« La Bague d’Annibal » : différence entre les versions

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<small>''The'' ''chariest'' ''maid'' ''is'' ''prodigal'' ''enough''
''If'' ''she'' ''unmasks'' ''her'' ''beauty'' ''to'' ''the'' ''moon''.
</poem>
SHAKESPEARE, ''Hamlet'' (''I'', ''3'')
(Une fille prudente est déjà assez coquette,
Si elle permet à la lune de considérer sa beauté.)</small>
 
</poem>
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/186]]==
<poem>
 
</poem>
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/187]]==
 
<poem>
la lune de considérer sa beauté.)</
</poem>
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/188]]==
<poem>
small></poem>
 
 
 
 
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/189]]==
 
 
<center><br>
<br>
''À mon ami G.-S. TRÉBUTIEN''<br>
''À
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/189]]==
mon ami G.-S. TRÉBUTIEN''<br>
<br>
<small>conservateur-adjoint de la Bibliothèque de Caen</small><br>
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==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/190]]==
 
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/191]]==
 
 
 
 
 
I
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… Pourquoi ne vous dirais-je point cette histoire Madame ? Vous
êtes trop spirituelle sans doute pour n’avoir pas des moments
 
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/190]]==
 
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/191]]==
d’ennui comme une sotte ; — car les gens d’esprit de cette intéressante
époque ont volé aux sots la faculté de s’ennuyer, qu’ils
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tête et me noie le cœur, — ce cœur qu’il faut, hélas ! toujours finir
par repêcher. — Ce n’était donc pas une ressource. J’étais perdu,
si je n’avais pensé qu’une histoire à raconter m’irait à ravravir.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/194]]==
 
ir.
 
 
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au feu, sur la même causeuse, la lampe derrière nous, vous
m’écoutiez. Plaisirs innocents de la poésie, valez-vous une
réalité ?
réali
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/195]]==
 
té ?
 
 
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dames, et contre lesquels nous, les bronzés de l’indifférence, ne
nous sommes jamais révoltés, quoiqu’ils nous parussent d’une
impartialité un peu suspectsuspecte.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/197]]==
 
e.
 
 
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temps qu’il avait mis à naître. — J’ai toujours cru les êtres
impressifs à la façon de Joséphine plus dangereux que ceux qui
produisent l’ivresse nerveuse au premier regaregard.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/198]]==
 
rd.
 
 
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mains d’ambre étaient trempées… Quelle substance était-ce que
cette femme ? Je ne sais. Elle me faisait peur, quoiqu’elle fût
charmante. En s’approchant d’ed’elle,
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/199]]==
lle, on l’eût respirée, peut-être
fanée… Son amant doit craindre, chaque matin, d’avoir à la
mettre dans son herbier.
Ligne 259 ⟶ 248 :
 
Que de fois j’eus la tentation de palper cette taille longue et
gracieuse, pour voir si ququelque
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/201]]==
elque aile de griffon n’était pas cachée
dans le corsage, tandis que mon œil poursuivait aux bords de la
robe flottante la pointe d’un pied qui se moquait de la fable, et
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temps en temps dans ses yeux aussi problématiques que les
taches dans le soleil et les linéaments bleus qui veinent la jaune
couleur de la lulune.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/203]]==
 
ne.
 
 
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composé d’un joueur de whist et d’une vieille femme, sous les
airs indolents d’une vipère endormie, M. de Talleyrand lui-même,
eût été plus facile à pénétrepénétrer.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/204]]==
 
r.
 
 
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de l’ange, simplement femme, ce ''jour''-''et''-''nuit'' dans la grande
mascarade de la vie ?… J’eusse été le grand Newton lui-même,
que j’aurais donné mon système de la gravitation pour le savosavoir.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/205]]==
ir.
 
 
Ligne 331 ⟶ 319 :
C’était une espèce de ''bas''-''bleu'', comme on en voit tant à présent.
Seulement le bleu du bas était bleu ''céleste'', un azur doucement
mitigé. Il n’y avait que les jarretières dont on ne sût pas la couleur.
 
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/206]]==
 
couleur.
 
