« Fables et opuscules pédagogiques » : différence entre les versions
Contenu supprimé Contenu ajouté
Ligne 2 481 :
<div class="prose">
Deux pigeons vivaient ensemble dans un colombier, avec une paix profonde.
Ils fendaient l'air de leurs ailes, qui paraissaient immobiles par leur rapidité.
Ils se jouaient en volant l'un auprès de l'autre, se fuyant et se poursuivant tour à tour ; puis, ils allaient chercher du grain dans l'aire du fermier ou dans les prairies voisines.
Aussitôt, ils allaient se désaltérer dans l'onde pure d'un ruisseau qui courait au travers de ces prés fleuris.
De là, ils revenaient voir leurs pénates dans le colombier blanchi et plein de petits trous : ils y passaient le temps dans une douce société, avec leurs fidèles compagnes.
Leurs coeurs étaient tendres, le plumage de leurs cous était changeant
On entendait le doux murmure de ces heureux pigeons
L'un d'eux, se dégoûtant des plaisirs d'une vie paisible, se laissa séduire par une folle ambition
Le voilà qui abandonne son ancien ami ; il part, il va du côté du Levant.
Il passe au-dessus de la mer Méditerranée
Il arrive à Alexandrette, de là, il continue son chemin, traversant les terres jusques à Alep.
En y arrivant, il salue les autres pigeons de la contrée, qui servent de courriers réglés
Aussitôt, il se répand parmi eux un bruit
Il est mis au rang des courriers : il porte toutes les semaines les lettres d'un bacha, attachées à son pied, et il fait vingt-huit lieues en moins d'une journée.
Il est orgueilleux de porter les secrets de l'État
Mais un jour, comme il portait des lettres du bacha
Enfin, il tombe
|