« Page:Revue des Deux Mondes - 1897 - tome 140.djvu/72 » : différence entre les versions

Phe-bot (discussion | contributions)
Phe: split
(Aucune différence)

Version du 3 mai 2013 à 15:38

Cette page n’a pas encore été corrigée

de faire cesser, dans le plus bref délai possible, la lutte entre le pouvoir civil et l’autorité religieuse. Ce premier résultat obtenu, et les relations diplomatiques étant rétablies entre le Saint-Siège et l’Empire, il serait facile de préparer une entente définitive ; L’examen des modifications à apporter aux lois de mai pourrait être déféré plus tard à une commission dans laquelle figurerait un évêque. Pour le moment, le Saint-Siège devait se rendre compte de l’avantage que recueilleraient les deux parties à conclure un « armistice » qui couperait court à un état de choses déplorable et annulerait au moins soixante-dix pour cent des procès intentés aux dépositaires de l’autorité spirituelle. Du reste, il suffirait que les évêques consentissent à notifier aux représentans de l’Etat les choix qu’ils feraient afin de pourvoir aux emplois ecclésiastiques. Cette concession n’était pas de celles que l’Eglise jugeait inconciliables avec ses droits essentiels. Insistant sur les avantages qu’offrait l’ensemble de ses propositions, le prince de Bismarck alla jusqu’à dire au nonce, en riant, qu’il était tout disposé à « faire un petit Canossa ».

Le cardinal Nina, successeur du cardinal Franchi, répondit en expédiant à Mgr Aloysi l’ordre de rentrer sans retard à Munich, après avoir fait comprendre au Chancelier que le gouvernement pontifical maintenait, purement et simplement, son programme impliquant l’abandon des lois de mai. Cette détermination était motivée en termes assez concilians pour réserver l’avenir. Pourtant, l’attitude négative de la chancellerie pontificale causa un profond mécontentement au prince de Bismarck. Il tenta de le dissimuler, mais le nonce, au moment de prendre congé, ayant cru pouvoir lui demander quelques facilités de peu d’importance pour des religieuses Ursulines qui avaient été invitées à s’éloigner de Breslau, le Chancelier refusa avec sécheresse, en disant que cela, et bien d’autres choses encore, il l’eût fait volontiers, si, à Rome, on avait consenti à s’entendre avec lui.

Il n’est pas contestable que ses propositions paraissaient fort tentantes puisqu’elles impliquaient, selon ses propres paroles, « un armistice avec amnistie complète », c’est-à-dire la faculté pour les évêques déposés, — sauf une ou deux exceptions qui eussent sans doute atteint le cardinal Ledochowski comme l’archevêque de Cologne, — de rentrer dans leurs diocèses, tandis que les curés et les autres membres du clergé inférieur, frappés de condamnation, eussent été réintégrés dans leurs emplois. Le gouvernement