« Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 1.djvu/70 » : différence entre les versions

 
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page corrigée
+
Page validée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
de la préparation du boudin. » Faites vivre le cochon un
de la préparation du boudin. » Faites vivre le cochon un jour de plus ou supprimez les boudins, je ne serais certainement plus de ce monde, et je n’aurais pas l’occasion de raconter l’histoire des voleurs d’Oropeza.
jour de plus ou supprimez les boudins, je ne serais certainement
plus de ce monde, et je n’aurais pas l’occasion
de raconter l’histoire des voleurs d’Oropeza.


{{centré|XIV.}}
{{centré|XIV.}}
Jamais je n’ai mieux apprécié la mesure intelligente par laquelle l’Assemblée constituante supprima l’ancienne division de la France en provinces, et lui substitua la division en départements, qu’en parcourant pour ma triangulation les royautés espagnoles limitrophes, de Catalogne, de Valence et d’Aragon. Les habitants de ces trois provinces se détestaient cordialement, et il ne fallut rien moins que le lien d’une haine commune pour les faire agir simultanément contre les Français. Telle était leur animosité, en 1807, que je pouvais à peine me servir à la fois de Catalans, d’Aragonais et de Valenciens, lorsque je me transportais avec mes instruments d’une station à l’autre. Les Valenciens en particulier étaient traités de peuple léger, futile, inconsistant, par les Catalans. Ceux-ci avaient l’habitude de me dire : ''En el reino de Valencia la carne es verdura, la verdura agua, los hombres mugeres, las mugeres nada ;'' ce qui peut se traduire ainsi : « Dans le royaume de Valence, la viande est légume, les légumes de l’eau, les hommes des femmes, et les femmes rien. »
Jamais je n’ai mieux apprécié la mesure intelligente
par laquelle l’Assemblée constituante supprima l’ancienne
division de la France en provinces, et lui substitua la division
en départements, qu’en parcourant pour ma triangulation
les royautés espagnoles limitrophes, de Catalogne,
de Valence et d’Aragon. Les habitants de ces trois
provinces se détestaient cordialement, et il ne fallut rien
moins que le lien d’une haine commune pour les faire agir
simultanément contre les Français. Telle était leur animosité,
en 1807, que je pouvais à peine me servir à la fois de
Catalans, d’Aragonais et de Valenciens, lorsque je me
transportais avec mes instruments d’une station à l’autre.
Les Valenciens en particulier étaient traités de peuple
léger, futile, inconsistant, par les Catalans. Ceux-ci
avaient l’habitude de me dire : ''En el reino de Valencia la carne es verdura, la verdura agua, los hombres mugeres, las mugeres nada ;'' ce qui peut se traduire ainsi :
« Dans le royaume de Valence, la viande est légume,
les légumes de l’eau, les hommes des femmes, et les
femmes rien. »


D’autre part, les Valenciens, parlant des Aragonais,
D’autre part, les Valenciens, parlant des Aragonais, les appelaient ''schuros''.
les appelaient ''schuros''.
Ayant demandé à un pâtre de cette province, qui
Ayant demandé à un pâtre de cette province, qui