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De là l’arrestation et la déportation de Villatte et de ses amis, l’arrêté du 15 juin contre Pinchinat, que Sonthonax avait cru trempé dans le prétendu complot de son assassinat à Saint-Marc, en novembre 1793, qu’il avait cru complice de l’affaire entre Montbrun et Desfourneaux ; de là encore la mission confiée à la délégation qu’on envoyait aux Cayes ; de là, enfin, les deux écrits de Perroud et l’adresse de J. Raymond »
De là l’arrestation et la déportation de Villatte et de ses amis, l’arrêté du 15 juin contre Pinchinat, que Sonthonax avait cru trempé dans le prétendu complot de son assassinat à Saint-Marc, en novembre 1793, qu’il avait cru complice de l’affaire entre Montbrun et Desfourneaux ; de là encore la mission confiée à la délégation qu’on envoyait aux Cayes ; de là, enfin, les deux écrits de Perroud et l’adresse de J. Raymond »


Il faut être dénué du bon sens le plus vulgaire, pour ne pas comprendre ces manœuvres machiavéliques dont l’exécution est confiée surtout au fougueux Sonthonax, d’une capacité rare, mais sachant se passionner trop, à cause de son caractère emporté. Pour lui, qui se croit réellement l’ange tutélaire des noirs, pour avoir eu l’honneur de proclamer la liberté générale dans le Nord, quoique contraint par les circonstances impérieuses de cette époque ; pour lui qui avait cru que les noirs étaient généralement ''bêtes'' (Polvérel nous l’a appris dans une de ses lettres à son collègue), c’est la chose ''la plus politique et la plus utile pour la France, '' que de détruire le prestige des hommes de couleur : la ''bêtise'' qu’il suppose aux noirs les rendra, selon lui, plus maniables, plus faciles à gouverner, à diriger.
Il faut être dénué du bon sens le plus vulgaire, pour ne pas comprendre ces manœuvres machiavéliques dont l’exécution est confiée surtout au fougueux Sonthonax, d’une capacité rare, mais sachant se passionner trop, à cause de son caractère emporté. Pour lui, qui se croit réellement l’ange tutélaire des noirs, pour avoir eu l’honneur de proclamer la liberté générale dans le Nord, quoique ''contraint'' par les circonstances impérieuses de cette époque ; pour lui qui avait cru que les noirs étaient généralement ''bêtes'' (Polvérel nous l’a appris dans une de ses lettres à son collègue), c’est la chose ''la plus politique et la plus utile pour la France, '' que de détruire le prestige des hommes de couleur : la ''bêtise'' qu’il suppose aux noirs les rendra, selon lui, plus maniables, plus faciles à gouverner, à diriger.