 
Ligne 344 ⟶ 332 :
heures entières en regardant ses petites mains déliées, et dont les
poignets étaient d’une telle délicatesse qu’on eût pu trembler de
les voir se détacher avec ses bracelets, quand elle les ôôtait.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/207]]==
 
tait.
 
 
Ligne 362 ⟶ 350 :
muette, c’est presque une statue, une statue sans ses désavantages,
— le froid du marbre, la monotonie de la pose et les autres
inconvénients.
inconvénie
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/208]]==
nts.
 
 
Ligne 391 ⟶ 378 :
revenait toujours ! Et si elle ne le pensait pas, pourquoi le disait-elle ?
Mais ceci est un abîme. Les motifs des femmes pour
tromper, elles-mêmes les connaissent-elles biebien ?…
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/210]]==
n ?…
 
 
Ligne 406 ⟶ 392 :
Elle n’aurait point eu ce regard plus moqueur encore que son
sourire, et cet abaissement de paupières plus moqueur encore
que son regregard !
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/211]]==
 
ard !
 
 
Ligne 428 ⟶ 414 :
dans toutes les petites jongleries d’une société aussi avancée
que la nôtre, avec la supériorité d’un jongleur indien ou chinois
parmi ses intéressants compatrcompatriotes.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/212]]==
 
iotes.
 
 
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qu’elles. En effet, en attendant la première faute de Joséphine,
on la proclamait une coquette. Dilemme à l’usage de ces dames !
si l’on est sage, on est cruelle et froide ; et si l’on a pitié, on est perdue.
 
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/213]]==
 
perdue.
 
 
Ligne 467 ⟶ 453 :
cependant des milliers d’yeux d’aigle pour la férocité épiaient sa
conduite dans tous les sens. Mais de son collier de bonne
renommée pas une seule perle n’était défilée encoencore.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/214]]==
re.
 
 
Ligne 480 ⟶ 465 :
à la voûte du temple. Je revenais toujours à ce sujet de conversation.
Elle me contredisait dans mes théories, et j’ai cru (mais est-ce
une illusion ?) qu’elle n’agissait ainsi que pour les exalter davantage.
 
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/215]]==
 
davantage.
 
 
Ligne 502 ⟶ 487 :
d’elle, elle savait reculer son fauteuil avec une splendeur de pruderie
qui eût fait la réputation d’une Anglaise, et le mirage s’en
retournait… au pays des songes, d’où il était venu.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/216]]==
 
venu.
 
 
Ligne 517 ⟶ 502 :
tournent pas, il est vrai, de cette diabolique façon, pour le pur et
simple amour de Dieu. Mais, comme les vierges de province,
Joséphine ne valsait jjamais.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/217]]==
 
amais.
 
 
Ligne 536 ⟶ 521 :
les banderoles de la vengeance !… à moins pourtant que ce n’eût
été — et pourquoi pas ? — le front luisant et couronné de cheveux
argentés de l’honorable M. d’Artd’Artinel.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/218]]==
 
inel.
 
 
Ligne 550 ⟶ 535 :
Cour royale ou juge, — je ne sais plus trop lequel, — ayant passé
trente ans de sa vie, au su de tout le monde, à faire trois enfants à
sa femme et un nombre illimité de rapporapports.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/219]]==
 
rts.
 
 
Ligne 565 ⟶ 550 :
glisser de ces mots qui résonnent si bien dans l’oreille des
femmes, quand il voulait faire allusion à des chagrins ineffaçables
et à un cruel isoleisolement.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/220]]==
 
ment.
 
 
Ligne 581 ⟶ 566 :
moitié vieux fat, moitié sentimental ; et c’est ainsi qu’en louvoyant
entre ces deux manières d’être, il avait passé autrefois
pour un homme à bonnes forfortunes.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/221]]==
 
tunes.
 
 
Ligne 593 ⟶ 578 :
n’était pas César ; — mais César lui-même n’avait jamais été plus
chauve. Cependant il n’avait pas perdu ses dents, et, à tout
prendre sans détailler, c’était un homme bien coconservé.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/222]]==
 
nservé.
 
