« Marie Tudor (Victor Hugo) » : différence entre les versions
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La Reine
C’est bien, oui, la reine. Je suis la reine. Nous n’avons pas le temps de nous étonner. Vous, monsieur, vous êtes Gilbert,
un ouvrier ciseleur. Vous demeurez quelque part par là au bord de l’eau avec une nommée Jane dont vous êtes le fiancé, et qui de disposer de votre vie à ma fantaisie. J’ai besoin que vous disiez ce que je vous commanderai de dire, quoi que ce soit. J’ai besoin qu’il n’y ait plus pour vous ni faux ni vrai, ni bien ni mal, ni juste ni injuste, rien que ma vengeance et ma volonté. J’ai besoin que vous me laissiez faire et que vous vous laissiez faire. Y consentez-vous ? Gilbert
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La Reine
La vengeance, tu l’auras. Mais je te préviens qu’il faudra mourir. Voilà tout. Fais tes conditions. Si tu as une vieille mère, et
qu’il faille couvrir sa nappe de lingots d’or, parle, je le ferai. Vends-moi ta vie aussi cher que tu voudras. Gilbert
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Gilbert
Tenez, majesté, j’ai réfléchi toute la nuit, rien ne m’est prouvé encore dans cette affaire. J’ai vu un homme qui s’est vanté d’être
l’amant de Jane. Qui me dit qu’il n’a pas menti ? J’ai vu une clef. Qui me dit qu’on ne l’a pas volée ? J’ai vu une lettre. Qui me dit Je n’y voyais pas. Je ne puis donner ma vie qui est la sienne comme cela. Je ne crois à rien, je ne suis sûr de rien, je n’ai pas vu Jane. La Reine
On voit bien que tu aimes ! Tu es comme moi, tu résistes à toutes les preuves. Et si tu la vois, cette Jane, si tu l’entends avouer le
crime, feras- Gilbert
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Cette femme ici tout de suite.
(Simon Renard sort. La reine place Gilbert derrière un rideau qui occupe une partie du fond de l’appartement.)
Mets-toi là.
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