« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Cathédrale » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
m [[]]
m [[]]
Ligne 258 :
a englobé la Champagne; il possède le Languedoc, le marquisat de Provence;
il tient l’Auvergne et la Bourgogne au milieu de ses provinces.
Montpellier, [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Carcassonne|Carcassonne]], [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes N#Narbonne|Narbonne]], Lyon, exécutent dans leurs cathédrales
des travaux considérables et tentent de les renouveler. [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Clermont.Ferrant|Clermont]]
en Auvergne cherche à suivre l’exemple. Les provinces anglaises et la
Ligne 1 545 :
normandes, et qui, comme nous l’avons dit, se voient encore à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Chartres|Chartres]].
Nous les retrouvons dans les cathédrales de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes B#Beauvais|Beauvais]], de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cologne|Cologne]], de
[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes N#Narbonne|Narbonne]], de Limoges, qui sont toutes des filles de la cathédrale d’[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes A#Amiens|Amiens]].
Du côté du nord s’élevaient les anciens bâtiments de l’évêché,
qui étaient mis en communication avec la cathédrale par la grande
Ligne 2 754 :
jeter bas leurs cathédrales romanes pour élever des édifices dont la direction
fut évidemment confiée à un même architecte du Nord, [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Clermont.Ferrant|Clermont]] en
Auvergne, Limoges et [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes N#Narbonne|Narbonne]]. Ces trois diocèses commencent leurs,
cathédrales, la première en 1268 et la dernière en 1272, sur des plans
tellement identiques, qu’il est difficile de ne pas voir, dans ces trois monuments,
la main d’un même maître. Peut-être, cependant, la cathédrale de
[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes N#Narbonne|Narbonne]], tout en appartenant à la même école que les deux autres, fut-elle
élevée par un autre architecte; mais, quant aux cathédrales de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Clermont.Ferrant|Clermont]]
et de Limoges, non-seulement ce sont les mêmes plans, mais les
Ligne 2 780 :
d’arcature dans les soubassements des chapelles, sculpture rare, pas de
formerets aux voûtes. Ce qui est surtout remarquable, à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Clermont.Ferrant|Clermont]] comme
à Limoges et à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes N#Narbonne|Narbonne]], c’est la concession faite évidemment aux traditions méridionales par l’architecte du Nord. Ainsi, les bas-cotés et les
chapelles sont couverts en terrasses dallées, quoique le triforium ne soit
point à claire-voie. Les fenêtres hautes ne remplissent pas complétement
Ligne 2 810 :
[[Image:Plan.cathedrale.Limoges.png|center]]
<div class="text">
À [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes N#Narbonne|Narbonne]], siège archiépiscopal, la cathédrale de Saint-Just, dont nous
admirons aujourd’hui le chœur, ne sortit de terre que vers les dernières
années du XIII<sup>e</sup> siècle; entre cet édifice et ceux de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Clermont.Ferrant|Clermont]] et de Limoges,
on remarque une différence notable dans le style des moulures et des
détails de la construction. La cathédrale de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes N#Narbonne|Narbonne]], conçue d’après des
données beaucoup plus vastes que ses deux devancières, ne vit élever, de
1272 à 1330 environ, que son chœur (48)<span id="note97"></span>[[#footnote97|<sup>97</sup>]].
Ligne 2 820 :
[[Image:Plan.cathedrale.Narbonne.png|center]]
<div class="text">
Vers cette époque, [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes N#Narbonne|Narbonne]] perdit son antique importance par suite de
l’ensablement de son port. Là cathédrale resta inachevée; les transsepts ne
furent même pas élevés<span id="note98"></span>[[#footnote98|<sup>98</sup>]]. La construction de ce vaste chœur est admirablement
traitée, par un homme savant et connaissant parfaitement toutes
les ressources de son art. <span id=Narbonne1>Il semble même qu’on ait voulu, avant tout, à
[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes N#Narbonne|Narbonne]], faire preuve de savoir. Les chapiteaux des piles sont complétement
dépourvus de sculpture; le triforium est d’une simplicité rare; mais,
en revanche, l’agencement des arcs, les pénétrations des moulures, les profils,
Ligne 2 839 :
triforium autour des piles (voy. [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 1, Architecture religieuse|Architecture Religieuse]], fig. 38). Cette
même disposition se retrouve également à la cathédrale de Limoges. Mais
outre la grandeur de son plan, ce qui donne à la cathédrale de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes N#Narbonne|Narbonne]]
un aspect particulier, c’est la double ceinture de créneaux qui
remplace les balustrades sur les chapelles, et qui réunit les culées des
Ligne 2 855 :
d’extraordinaire, quand on se rappelle les guerres féodales, religieuses et
politiques qui ne cessèrent de bouleverser le Languedoc pendant les XII<sup>e</sup>,
XIII<sup>e</sup> et XIV<sup>e</sup> siècles. Pour en revenir à la cathédrale de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes N#Narbonne|Narbonne]], on remarquera
la disposition neuve et originale des chapelles nord du chœur,
laissant entre elles et le collatéral un étroit bas-côté qui produit un grand
Ligne 2 863 :
projetée avec des chapelles latérales.
 
