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{{AN|{{Taille|Fin de la mauvaise saison. — Nous commençons à creuser les rochers à Zeltheim. — Découverte d’une grotte merveilleuse. — Il nous faut d’abord en purifier l’air méphitique au moyen de pièces d’artifice. — Nous entrons dans la grotte. — Les cristaux de sel ; les stalactites ; notre surprise et notre admiration. — François s’imagine être dans le palais d’une bonne fée. — Nous nous décidons à faire de cette grotte notre demeure d’hiver.|80}}}}
{{AN|{{Taille|Fin de la mauvaise saison. — Nous commençons à creuser les rochers à Zeltheim. — Découverte d’une grotte merveilleuse. — Il nous faut d’abord en purifier l’air méphitique au moyen de pièces d’artifice. — Nous entrons dans la grotte. — Les cristaux de sel ; les stalactites ; notre surprise et notre admiration. — François s’imagine être dans le palais d’une bonne fée. — Nous nous décidons à faire de cette grotte notre demeure d’hiver.|80}}}}




Je ne saurais comment exprimer la joie que nous éprouvâmes quand les vents cessèrent, et que le soleil, perçant les nuages, éclaira de ses brillants rayons cette terre si longtemps triste et désolée ; nous sortîmes de notre sombre réduit pour aller respirer l’air embaumé. On aurait dit qu’une vie nouvelle animait cette nature rajeunie ; le printemps couvrait les arbres de fleurs ; sous le vert feuillage chantaient les oiseaux. Aurions-nous pu penser encore aux dures privations de l’hiver, quand nos yeux étaient ravis, quand nos cœurs débordaient de reconnaissance envers ce Dieu infiniment bon qui nous protégeait ? Le premier dimanche que nous consacrâmes au Seigneur eut un caractère tout particulier de recueillement et de piété. Jamais nous n’avions éprouvé une si douce émotion depuis nôtre naufrage. Si la Providence avait décidé de nous laisser dans notre île, nous nous soumettions à ses desseins ; je me bornai à faire intérieurement quelques vœux de plus pour le bonheur de mes chers enfants.
Je ne saurais comment exprimer la joie que nous éprouvâmes quand les vents cessèrent, et que le soleil, perçant les nuages, éclaira de ses brillants rayons cette terre si longtemps triste et désolée ; nous sortîmes de notre sombre réduit pour aller respirer l’air embaumé. On aurait dit qu’une vie nouvelle animait cette nature rajeunie ; le printemps couvrait les arbres de fleurs ; sous le vert feuillage chantaient les oiseaux. Aurions-nous pu penser encore aux dures privations de l’hiver, quand nos yeux étaient ravis, quand nos cœurs débordaient de reconnaissance envers ce Dieu infiniment bon qui nous protégeait ? Le premier dimanche que nous consacrâmes au Seigneur eut un caractère tout particulier de recueillement et de piété. Jamais nous n’avions éprouvé une si douce émotion depuis nôtre naufrage. Si la Providence avait décidé de nous laisser dans notre île, nous nous soumettions à ses desseins ; je me bornai à faire intérieurement quelques vœux de plus pour le bonheur de mes chers enfants.