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— Je l’aperçois.
— Je l’aperçois.


— Viens, viens, approchons un peu du palais, allons voir éclater ma mine. Entends-tu déjà ces cris, ce tumulte, ces imprécations ? ô mes braves Pisans, je vous reconnais à vos injures ! Vois-tu voler ces pierres, ces branches d’arbres, ces débris de vases ? il n’y a que des Siennois pour les lancer ainsi ! Prends garde, ou nous allons être renversés. Comme ils courent ! ce sont des Florentins ; ils montent à l’assaut du pavillon. Bon ! voilà un bloc de boue dans la loge ducale, bien a pris au grand Côme de l’avoir quittée. A bas les gradins ! à bas les pupitres, les banquettes, les fenêtres ! à bas la loge ! à bas le pavillon ! le voilà qui s’écroule. Ils abîment tout, Cellini ! c’est une magnifique émeute ! honneur au grand-duc ! ! ! Ah ! damnation ! tu me prenais pour un lâche ! Es-tu satisfait, dis donc, est-ce là de la vengeance ? »
— Viens, viens, approchons un peu du palais, allons voir éclater ma mine. Entends-tu déjà ces cris, ce tumulte, ces imprécations ? ô mes braves Pisans, je vous reconnais à vos injures ! Vois-tu voler ces pierres, ces branches d’arbres, ces débris de vases ? il n’y a que des Siennois pour les lancer ainsi ! Prends garde, ou nous allons être renversés. Comme ils courent ! ce sont des Florentins ; ils montent à l’assaut du pavillon. Bon ! voilà un bloc de boue dans la loge ducale, bien a pris au ''grand'' Côme de l’avoir quittée. À bas les gradins ! à bas les pupitres, les banquettes, les fenêtres ! à bas la loge ! à bas le pavillon ! le voilà qui s’écroule. Ils abîment tout, Cellini ! c’est une magnifique émeute ! honneur au grand-duc ! ! ! Ah ! damnation ! tu me prenais pour un lâche ! Es-tu satisfait, dis donc, est-ce là de la vengeance ? »


Cellini, les dents serrées, les narines ouvertes, regardait, sans répondre, le terrible spectacle de cette fureur populaire ; ses yeux où brillait un feu sinistre, son front carré que sillonnaient de larges gouttes de sueur, le tremblement presque imperceptible de ses membres, témoignaient assez de la sauvage intensité de sa joie. Saisissant enfin le bras d’Alfonso :
Cellini, les dents serrées, les narines ouvertes, regardait, sans répondre, le terrible spectacle de cette fureur populaire ; ses yeux où brillait un feu sinistre, son front carré que sillonnaient de larges gouttes de sueur, le tremblement presque imperceptible de ses membres, témoignaient assez de la sauvage intensité de sa joie. Saisissant enfin le bras d’Alfonso :
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— Embrasse-moi donc, et à cheval ! tu es un héros.
— Embrasse-moi donc, et à cheval ! tu es un héros.



Siedler. — Eh bien ! voulez-vous parier que si Corsino trouvait jamais l’occasion de se venger de la même manière, il se garderait de la saisir ?… C’est bon pour un homme célèbre qui peut déjà faire de la gloire litière pour ses chevaux, pour parler comme l’empereur Napoléon ; mais qu’un débutant ou même un artiste passablement connu se donne un luxe pareil, je l’en défie ! Il n’y en a pas d’assez fou, ou d’assez vindicatif. Pourtant la farce est bonne. J’aime aussi la modération de Benvenuto dans les coups de poignard : « Je ne lui

{{Personnage|Siedler}}. — Eh bien ! voulez-vous parier que si Corsino trouvait jamais l’occasion de se venger de la même manière, il se garderait de la saisir ?… C’est bon pour un homme célèbre qui peut déjà faire de la gloire ''litière pour ses chevaux'', pour parler comme l’empereur Napoléon ; mais qu’un débutant ou même un artiste passablement connu se donne un luxe pareil, je l’en défie ! Il n’y en a pas d’assez fou, ou d’assez vindicatif. Pourtant la farce est bonne. J’aime aussi la modération de Benvenuto dans les coups de poignard : « ''Je ne lui''