vie est faite.

Mais comment découvrir cette journée théorique, moyenne journée de tous les travailleurs du globe, dans l’ordre de la science, de l’art, de la politique, comme de l’agriculture et de l’industrie ?

Comment la constater, la reconnaître, si elle-même, ce qui est indubitable, est, d’un siècle à l’autre, d’une génération à l’autre, variable ?

L’impossibilité apparente d’une semblable détermination a fait abandonner, nier même le principe de A. Smith : chose aussi raisonnable que le serait la conduite d’un géomètre qui, ne pouvant résoudre un problème, prendrait le parti de nier ses axiomes. La pratique, malgré les constatations de la science et les perturbations du commerce, en est restée au point où l’a portée la Convention, dans son système de poids et mesures : après avoir déterminé, d’après les dimensions du globe, l’unité de poids, on s’est servi de cette unité, appliquée aux métaux précieux, pour déterminer l’unité de valeurs, comme si, entre le méridien et l’action industrielle de l’homme, il pouvait y avoir une commune mesure !

Aujourd’hui l’erreur est devenue si considérable qu’elle frappe tous les yeux : les transactions en sont faussées ; le producteur en pâtit ; l’ouvrier surtout en est victime. Quant à la Banque et aux autres soi-disant institutions de crédit, elles profitent de l’anomalie pour réaliser de gros bénéfices par un agio énorme.

Pour dire toute la vérité, le franc de la Convention n’est pas le Franc véritable ; c’est une fausse mesure, une fausse monnaie.

Eh bien ! ce franc authentique, prétendu introuvable, nous l’avons trouvé sans effort et, pour ainsi dire, sans l’avoir cherché. Cette monnaie naturelle et légale, nous la possédons dans le bon général de la Société, et nous pou-