« Baptême (Herpin) » : différence entre les versions

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(note de Wikisource) = pour correspondre à la discussion du scriptorium de décembre 2007
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<div style="text-align:center">Qui nous délivrera des Grecs et des Romains !</div>
 
Nous bravons ces vaines clameurs, nous poursuivons notre car[r]ière, selon l’expression de M[onsieur] Baour-Lormian, et nous nous disons que puisque la numismatique a tiré son nom du latin ''numisma'', médaille, et la sphragistique (étude des sceaux, sans jeu de mots) du grec ''σφραγιζω''<ref>sphragizô (note de Wikisource)</ref>, ''je scelle'', nous pouvions aussi, vu sa richesse, faire quelque emprunt à cette langue généreuse et proposer aux amateurs le mot : ''Philatélie'', comme exprimant l’idée que le terme odieux stigmatisé plus haut s’efforçait de ridiculiser.
 
''Philatélie'' est formé de deux mots grecs : ''φιλος''<ref>philos (note de Wikisource)</ref> ami, amateur, et ''ατελης''<ref>atelês ou atelhs (note de Wikisource)</ref> (en parlant d’un objet) franc, libre de toute charge ou impôt, affranchi : substantif : ''ατελεια''<ref>ateleia (note de Wikisource)</ref>. Philatélie signifierait donc : amour de l’étude de tout ce qui se rapporte à l’affranchissement.
 
Maintenant, puisque le mot est lâché et que le nouveau-né a vu le jour, en vue d’augmenter ses chances de bonheur et de prospérité, nous prions instamment nos jeunes et charmantes lectrices d’en être les marraines. Eh quoi ! dira-t-on, vous parlez grec aux jeunes filles ? C’est choisir un singulier moyen pour leur plaire et demander leur patronage. Le moyen n’est peut-être pas si mauvais que vous le supposez. Qui sait si l’étrangeté même de la requête ne sera pas sa meilleure recommandation. À qui donc, d’ailleurs, une chose nouvelle, un mot nouveau, peuvent-ils demander aide et protection, si ce n’est à la jeunesse amie des nouveautés en toute chose, et dont les faibles implorent bien rarement en vain la générosité. Du reste, au nom du grec, nous n’affichons aucune des folles prétentions du Vadius de notre Molière<ref>Personnage de la pièce ''[[Les Femmes savantes]]'' (note de Wikisource).</ref>. C’est donc sans témérité, mais aussi sans embarras, que nous sollicitons l’approbation de la plus belle moitié du genre humain, sûrs que nous sommes, si nous l’obtenons, de celle de l’autre moitié.
 
En définitive, nous n’imposons rien ; seulement la lice étant ouverte, nous attendons, nous sollicitons même les communications qui auraient trait à cette question, nous déclarant d’avance tout prêts à nous ranger à l’avis d’un ''Philatèle'' mieux inspiré.