« Fables et opuscules pédagogiques » : différence entre les versions

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Un Chat qui faisait le modeste, était entré dans une garenne peuplée de Lapins.
 
Aussitôt, toute la république alarmée ne songea qu'à s'enfoncer dans ses trous.
 
Comme le nouveau venu était au guet auprès d'un terrier, les députés de la nation lapine, qui avaient vu ses terribles griffes, comparurent dans l'endroit le plus étroit de l'entrée du terrier, pour lui demander ce qu'il prétendait.
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Ce beau discours toucha l'assemblée.
 
En vain; un vieux Lapin rusé, qui était le docteur de la troupe, représenta combien ce grave philosophe lui était suspect : malgré lui, on va saluer le bramin, qui étrangla du premier salut sept ou huit de ces pauvres gens.
 
Les autres regagnent leurs trous, bien effrayés et bien honteux de leur faute.
 
Alors, dom Mitis<ref><sup>Mitis, est ici le surnom du chat emprunté à son caractère hypocrite.</sup></ref> revint à l'entrée du terrier, protestant, d'un ton plein de cordialité, qu'il n'avait fait ce meurtre que malgré lui, pour son pressant besoin ; que désormais, il vivrait d'autres animaux, et ferait avec eux une alliance éternelle.
 
Aussitôt, les Lapins entrent en négociation avec lui, sans se mettre neanmoinsnéanmoins à la portée de sa griffe.
 
La négociation dure, on l'amuse.
 
Cependant, un Lapin des plus agités sort par les derrières du terrier, et va avertir un berger voisin, qui aimait à prendre dans un lacs<ref><sup>Lacs, cordelette à nœud coulant qui sert à prendre de petits animaux.</sup></ref> de ces Lapins nourris de genièvre.
 
Le berger, irrité contre ce Chat exterminateur d'un peuple si utile, accourt au terrier avec un arc et des flèches : il aperçoit le Chat, qui n'était attentif qu'à sa proie ; il le perce d'une de ses flèches ; et le Chat expirant dit ces dernières paroles : « Quand on a une fois trompé, on ne peut plus être cru de personne ; on est haï, craint, détesté ; et on est enfin attrapé par ses propres finesses. »</div>
 
 
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==LE NOURRISSON DES MUSES FAVORISÉ DU SOLEIL==