 
Ligne 606 ⟶ 591 :
chaque jour des sacrifices nouveaux, comme ces divinités du
Mexique auxquelles il fallait chaque matin une nouvelle victime
 
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/223]]==
humaine.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/223]]==
 
 
 
Ligne 623 ⟶ 608 :
Joséphine, à se moquer de l’opinion, — cette reine du monde,
sacrée par la lâcheté de ses esclaves, — dont il avait été toute sa
vie le très humble et très obéissant servitserviteur.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/224]]==
 
eur.
 
 
Ligne 636 ⟶ 621 :
créatures auxquelles on sacrifierait si bien le sang de son cœur et
le bonheur de sa vie. — Hélas ! je ne songe pas que souvent ce
serait là un assez pauvre sacrisacrifice.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/225]]==
 
fice.
 
 
Ligne 651 ⟶ 636 :
corsage long et cambré. Je la comparerais à une guêpe, si la comparaison
n’était usée, — une guêpe qui n’avait pas cessé d’être
femme, quoiqu’elle eût conservé son aiguaiguillon.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/226]]==
 
illon.
 
 
Ligne 666 ⟶ 651 :
très versé en la biographie ; il nous faut donc choisir un
autre exemple : — eh bien ! pour troubler celle de M. Baudouin
d’Artinel, qui n’était pas un Leibniz, je vous assure.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/227]]==
 
assure.
 
 
Ligne 683 ⟶ 668 :
sur des charbons allumés quand elle l’appelait le modèle
des époux et des pères, et qu’elle lui parlait des hautes qualités
de sa femme et des regrets qu’il en conseconservait.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/228]]==
 
rvait.
 
 
Ligne 702 ⟶ 687 :
été la meilleure amie de sa femme si Mme d’Artinel eût vécu. Du
moins, elle et lui, quand ils en parlaient, se le disaient-ils l’un à
l’autre.
l’a
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/229]]==
 
utre.
 
 
Ligne 722 ⟶ 707 :
M. d’Artinel, avec son expérience de la nature des femmes,
n’avait pas pensé que la sienne pouvait lui être, auprès de Joséphine,
d’une aussi précieuse utiutilité ?
 
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/230]]==
lité ?
 
 
Ligne 735 ⟶ 720 :
la fenêtre, un rideau de soie bleuâtre dans les ondes duquel elle
noyait sa tête blonde et cendrée. Ses lèvres remuaient comme les
cordes de la harpe quand elles sont pincées par une main rapide.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/231]]==
 
rapide.
 
 
Ligne 746 ⟶ 731 :
voix fût perdue dans le bruit des conversations qui se faisaient
alors autour d’elle, soit qu’elle voulut cacher à tous ce qu’elle ne
disait qu’à un seul.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/232]]==
 
un seul.
 
 
Ligne 761 ⟶ 746 :
fixent jamais. Au sommet du triangle dont ces deux personnes
formaient la base, à l’angle de face du salon, se trouvait
M. d’Artinel.
M. d’Ar
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/233]]==
 
tinel.
 
 
Ligne 773 ⟶ 758 :
tous les jurisconsultes de la terre ! — pourriez-vous me dire quel
est ce monsieur à qui Mme d’Alcy parle en cet instant, à l’autre
extrémité du salon ? »
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/234]]==
 
? »
 
 
Ligne 786 ⟶ 771 :
dit-on, une très mauvaise tête. » — Et je saluai M. d’Artinel, qui
répéta : « Une très mauvaise tête ! » sans me rendre le salut que
je lui faisfaisais.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/235]]==
 
ais.
 
 
Ligne 797 ⟶ 782 :
Cour royale, avec sa cravate blanche qui ne faisait pas un pli et
son habit noir du plus beau lustre. — « Est-ce que vous seriez
atteint de cette passion pittoresqupittoresque ? »
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/236]]==
 
e ? »
 
 
Ligne 817 ⟶ 802 :
sur son occiput une pâle et idéale couronne se seraient
hérissés à la vue d’Aloys, s’ils n’avaient été trop enduits, ce jourlà,
d’huile de MacMacassar.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/237]]==
 
assar.
 
