« Marie Tudor (Victor Hugo) » : différence entre les versions

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(Une espèce de salle à laquelle viennent aboutir deux escaliers, un qui monte, l’autre qui descend.
L’entrée de chacun de ces deux escaliers occupe une partie du fond du théâtre.
Celui qui monte se perd dans les frises ; celui qui descend se perd dans les dessous.
On ne voit ni d’où partent ces escaliers, ni où ils vont.
 
La salle est tendue de deuil d’une façon particulière : le mur de droite, le mur de gauche et le plafond, d’ und’un drap noir coupé
d’une grande croix blanche ; le fond, qui fait face au spectateur, d’un drap blanc avec une grande croix noire.
Cette tenture noire et cette tenture blanche se prolongent chacune de leur côté, à perte de vue, sous les deux escaliers.
à droite et à gauche, un autel tendu de noir et de blanc, décoré comme pour des funérailles. Grands cierges, pas de prêtres.
Quelques rares lampes funèbres, pendues çà et là aux voûtes, éclairent faiblement la salle et les escaliers.
Ce qui éclaire réellement la salle, c’ estc’est le grand drap
blanc du fond, à travers lequel passe une lumière rougeâtre comme s’ il y avait derrière une immense fournaise flamboyante.
La salle est pavée de dalles tumulaires.
Au lever du rideau, on voit se dessiner en noir sur ce drap transparent l’ ombre immobile de la reine.)
transparent l’ ombre immobile de la reine.)
 
Jane, Joshua.
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Joshua.
Le peuple garde toutes les issues. Il veut être sûr cette fois d’ avoird’avoir son condamné. Personne ne pourra sortir avant l’ exécution.
 
Jane.
La proclamation qu’on a faite du haut de ce balcon me résonne encore dans l’oreille. L’avez-vous entendue, quand nous étions en bas ?
Tout ceci est horrible, Joshua !
 
Joshua.
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Joshua.
La tour n’était pas investie du côté de l’eau. Et puis, quand il a dû partir, l’ émeute
n’ était pas ce qu’elle a été depuis. C’était une belle émeute, savez-vous !
 
Jane.
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Silence ! -c’ est la lionne qui guette.
 
(Pendant que Jane considère cette silhouette noire avec terreur, on entend une voix éloignée,
qui paraît venir d’en haut, prononcer lentement et distinctement ces paroles :)
—celui qui marche à ma suite, couvert de ce voile noir, c’est très-haut et très-puissant seigneur Fabiano Fabiani,
comte de Clanbrassil, baron de Dinasmonddy, baron de Darmouth en Devonshire, lequel va être décapité au marché de Londres,
lequel va être décapité au marché de Londres, pour crime de régicide et de haute trahison. -Dieu fasse miséricorde à son ame !
 
Une Autre Voix.
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Oui. Moi, j’entends de ces choses-là tous les jours.
 
(Un cortégecortège funèbre paraît au haut de l’ escalier, sur les degrés duquel il se développe lentement à mesure qu’il descend.
En tête, un homme vêtu de noir, portant une bannière blanche à croix noire. Puis maître Éneas Dulverton, en grand manteau
noir, son bâton blanc de constable à la main. Puis ungroupeun groupe de pertuisaniers vêtus de rouge. Puis le bourreau, sa hache sur l’épaule, le fer tourné vers
sur l’épaule, le fer tourné vers celui qui le suit. Puis un homme entièrement couvert d’un grand voile noir qui traîne sur
ses pieds. On ne voit de cet homme que son bras nu qui passe par une ouverture faite au linceul, et qui porte une torche de
cire jaune allumée. à côté de cet homme, un prêtre en costume du jour des morts. Puis un groupe de pertuisaniers en rouge.
Puis un homme vêtu de blanc portant une bannière noire à croix blanche. à droite et à gauche deux files de hallebardiers portant des
torches.
 
Jane.
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Oui. Je vois de ces choses-là tous les jours, moi.
 
(Au moment de déboucher sur le théâtre, le cortégecortège s’ arrête.)
s’ arrête.)
 
Maître Éneas.
Celui qui marche à ma suite, couvert de ce voile noir, c’est très-haut et très-puissant seigneur Fabiano Fabiani, comte de Clanbrassil, baron de Dinasmonddy, baron de Darmouth en Devonshire,
baron de Dinasmonddy, baron de Darmouth en Devonshire, lequel va être décapité au marché-de-Londres, pour crime de régicide et
de haute trahison. -Dieu fasse miséricorde à son ame !
 
Les Deux Porte-Bannière.
Priez pour lui !
 
(Le cortégecortège traverse lentement le fond du théâtre.)
 
Jane.
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Paix, Joshua ! Bien misérable, mais bien malheureux !
 
(Le cortégecortège arrive à l’autre escalier. Simon Renard, qui, depuis quelques instansinstants, a paru à l’ entréel’entrée de cet escalier et a tout observé, se range pour le laisser passer. Le cortége s’ enfonce
a tout observé, se range pour le laisser passer. Le cortège s’enfonce sous la voûte de l’escalier, où il disparaît peu à peu. Jane le suit des yeux avec terreur.)
Jane le suit des yeux avec terreur.)
 
Simon Renard, après que le cortégecortège a disparu.
Qu’est-ce que cela signifie? Est-ce bien là Fabiani ? Je le croyais moins grand. Est-ce que maître Éneas ?… il me semble que la reine
l’a gardé auprès d’elle un instant. Voyons donc !
donc !
 
(Il s’enfonce sous l’escalier à la suite du cortégecortège.)
 
Voix, qui s’ éloignes’éloigne de plus en plus.
Celui qui marche à ma suite, couvert de ce voile noir, c’est très-haut et très-puissant seigneur Fabiano Fabiani, comte de Clanbrassil, baron de Dinasmonddy, baron de Darmouth en Devonshire,
baron de Dinasmonddy, baron de Darmouth en Devonshire, lequel va être décapité au marché-de-Londres, pour crime de régicide
et de haute trahison. - Dieu fasse miséricorde à son ame !
 
Autres Voix, presque indistinctes.
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Joshua.
La grosse cloche va annoncer tout à l’heure sa sortie de la tour. Il vous sera peut-être possible maintenant de vous échapper.
Il faut que je tâche d’en trouver les moyens. Attendez-moi là ; je vais revenir.
 
Jane.