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L'ASTROLABE A TONGA-TABOU. 33 duire sur-le-champ à terre avec la pirogue , après lui avoir dicté ma réponse à Tahofa. C'était de déclarer tout simple- ment à ce chef que du moment où les prisonniers seraient rendus à leur bord , toute hostilité cesserait de notre part , et que je quitterais même l'île sans délai. À peine Martineng eut-il mis les pieds à terre , qu'il fut entouré de naturels qui semblaient l'interroger avidement sur le résultat de son message , et qui le conduisirent devant Tahofa. A quatre heures et demie , il reparut au bord de la mer, et s'avança jusqu'au récif : de là, il annonça au grand canot qui avait été envoyé au-devant de lui , que Simonnet et Reboul se trouvant pour le moment, absens de Mafanga, Tahofa avait envoyé à leur recherche , et qu'il me priait d'attendre encore jusqu'au lendemain matin , où tous les Français seraient renvoyés ensemble à leur bord. On vit ensuite les naturels, pleins de confiance en ma promesse , circuler librement au-devant des remparts , et chercher les boulets enterrés dans le sable. J'étais émer- veillé de voir ces hommes si perfides à notre égard, se con- fier d'une manière aussi naive à la parole que je venais de leur donner. Toutefois, pour la nuit , nous restâmes encore en branle - bas de combat , et la surveillance la plus sévère fut exercée par les officiers et les maîtres sur les moindres mouvemens des matelots. Il semblait enfin devoir se réaliser l'unique espoir sur le- quel je comptais, celui de voir les naturels divisés d'opinions et las du genre de guerre passif auquel ils se trouvaient ré- duits, se décider à relâcher leurs prisonniers. Il était vrai- ment temps que cela finît, car ma position devant Mafanga n'était plus tenable : une conversation que j'avais eue le ma- tin avec Collinet, le maître d'équipage, m'avait démontré qu'il se trouvait à peine cinq ou six matelots sur lesquels je pusse compter; tous les autres auraient passé avec joie du côté des sauvages ! . . . ( 20 mai. ) Toute la nuit le vent avait encore soufflé avec violence à l'est , et les grains s'étaient succédés presque sans TOME iv. 3