 
Ligne 831 ⟶ 816 :
de ces éléments dont le nombre, pour faire un public, embarrassait
Beaumarchais ? Passé l’épiderme, voyait-il l’homme ? Et
l’homme, c’est presque toujours l’écorcl’écorché !…
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/238]]==
 
hé !…
 
 
Ligne 846 ⟶ 831 :
plus haute puissance. Car il n’y a que les idiots qui ne sentent rien
défaillir dans leurs entrailles quand ils égorgent, et le monde
égorge si souvesouvent !
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/239]]==
 
nt !
 
 
Ligne 861 ⟶ 846 :
empoisonnée à la source. Il s’est attaché aux êtres que j’aimais,
parce que je les aimais ; il les a frappés parce que je les aimais ; et
il m’a fallu assister à ce spectacle, muet, garrotté et sans vengevengeance.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/240]]==
 
ance.
 
 
Ligne 874 ⟶ 859 :
amer breuvage ! Car je n’avais pas, comme Achille, de bords lointains,
une tente sur quelque rivage, le vaste sein de l’Océan ou
d’un ami, de ma mère Thétis ou de Patrocle, — pour les ccacher.
 
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/241]]==
acher.
 
 
Ligne 889 ⟶ 874 :
déchirés sur mon sein déchiré plus précieusement, plus étroitement
encore, comme si les flèches qui vous avaient percées
avaient pu se détacher et se retourner sur mon cœur ''seul''.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/242]]==
seul''.
 
 
Ligne 920 ⟶ 904 :
alors que le cœur s’épanouit et que l’on s’aime avec cette énergie
et cette fraîcheur, vitalité profonde, mais rapide, des créatures à
leur aurore !
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/244]]==
 
!
 
 
Ligne 957 ⟶ 941 :
souffrir l’idée que leur fils ne fût pas un joli garçon —
n’avaient pas effacé la trace de la raillerie amère : rougeur qui ne
brûlait pas la joue, mais la pensée… quand il y penpensait.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/247]]==
 
sait.
 
 
Ligne 973 ⟶ 957 :
ces heures suprêmes, en restaient plus pâles que lui et confondues
comme si le Ciel se fût dévoilé tout à coup, tandis que ce
n’était que le masque de cet homme qui s’entrouvras’entrouvrait !
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/248]]==
 
it !
 
 
Ligne 987 ⟶ 971 :
s’ils pouvaient le blesser encore. Il ne voulait pas qu’une idée
haute et grave fût accueillie par le rire ou l’indifférence. Il avait la
pudeur de la pensée et la fierté plus chaste encore du sentimesentiment.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/249]]==
 
nt.
 
 
Ligne 1 010 ⟶ 994 :
personne ; et, comme Jean Bart victime de sa doublure, c’était
aussi le plus beau et le plus intérieur de son âme qui le faisait le
plus souffsouffrir.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/250]]==
 
rir.
 
 
Ligne 1 025 ⟶ 1 009 :
ces paroles gracieuses… On sentait cela comme, en entendant
l’harmonica, — musique céleste ! plaisir inénarrable ! — on sent
que l’on va s’évans’évanouir.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/251]]==
ouir.
 
 
Ligne 1 039 ⟶ 1 022 :
ambitieux le frêle produit du cerveau gazeux de Mme d’Alcy. —
Ils parlaient, ou pour mieux dire, elle parlait du magnétisme
animal.
 
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/252]]==
animal.
 
 
Ligne 1 054 ⟶ 1 036 :
un monde quand elle l’aurait eu à ses pieds. Enfin ce fut encore
l’opinion d’Aloys, quand il se leva des chastes flancs de Joséphine,
et que nous lui eûmes demandé ce qu’il en penspensait.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/253]]==
ait.
 
 
Ligne 1 070 ⟶ 1 051 :
amant, elle ferait très artistement des larmes sur le papier des
lettres qu’elle lui écrirait, avec quelques gouttes du verre d’eau à
la fleur d’oranger qu’elle boit avant de se coucher. »
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/254]]==
. »
 
 
LXI
Ligne 1 083 ⟶ 1 062 :
soir, à Aloys s’il avait toujours la même opinion sur Joséphine : —
« Oui ! toujours », répondit-il avec un sang-froid d’autant plus
admirable qu’alors il l’aimait comme un fou.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/255]]==
 
fou.
 
