« Fables et opuscules pédagogiques » : différence entre les versions
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Entre tous les mortels qui avaient été aimés des dieux, nul ne leur avait été plus cher que Nestor<ref>''Nestor'', roi de Pylos, le plus âgé des héros de l'Iliade et le plus célèbre par sa sagesse et son éloquence.</ref> ; ils avaient versé sur lui, leurs dons les plus précieux
Tous les Grecs l'écoutaient avec admiration
Les dieux, avant la fin de ses jours, voulurent lui accorder encore une faveur, qui fut, de voir naître un fils de Pisistrate<ref>Un des sept fils de Nestor.</ref>.
Quand il vint au monde, Nestor le prit sur ses genoux
Ayant prononcé ces mots, un doux sommeil se répand sur ses yeux, il fut uni avec celui de la mort
Ce petit-fils de Nestor s'appelait Nélée.
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Quand Nélée fut sorti de l'enfance, il alla faire un sacrifice à Minerve, dans un bois proche de la ville de Pylos, qui était consacré à cette déesse.
Après que les victimes, couronnées de fleurs, eurent été égorgées, pendant que ceux qui l'avaient accompagné, s'occupaient aux cérémonies qui suivaient l'immolation, que les uns coupaient du bois, que les autres faisaient sortir le feu des veines des cailloux, qu'on écorchait les victimes
Tout d'un coup, il entendit la terre trembler ; du creux des arbres sortaient d'affreux mugissements ; l'autel paraissait en feu
Sa figure était au-dessus de la forme humaine : ses regards étaient plus perçants que les éclairs ; sa beauté n'avait rien de mou ni d'efféminé : elle était pleine de
Nélée, ressentant l'impression de la divinité, se prosterne à terre : tous ses membres se trouvent agités par un violent tremblement ; son sang se glace dans ses veines ; sa langue s'attache à son palais et ne peut plus proférer aucune parole ; il demeure interdit, immobile et presque sans vie.
Alors, Pallas lui rend la force qui l'avait abandonné.
« Ne craignez rien, lui dit cette déesse ; je suis descendue du haut de l'Olympe pour vous témoigner le même amour que j'ai fait ressentir à votre aïeul Nestor : je mets votre bonheur dans vos mains, j'exaucerai tous vos vœux ; mais, pensez attentivement à ce que vous me devez demander. »
Alors, Nélée, revenu de son étonnement
Il était à l'entrée de la jeunesse : dans cet âge où, les plaisirs qu'on commence à ressentir, occupent et entraînent l'âme tout entière, on n'a point encore connu l'amertume, suite inséparable des plaisirs ; on n'a point encore été instruit par l'expérience.
« Ô déesse ! s'écria-t-il, si je puis toujours goûter la douceur de la volupté, tous mes souhaits seront accomplis. »
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