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Notre étude ne serait pas complète sans un examen de la situation monétaire. Cette question, vitale dans tout pays, est encore plus grave, s’il se peut, là où l’instrument des échanges n’est pas le métal, mais le papier. Or le rouble n’est plus un poids d’argent, il n’est pas encore un poids d’or ; il est un billet de crédit, comme le désignent à juste titre les documens officiels. Ce billet est émis par la Banque de Russie, qui n’est qu’un département du ministère des finances ; il n’est pas remboursable en espèces, et cependant, à toute heure, il est échangeable contre une quantité, variable il est vrai, d’autres monnaies, telles que le franc, la livre sterling, le reichsmark, qui sont des poids certains d’un métal précieux. Ce n’est pas ici le lieu d’entrer dans la discussion du problème en général et d’expliquer qu’à la base de l’idée monétaire, dans l’état actuel de la civilisation humaine, est toujours une notion métallique. L’unité, qui était au commencement du XVIIIe siècle une quantité déterminée de cuivre, fut ensuite une pièce d’argent et plus tard une pièce d’or, dont la proportion a varié par rapport au rouble-argent. Parallèlement à ces transformations du numéraire, l’Etat, dès 1705, émettait du papier, qui fut d’abord payable en métal, à la volonté du porteur, mais ne tarda pas à recevoir cours forcé : les nationaux furent tenus de l’accepter en paiement de toutes créances. Les guerres de la fin du XVIIIe et du commencement du XIXe siècle mirent le Trésor dans une pénurie constante ; il ne cessa de multiplier le papier qui
Notre étude ne serait pas complète sans un examen de la situation monétaire. Cette question, vitale dans tout pays, est encore plus grave, s’il se peut, là où l’instrument des échanges n’est pas le métal, mais le papier. Or le rouble n’est plus un poids d’argent, il n’est pas encore un poids d’or ; il est un billet de crédit, comme le désignent à juste titre les documens officiels. Ce billet est émis par la Banque de Russie, qui n’est qu’un département du ministère des finances ; il n’est pas remboursable en espèces, et cependant, à toute heure, il est échangeable contre une quantité, variable il est vrai, d’autres monnaies, telles que le franc, la livre sterling, le reichsmark, qui sont des poids certains d’un métal précieux. Ce n’est pas ici le lieu d’entrer dans la discussion du problème en général et d’expliquer qu’à la base de l’idée monétaire, dans l’état actuel de la civilisation humaine, est toujours une notion métallique. L’unité, qui était au commencement du XVIIIe siècle une quantité déterminée de cuivre, fut ensuite une pièce d’argent et plus tard une pièce d’or, dont la proportion a varié par rapport au rouble-argent. Parallèlement à ces transformations du numéraire, l’État, dès 1705, émettait du papier, qui fut d’abord payable en métal, à la volonté du porteur, mais ne tarda pas à recevoir cours forcé : les nationaux furent tenus de l’accepter en paiement de toutes créances. Les guerres de la fin du XVIIIe et du commencement du XIXe siècle mirent le Trésor dans une pénurie constante ; il ne cessa de multiplier le papier qui