 
Ligne 1 098 ⟶ 1 077 :
réalité à un degré très supérieur, la femme que j’ai le plus aimée
— et, certes ! j’en ai aimé beaucoup, — était l’antipode de tout ce
que j’aurais vvoulu.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/256]]==
oulu.
 
 
Ligne 1 109 ⟶ 1 087 :
raison lui était restée, forte, inflexible, inaltérable, et, quoiqu’il
l’aimât, cette femme, il la faisait passer, dans sa pensée, sous
l’équerre et le niveau d’un jugement qui ne s’attendrissait jjamais.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/257]]==
amais.
 
 
LXIV
Ligne 1 124 ⟶ 1 100 :
dans leurs griffes l’œuf fragile ou l’oiseau sans serres, trop faible
pour leur résister, comme autrefois ils meurtrirent, d’un coup
nonchalant de leur grande aile, la poitrine de leur père décrdécrépit.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/258]]==
épit.
 
 
Ligne 1 139 ⟶ 1 114 :
eux, la femme, cet ange de pureté douteuse, n’est qu’un plus ou
moins joli… succube. — Quand ils iront chez vous, Madame,
faites dire par le portier que vous n’y êtes pas.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/259]]==
pas.
 
 
Ligne 1 159 ⟶ 1 133 :
peu commun — du lierre qui meurt où il s’attache. Eux, plus
souvent que les plus souples lianes, ils se détachent très bien sans
en momourir.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/260]]==
urir.
 
 
Ligne 1 178 ⟶ 1 151 :
femme n’est, après tout, qu’un coussin de divan plus ou moins
parfumé, un délicieux coussin de divan pour dormir, bâiller et
faire… l’al’amour !
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/261]]==
mour !
 
 
Ligne 1 191 ⟶ 1 163 :
délire, parce que le coussin A, par exemple, n’était pas à la place
du coussin B. C’est ce qui arrivait aujourd’hui à Aloys de
Synarose ; comme il était déjà arrivé à M. Baudouin d’Ad’Artinel.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/262]]==
rtinel.
 
 
Ligne 1 212 ⟶ 1 183 :
et, comme souvenir, j’aimerais mieux de ma maîtresse ce que ce
mauvais plaisant de Bonaparte osa léguer à sa mère en plein
 
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/263]]==
testament.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/263]]==
 
 
 
Ligne 1 229 ⟶ 1 200 :
dans nos cœurs, ces voiles de sainte Véronique, mais sur
lesquels le sang qui peint la tête adorée est le nôtre, et non pas le
 
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/264]]==
sien.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/264]]==
 
 
 
Ligne 1 258 ⟶ 1 229 :
d’avril qui semblait sortir d’un horizon de tempêtes ; car le
contour de cet œil si frais et si pur était plongé dans une sombre
nuit.
 
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/266]]==
nuit.
 
 
LXXIII
Ligne 1 273 ⟶ 1 242 :
éclairée d’un jour divin, — une pensée qui languit ou sourit, mais
toujours attire, — et nous repousse aussi parfois.
 
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/267]]==
 
 
LXXIV
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/267]]==
 
… Les jours de migraine, — ou de caprices, pires encore. —
Ligne 1 296 ⟶ 1 266 :
impression plus brûlante, je m’arrêtai devant celle qui portait
avec une mollesse si traînante les couleurs de la carmélite, et je
vis ce que je ne dois pas me rapprappeler.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/269]]==
 
eler.
 
 
Ligne 1 311 ⟶ 1 281 :
ne vous souciez guère d’Aloys, Madame ? On ne sait jamais où
l’on en est avec des hommes pareils, et les femmes, ces naïves
personnes, aiment immensément l’abandon… dans les aautres.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/270]]==
utres.
 
 
Ligne 1 326 ⟶ 1 295 :
 
 
 
LXXVIII
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/271]]==
 
LXXVIII
 
« Je veux briser ! » Et il était brisé lui-même de la résolution
Ligne 1 352 ⟶ 1 323 :
chose… qu’une jolie chose tout au plus. — Cependant,
j’observai qu’il était toujours un peu plus pâle auprès d’elle ; —
mais la différence était impercepimperceptible.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/273]]==
 
tible.
 
