« Victor Persat ou Mémoires d’un faux dauphin/2 » : différence entre les versions

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La vérité est que le roi eut de Marie-Antoinette cinq enfants :
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{{Bloc centré|<poem>En 1778, Madame la duchesse d’Angoulême ;
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En 1781, le Dauphin, mort en 1786 ;
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En 1785, le duc de Normandie, mort en 1789 ;
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En 1787, un prince qui ne vécut que quelques jours ;
En 1790, moi, qui fus reconnu héritier présomptif sous le nom de ''Charles-Philippe, prince de Navarre''. L’Assemblée qui gouvernait alors fut cause que je ne fus pas nommé Dauphin de France, parce qu’elle avait supprimé ce titre.</poem>}}
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En 1790, moi, qui fus reconnu héritier présomptif sous le nom de ''Charles-Philippe, prince de Navarre''. L’Assemblée qui gouvernait alors fut cause que je ne fus pas nommé Dauphin de France, parce qu’elle avait supprimé ce titre.
 
Ceux auxquels la fatalité m’a livré ont accumulé les précautions pour écarter ces faits de l’histoire.
 
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Pour arriver à ce but, il sera pris les mesures suivantes :
 
Article 1{{e|er}}. Tout ce qui s’est fait à dater de 1785 est annulé. Toute personne qui se croira lésée dans ses droits par cette disposition pourra présenter sa réclamation qui sera jugée par le Conseil des Ducs et Pairs ou ''Conseil du Roi'', ainsi que les oppositions, s’il s’en produit. Quiconque paralysera une réclamation injuste aura droit à une des récompenses dues à la vigilance.
 
Art. 2. Voulant régner par des lois naturelles, j’abolis toutes celles qui ne le sont pas. Les lois deviennent naturelles par la nécessité. À dater de la présente publication, ne seront maintenues que les lois nécessaires au maintien de l’ordre public. Jusqu’au renouvellement des lois, tout citoyen est libre d’agir comme bon lui semble.
 
Art. 3. Est citoyen tout individu qui porte ou a porté le nom de Français, y compris ceux qui habitent les provinces ou colonies aliénées sans mon consentement.
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À 20 ans, tout citoyen devra se munir d’un livret en parchemin sur lequel sera dessiné son portrait et sera inscrite la classe à laquelle il appartient. Ce livret lui confère les droits civiques et lui sert de passeport. Il coûte 20 francs qui seront versés à la caisse militaire.
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Les classes de citoyens seront formées par les législateurs.
 
Art. 4. Il y a trois classes de nobles, dont les deux premières sont héréditaires. Les ducs et pairs et les ducs forment la première classe ; les comtes, vicomtes, marquis et barons la deuxième ; les chevaliers et les écuyers la troisième.
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Tout noble a le droit d’avoir, suivant son rang, des gardes à pied ou à cheval. Il porte au manteau un ou deux galons d’or ou d’argent, suivant sa classe. Les galons des ducs et pairs sont parsemés d’étoiles.
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Tout citoyen peut obtenir le titre de noble, ayant les vertus requises. Tout citoyen qui fera des découvertes ou sera utile à sa patrie pourra obtenir une décoration.
 
Art. 5. La France est partagée en ''divisions'', en ''départements'', en ''arrondissements'' et en ''communes''.
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Chaque division, qui pourra s’agrandir par le suffrage, forme un gouvernement particulier qui n’aura qu’à me verser la somme de ''tant'', nécessaire pour payer les employés et administrer l’État.
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Dans chaque commune il sera placé un conseiller du roi, noble, chargé de recevoir les plaintes contre les vexations et les injustices. Il prendra le titre de ''Seigneur''. Le seigneur n’aura aucun pouvoir pour faire le mal, mais il aura celui de faire le bien. Il ne pourra en aucune façon troubler les fonctionnaires établis, mais il devra réparer le plus possible les fautes qu’ils commettront. Il me donnera secrètement connaissance des plaintes avec preuves suffisantes. L’affaire sera soumise à mon tribunal qui mettra un frein à tous les excès.
 
Art. 6. Il n’y aura plus de lois vexatoires, puisque les lois de chaque gouvernement seront établies par le peuple lui-même dans les formes ci-après déterminées :
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Dans chaque sous-préfecture, l’Assemblée nationale se réunira le 1{{e|er}} du mois à la salle de spectacle.
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{{T3|'''Lois Générales'''|lh=2}}
''Première Loi''. Tout mariage demeuré stérile pendant cinq ans est nul par loi de nature. Dans le cas contraire, il est indissoluble.
 
''Deuxième Loi''. Les tribunaux ne pourront connaître d’aucune matière politique, gouvernementale ou religieuse. Seules les voies de fait dans ces matières sont de leur ressort. Faites bien, vous ne craindrez pas la critique.
 
''Troisième Loi''. L’individu qui ne croira pas à l’existence de Dieu ne peut habiter mon empire. Peu importe la religion que l’on observe ; qui mal fait son lit passe mauvaise nuit. Je me bornerai à donner le bon exemple ; que chacun m’imite, nous deviendrons forts et heureux !<br /><br />
 
{{taille|Respect de la famille, indépendance de la magistrature par son exclusion de toutes les questions irritantes qui faussent le jugement, liberté de conscience en dehors de l’athéisme ! Lycurgue, Platon ou Idoménée n’auraient pas trouvé mieux.|110}}
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{{taille|Ce fut dans ces conjonctures que l’infortuné Victor comparut devant les juges correctionnels du Havre, aux audiences des 22 et 29 juillet 1825.|110}}<br /><br />
 
« Quels sont vos noms, votre profession, vos antécédents ? Quels sont vos moyens de défense ? » lui demande le président.<br /><br />
 
{{taille|Voici en substance, dégagée de sa confuse phraséologie, la réponse du prévenu :|110}}<br /><br />
 
« En ma vie j’ai porté plusieurs noms ; sous ces noms divers, j’ai été et je suis le légitime fils de Louis XVI ; je me nomme ''Charles'' ou ''Philippe'', n’importe, roi de France et de Navarre, né à Versailles, au palais des rois de France, le 20 juin, l’an 1790.
 
» Je déclare solennellement que je ne suis pas marié ; que si je meurs, l’un de mes oncles ou leurs enfants sont mes seuls héritiers ; mais que, plutôt que de voir passer la couronne sur la tête de descendants de Philippe-Égalité, j’appellerais de tous mes vœux le règne de Napoléon II.
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| [[Victor Persat ou Mémoires d’un faux dauphin/3|'''Journal de ma conduite...'''<br />par Victor Persat]]
}}
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Notes : <references/>
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