« Page:Stendhal - Mémoires d’un Touriste, I, Lévy, 1854.djvu/358 » : différence entre les versions

ThomasBot (discussion | contributions)
m Maltaper : split
 
Aucun résumé des modifications
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
DE STENDHAL.
== ŒUVRES DE STENDHAL. ==


vie, n’ait élé dupe d’un bavard adroil. et sans argent, qui l’a précipité dans quelque grande spéculation excessivement avantageuse. Ces hommes riches, ne prenant plus inlcrct aux débuts
vie, n’ait été dupe d’un bavard adroit et sans argent, qui l’a précipité dans quelque grande spéculation excessivement avantageuse. Ces hommes riches, ne prenant plus intérêt aux débuts de l'Opéra, n’ont, pour s’occuper, que la Chambre, la Bourse, et les spéculations plus ou moins absurdes dans lesquelles les jettent les beaux parleurs qui sont pour eux ''remèdes'' ''à l’ennui.''
Guéris une fois des Robert-Macaire, il est naturel que ces gens riches confient leur argent aux habiles spéculateurs de toutes les nations, qui maintenant se donnent rendez-vous au Havre.
de rOpéra, n’ont, pour s’occuper, que la Chambre, la Bourse,
et les spéculations plus ou moins absurdes dans lesquelles les
jettent les beaux parleurs qui sont pour eux reynèdes à l’ennui.
Guéris une fois des Robert-Macaire, il est naturel que ces gens
riches confient leur argent aux habiles spéculateurs de toutes
les nations, qui maintenant se donnent rendez-vous au Havre.
Nantes et Bordeaux sont trop loin.
Nantes et Bordeaux sont trop loin.


Cette journée si pénible eût été affreuse pour moi, au point de
Cette journée si pénible eût été affreuse pour moi, au point de me dégoûter des voyages, si elle ne se fût terminée par une représentation de Bouffe. Je comptais ne passer qu’une demi-heure
au spectacle ; mais le jeu si vrai et si peu fat de cet excellent acteur m’a retenu jusqu’à la fin. D’ailleurs j’attendais M. C***, le père noble, avec lequel j’étais bien aise de causer. Je pensais
me dégoûter des voyages, si elle ne se fût terminée par une représentation de Bouffé. Je comptais ne passer qu’une demi-heure
que sa raison profonde était le vrai remède à mon ennui : c’est ce qui est advenu. Nous étions horriblement mal à l’orchestre :
au spectacle ; mais le jeu si vrai et si peu fat de cet excellent
tout le monde se plaignait. Dans les entr’actes, je me trouvais bien dupe de m'être fourré là. Voilà une des causes de la décadence de l’art dramatique : on est si mal au théâtre, que le théâtre s’en va.
acteur m’a retenu jusqu’à la fin. D’ailleurs j’attendais 31. C"’, le
père noble, avec lequel j’étais bien aise de causer. Je pensais
que sa raison profonde était le vrai remède à mon ennui : c’est
ce qui est advenu. Nous étions horriblement mal à l’orêfe^r-f-^’:
tout le monde se plaignait. Dans les entr’actes, je me trouvais
bien dupe de m’élre fourré là. Voilà une des causes de la décadence de l’art dramatique : on est si mal au théâtre, que le théâtre
s’en va.


M. C. ajoutait : « On aime mieux lire une tragédie de Shakspeare, que la voir représenter ; et, pour qui sait lire, le théâtre
M. C. ajoutait : « On aime mieux lire une tragédie de Shakspeare, que la voir ''représenter'' ; et, pour qui sait lire, le théâtre
perd de son intérêt. Voyez à Paris : les grands et légitimes succès
perd de son intérêt. Voyez à Paris : les grands et légitimes succès
sont à l’Ambigu-Comique, à la Porte-Saint-Martin, dans les salles
sont à l’Ambigu-Comique, à la Porte-Saint-Martin, dans les salles
occupées par des spectateurs qui ne savent pas lire. »
occupées par des spectateurs qui ne savent pas ''lire''. »


Pour les gens qui lisent, les romans et les journaux remplacent
Pour les gens qui lisent, les romans et les journaux remplacent