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<section begin=s1/>sens ne furent accueillis que par de grosses larmes coulant en silence, et des serrements de mains presque convulsifs.<br>
<section begin="s1"/>sens ne furent accueillis que par de grosses larmes coulant en silence, et des serrements de mains presque convulsifs.<br>


— Mais, grand Dieu ! comment voulez-vous que je vous croie, répondait Julien aux froides protestations de son amie ; vous montreriez cent fois plus d’amitié sincère à Mme Derville, à une simple connaissance. <br>
— Mais, grand Dieu ! comment voulez-vous que je vous croie, répondait Julien aux froides protestations de son amie ; vous montreriez cent fois plus d’amitié sincère à madame Derville, à une simple connaissance. <br>


Mme de Rênal, pétrifiée, ne savait que répondre.<br>
Madame de Rênal, pétrifiée, ne savait que répondre.<br>


— Il est impossible d’être plus malheureuse... j’espère que je vais mourir... je sens mon cœur se glacer...<br>
— Il est impossible d’être plus malheureuse... j’espère que je vais mourir... je sens mon cœur se glacer...<br>
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Telles furent les réponses les plus longues qu’il put en obtenir.<br>
Telles furent les réponses les plus longues qu’il put en obtenir.<br>


Quand l’approche du jour vint rendre le départ nécessaire, les larmes de Mme de Rênal cessèrent tout à fait. Elle le vit attacher une corde nouée à la fenêtre sans mot dire, sans lui rendre ses baisers. En vain Julien lui disait :<br>
Quand l’approche du jour vint rendre le départ nécessaire, les larmes de madame de Rênal cessèrent tout à fait. Elle le vit attacher une corde nouée à la fenêtre sans mot dire, sans lui rendre ses baisers. En vain Julien lui disait :<br>


— Nous voici arrivés à l’état que vous avez tant souhaité. Désormais vous vivrez sans remords. À la moindre indisposition de vos enfants, vous ne les verrez plus dans la tombe.<br>
— Nous voici arrivés à l’état que vous avez tant souhaité. Désormais vous vivrez sans remords. À la moindre indisposition de vos enfants, vous ne les verrez plus dans la tombe.<br>
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— Je suis fâchée que vous ne puissiez pas embrasser Stanislas, lui dit-elle froidement.<br>
— Je suis fâchée que vous ne puissiez pas embrasser Stanislas, lui dit-elle froidement.<br>


Julien finit par être profondément frappé des embrassements sans chaleur de ce cadavre vivant ; il ne put penser à autre chose pendant plusieurs lieues. Son âme était navrée, et avant de passer la montagne, tant qu’il put voir le clocher de l’église de Verrières, souvent il se retourna.<section end=s1/>
Julien finit par être profondément frappé des embrassements sans chaleur de ce cadavre vivant ; il ne put penser à autre chose pendant plusieurs lieues. Son âme était navrée, et avant de passer la montagne, tant qu’il put voir le clocher de l’église de Verrières, souvent il se retourna.
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{{T2|Une Capitale.|XXIV}}
''Que de bruit, que de gens affairés ! que''<br>
''d’idées pour l’avenir dans une tête de vingt''<br>
''ans ! quelle distraction pour l’amour !''<br>
::::::B<small>ARNAVE.</small><br><br>



Enfin il aperçut, sur une montagne lointaine, des murs noirs ; c’était la citadelle de Besançon. Quelle différence pour<section end=s2/>
{{Droite|
{{Taille|Que de bruit, que de gens affairés ! <br>
que d’idées pour l’avenir dans une tête <br>
de vingt ans ! quelle distraction pour <br />
l’amour !<br>
{{sc|Barnave.}}|90}}}}

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Enfin il aperçut, sur une montagne lointaine, des murs noirs ; c’était la citadelle de Besançon. Quelle différence pour<section end="s2"/>