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Sur quoi donc l’antiquité faisait-elle reposer la propriété ? Sur la loi, — idée funeste, la plus funeste qui se soit jamais introduite dans le monde, puisqu’elle justifie l’usage et l’abus de tout ce qu’il plaît à la loi de déclarer ''propriété'', même des fruits du vol, même de l’homme.
Sur quoi donc l’antiquité faisait-elle reposer la propriété ? Sur la loi, — idée funeste, la plus funeste qui se soit jamais introduite dans le monde, puisqu’elle justifie l’usage et l’abus de tout ce qu’il plaît à la loi de déclarer ''propriété'', même des fruits du vol, même de l’homme.


Dans ces temps de barbarie, la Liberté ne pouvait être mieux comprise. Qu’est-ce que la Liberté ? C’est l’ensemble des libertés. Être libre, sous sa responsabilité, de penser et d’agir, de parler et d’écrire, de travailler et d’échanger, d’enseigner et d’apprendre, cela seul est être libre. Une nation disciplinée en vue d’une bataille sans fin peut-elle ainsi concevoir la Liberté ? Non, les Romains prostituaient ce nom à une certaine audace dans les luttes intestines que suscitait entre eux le partage du butin. Les chefs voulaient tout ; le peuple exigeait sa part. De là les orages du Forum, les retraites au mont Aventin, les lois agraires, l’intervention des tribuns, la popularité des conspirateurs ; de là cette maxime : ''Malo periculosam libertatem'', etc., passée dans notre langue, et dont j’enrichissais, au collége, tous mes livres de classe :
Dans ces temps de barbarie, la Liberté ne pouvait être mieux comprise. Qu’est-ce que la Liberté ? C’est l’ensemble des libertés. Être libre, sous sa responsabilité, de penser et d’agir, de parler et d’écrire, de travailler et d’échanger, d’enseigner et d’apprendre, cela seul est être libre. Une nation disciplinée en vue d’une bataille sans fin peut-elle ainsi concevoir la Liberté ? Non, les Romains prostituaient ce nom à une certaine audace dans les luttes intestines que suscitait entre eux le partage du butin. Les chefs voulaient tout ; le peuple exigeait sa part. De là les orages du Forum, les retraites au mont Aventin, les lois agraires, l’intervention des tribuns, la popularité des conspirateurs ; de là cette maxime : ''Malo periculosam libertatem'', etc., passée dans notre langue, et dont j’enrichissais, au collège, tous mes livres de classe :


::{{taille|Ô liberté ! que tes orages|90}}
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