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poésies

J’ai senti… (le dirai-je ? oui, s’accuser soi-même
Est peut-être un besoin d’absoudre ce qu’on aime)
J’ai senti tout mon cœur s’élever contre toi ;
j’ai supplié la mort d’éteindre ma mémoire ;
Oui, j’ai haï ton nom ! oui, j’ai haï ta gloire !
Ah ! c’est que je t’aimais alors : pardonne-moi !

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Yet, are there souls with whom my own would
rest, whom I might bless, with whom I might be
blessed.

Byron.

Combien il faut avoir souffert pour être fatigué
même de l’espérance !

Pauline.

 
Il est des maux sans nom, dont la morne amertume
Change en affreuses nuits nos jours qu’elle consume.
Se plaindre est impossible ; on ne sait plus parler ;
Les pleurs même du cœur refusent de couler.
On ne se souvient pas, perdu dans le naufrage,
De quel astre inclément s’est échappé l’orage.
Qu’importe ? Le malheur s’est étendu partout ;
Le passé n’est qu’une ombre, et l’attente un dégoût.

C’est quand on a perdu tout appui de soi-même ;
C’est quand on n’aime plus, que plus rien ne nous aime ;
C’est quand on sent mourir son regard attaché
Sur un bonheur lointain qu’on a longtemps cherché,
Créé pour nous peut-être ! et qu’indigne d’atteindre,
On voit comme un rayon trembler, fuir… et s’éteindre.