À [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes N#Narbonne|Narbonne]], la sacristie et le trésor sont disposés dans deux des
chapelles du chœur, au sud; c’est encore là un point de ressemblance
avec [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Clermont.Ferrant|Clermont]] et Limoges (voy. fig. 46 et 47). Les fenêtres de ces trois
monuments furent garnies de vitraux; mais ceux de la cathédrale de
[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes N#Narbonne|Narbonne]], posés seulement pendant le XIV<sup>e</sup> siècle, ne présentent, dans
toutes les chapelles, excepté dans celle de la Vierge, que des grisailles
avec entrelacs de couleur et écussons armoyés; il semble que l’on ait
tenu à bannir la sculpture et la peinture de cette église; aussi est-elle
d’un aspect passablement froid. C’est plutôt là l’œuvre d’un savant que
d’un artiste. Le sanctuaire de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes N#Narbonne|Narbonne]], comme celui de Limoges, a
conservé sa clôture formée de tombeaux d’évêques (voy. [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 9, Tombeau |Tombeau ]]). La
cathédrale de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes N#Narbonne|Narbonne]] possède encore son cloître du XV<sup>e</sup> siècle, au flanc
sud du chœur, comme celle de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes B#Beziers|Béziers]] (voy. [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 3, Cloître|Cloître]]), et des dépendances,
entre autres une salle capitulaire d’un fort bon style.
 
Saint-Just de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes N#Narbonne|Narbonne]] est un édifice unique dans cette contrée du sol
français et par son style et par ses dimensions; car les cathédrales du
Languedoc sont généralement peu étendues, et la plupart ne sont que des
Ligne 2 940 :
petite cathédrale de Saint-Nazaire, si modeste comme étendue, un chef-d’œuvre
d’élégance et de richesse. Contrairement à ce que nous voyons à
[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes N#Narbonne|Narbonne]], où la sculpture fait complétement défaut, l’ornementation fut
prodiguée dans l’église Saint-Nazaire. Les verrières immenses et nombreuses
(car ce chevet et ces transsepts sont une véritable lanterne) sont de la
Ligne 2 995 :
Nous donnons (50) le plan de la cathédrale d’[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes A#Alby|Alby]]<span id="note104"></span>[[#footnote104|<sup>104</sup>]]. Déjà nous avons
parlé de deux cathédrales du midi de la France qui pouvaient, au besoin,
servir de forteresses: [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes N#Narbonne|Narbonne]] et [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes B#Beziers|Béziers]]; ce parti est plus franchement
accusé encore dans l’église Sainte-Cécile d’[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes A#Alby|Alby]]. La tour occidentale est
un véritable donjon, sans ouvertures extérieures à rez-de-chaussée. Du
Ligne 3 034 :
La cathédrale d’[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes A#Alby|Alby]] est certainement l’édifice ogival le plus imposant
des provinces du Midi; il est d’ailleurs original, et n’a pas subi, comme
[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes N#Narbonne|Narbonne]], Rhodez, Mende, [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes B#Beziers|Béziers]], les influences du Nord. Il dérive des
églises de la ville basse de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Carcassonne|Carcassonne]], de l’ancienne cathédrale de Toulouse,
monuments religieux sans bas-côtés, qui n’étaient eux-mêmes
Ligne 3 794 :
<span id="footnote97">[[#note97|97]] : Ce chœur est à peu près aussi élevé que celui des cathédrales de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes B#Beauvais|Beauvais]] et de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Cologne|Cologne]].
 
<span id="footnote98">[[#note98|98]] : L’un des archevêques de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes N#Narbonne|Narbonne]], pendant le dernier siècle, voulut reprendre
cette construction et élever l’église au moins jusqu’à la première travée en avant des
transsepts; l’entreprise fut bientôt suspendue; les constructions, reprises de nouveau