« La Main gauche (Ollendorff, 1899)/Le Port » : différence entre les versions

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{{indentation}}Sorti du Havre le 3 mai 1882, pour un voyage dans les mers de Chine, le trois-mâts carré ''Notre-Dame-des-Vents'' rentra au port de Marseille le 8 août 1886, après quatre ans de voyages. Son premier chargement déposé dans le port chinois où il se rendait, il avait trouvé sur-le-champ un fret nouveau pour Buenos-Aires, et, de là, avait pris des marchandises pour le Brésil.
 
D'autres traversées, encore des avaries, des réparations, les calmes de plusieurs mois, les coups de vent qui jettent hors la route, tous les accidents, aventures et mésaventures de mer enfin, avaient tenu loin de sa patrie ce trois-mâts normand qui revenait à Marseille le ventre plein de boites de fer-blanc contenant des conserves d'Amérique.
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{{indentation}}La fête fut complète ! Quatre heures durant, les dix matelots se gorgèrent d'amour et de vin. Six mois de solde y passèrent.
 
Dans la grande salle du café, ils étaient installés en maîtres, regardant d'un oeil malveillant les habitués ordinaires qui s'installaient aux petites tables, dans les coins, où une des filles demeurées libres, vêtue en gros baby ou en chanteuse de café-concert, courait les servir, puis s'asseyait près d'eux.
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- Faut le coucher, dit un autre, s'il sort on va le fiche au bloc.
 
Alors comme il avait de l'argent dans ses poches, la patronne offrit un lit, et les camarades, ivres eux-mêmes à ne pas tenir debout, le hissèrent par l'étroit escalier jusqu'à la chambre de la femme qui l'avait reçu tout à l'heure, et qui demeura sur une chaise, au pied de la couche criminelle, en pleurant autant que lui, jusqu'au matin.
 
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