« Blanche Neige » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
CandalBot (discussion | contributions)
Phe-bot (discussion | contributions)
m Typographie
Ligne 49 :
Pendant ce temps, la pauvre enfant errait toute seule dans l’épaisse forêt, et elle avait si grand’peur qu’elle regardait d’un air inquiet tous les arbres et toutes les feuilles, ne sachant où trouver du secours. Puis elle se mit à courir sur les pierres pointues et sur les épines, et les bêtes féroces bondissaient à côté d’elle, mais sans lui faire aucun mal. Elle courut aussi longtemps que ses pieds purent la porter, jusqu’à la brune, et elle aperçut alors une petite cabane où elle entra pour se reposer. Tout dans cette cabane était petit, mais si gentil et si propre qu’on ne saurait le décrire. Il y avait une petite table recouverte d’une nappe blanche avec sept petites assiettes, chaque assiette avec sa petite cuiller, puis sept petits couteaux, sept petites fourchettes et sept petits gobelets. Contre le mur, il y avait sept petits lits l’un à côté de l’autre, couverts de draps blancs comme la neige.
 
Blanche-Neige avait très-faim et très-soif ; elle mangea une cuillerée de légumes avec une bouchée de pain dans chaque assiette, et but dans chaque gobelet une goutte de vin, car elle ne voulait pas prendre une seule part tout entière. Puis, comme elle était fatiguée, elle essaya de se coucher dans un des petits lits ; mais l’un était trop long, l’autre trop petit, et enfin il n’y eut que le septième qui fût à sa taille ; elle y resta donc, fit sa prière et s’en-
dormit.
 
Ligne 99 :
« Je me nomme Blanche-Neige, » dit-elle.
 
Par quel hasard, reprirent les nains, es-tu venue dans notre maison ? »
 
Alors elle leur conta son histoire comment sa belle-mère avait voulu la faire tuer, comment le chasseur l’avait épargnée, et comment elle avait couru tout le jour jusqu’à ce qu’elle rencontrât la petite cabane.
Ligne 111 :
 
::« Petit miroir, petit miroir,
::Quelle est la plus belle de tout le pays ? »
 
Aussitôt le miroir de répondre :
Ligne 122 :
La reine pâlit de colère ; elle savait que le miroir ne mentait pas, et elle reconnut que le chasseur l’avait trompée et que Blanche-Neige vivait encore. Elle songea derechef aux moyens de la tuer ; car aussi longtemps qu’elle ne serait pas la plus belle, elle sentait qu’elle n’aurait pas de repos. Enfin, elle imagina de se grimer le visage et de s’habiller en vieille marchande, de façon à se rendre méconnaissable. Ainsi déguisée, elle alla dans les sept montagnes, chez les sept nains, frappa à la porte de la cabane et cria :
 
« De belles marchandises ! Achetez, achetez ! »
Blanche-Neige regarda par la fenêtre et dit :
Ligne 128 :
« Bonjour, ma bonne femme ; que vendez-vous là ? »
 
De bonnes marchandises, de belles marchandises, reprit l’autre, des lacets de toutes les couleurs ! »
 
Et elle tira de sa boîte un lacet tressé de soies de diverses couleurs.
Ligne 138 :
« Enfant, dit la vieille, de quelle façon êtes-vous lacée ? Je vais vous montrer comment il faut faire. »
 
Blanche-Neige, sans aucun soupçon, se plaça devant elle, et se fit lacer avec le nouveau lacet ; mais la vieille le serra si fort que la jeune fille en perdit la respiration et tomba comme morte.
 
« Maintenant, tu as fini d’être la plus belle, » dit la marâtre, et elle s’en alla au plus vite.
Ligne 168 :
Blanche-Neige regarda par la fenêtre ; mais elle répondit :
 
Je ne dois faire entrer personne ; passez votre chemin.
 
On vous permettra bien de regarder seulement, » repartit la vieille, qui tira le peigne empoisonné et le mit sous les yeux de la jeune fille.
 
Il plut tellement à celle-ci qu’elle se laissa entraîner à ouvrir la porte. Lorsqu’elle eut acheté le peigne, la vieille dit :
Ligne 204 :
« Je ne dois laisser entrer personne, dit-elle, les nains me l’ont défendu.
 
Soit ! répliqua la paysanne, cela m’est égal ; on m’achètera mes pommes ailleurs ; tenez, en voici une, je vous la donne.
 
Non, dit Blanche-Neige, je ne dois rien prendre.
 
Auriez-vous peur de quelque poison ? dit la vieille ; regardez, voici ma pomme coupée en deux moitiés : mangez la rouge, moi je mangerai la blanche. »
Mais la pomme était préparée avec tant d’art, que le côté rouge seul était empoisonné. Blanche-Neige avait envie de la belle pomme, et lorsque la paysanne se mit à en manger la moitié, la pauvre petite ne put y tenir davantage ; elle tendit la main et prit la moitié où se trouvait le poison. À peine ses lèvres s’y furent-elles posées, qu’elle tomba morte sur le sol. La reine la considéra avec des yeux terribles, rit aux éclats et dit :
Ligne 243 :
« Nous ne le livrerions pas pour tout l’or du monde !
 
Eh bien, reprit-il d’un ton suppliant, faites-m’en présent ; car je ne peux plus vivre sans voir Blanche-Neige. »
 
Les bons petits nains, touchés de ses prières, eurent pitié de lui et lui permirent d’emporter le cercueil. Les gens du prince le soulevèrent sur leurs épaules ; mais, ayant heurté du pied une grosse racine, ils tombèrent, et par l’effet du choc, le cœur de la pomme sortit du gosier de Blanche-Neige. Presque aussitôt, elle rouvrit les yeux, se redressa et dit :
Ligne 249 :
« Mon Dieu ! où suis-je ?
 
Avec moi qui t’aime plus que tout au monde ! s’écria le fils de roi plein de joie. »
 
Et il lui raconta ce qui s’était passé.