 
Ligne 1 363 ⟶ 1 334 :
fleuve qui remonte à sa source. Hélas ! Joséphine n’avait point le
secret de cette pâleur, flocon épars, tombé du matin même sur la
neige d’hier un peu durcie, et que le moindre souffle emportemportait !
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/274]]==
 
ait !
 
 
Ligne 1 380 ⟶ 1 351 :
: elle était habile, elle était souple, elle avait de l’ongle,
elle était femme, elle en aurait pris avantage : tandis qu’il fallait
subir tout entière la supériorité d’d’Aloys.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/275]]==
 
Aloys.
 
 
Ligne 1 397 ⟶ 1 368 :
En vain se promettait-elle de se raidir à la première occasion, la
conversation d’Aloys ressemblait aux montagnes russes : une fois
parti, on ne pouvait plus s’as’arrêter.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/276]]==
 
rrêter.
 
 
Ligne 1 413 ⟶ 1 384 :
le coude appuyé sur le marbre de la cheminée, on aurait dit une
pauvre jeune femme amoureuse. — « Prenez donc garde, Fanny,
vous allez casser les cordons de mon cocorset ! »
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/277]]==
 
rset ! »
 
 
Ligne 1 438 ⟶ 1 409 :
des fleurs, des bougies, de la musique et de la danse, elle trouvait
de ces moments à sensations singulières dont parlait Ninon de
Lenclos, et que les hommes sont si malheureux d’igd’ignorer.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/279]]==
 
norer.
 
 
Ligne 1 476 ⟶ 1 447 :
une de ces liaisons qui consolent et qui vengent de la perfidie des
hommes, — quoique les mauvaises langues prétendent que deux
femmes ne sauraient s’aimer.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/282]]==
s’aimer.
 
 
Ligne 1 495 ⟶ 1 465 :
 
 
 
XC
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/283]]==
 
XC
 
Ô amitié ! amitié ! sentiment des anges entre eux, essayé par les
Ligne 1 541 ⟶ 1 513 :
Mme d’Alcy. J’étais si souffrante dans ma visite d’adieu que je
l’emportai. Voulez-vous la remercier pour moi et lui dire que je
suis tout à fait bien à présent ?… »
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/286]]==
 
?… »
 
 
Ligne 1 558 ⟶ 1 530 :
médisance, et qui s’occupent encore des plaisirs des jeunes gens
— mais d’une façon orthodoxe — en leur faisant faire de bons
 
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/287]]==
mariages.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/287]]==
 
 
 
Ligne 1 583 ⟶ 1 555 :
minutes d’un tel tête-à-tête avec la femme que l’on aime. Il ne
voulait pas perdre l’équilibre de sa fatuité, fût-ce sur le tapis ou
sur le canapé de Mme d’Ad’Alcy.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/289]]==
 
lcy.
 
 
Ligne 1 600 ⟶ 1 572 :
gris et le lilas. On aurait dit un nuage capricieux tissé pour elle,
une de ces vapeurs d’un soir de printemps derrière lesquelles on
imagine les plus délicieux horihorizons.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/290]]==
 
zons.
 
 
Ligne 1 618 ⟶ 1 590 :
l’eau. — Ce soir-là, elle avait l’air encore plus pensif qu’à l’ordinaire.
Je le crois bien, c’était une femme qui pensait toujours… à
avoir l’air de ppenser.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/291]]==
 
enser.
 
 
Ligne 1 630 ⟶ 1 602 :
commença une causerie qui, à la troisième phrase, comme il arrivait
perpétuellement entre eux, tourna tout à coup sur les mystères
ou les mysticités du sensentiment.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/292]]==
 
timent.
 
 
Ligne 1 659 ⟶ 1 631 :
l’insolence, et que toutes les femmes ne pardonnent guère, apparemment
parce qu’une telle impertinence les met dans la nécessité
de résisterésister.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/294]]==
 
r.
 
 
Ligne 1 703 ⟶ 1 675 :
fête d’héritiers, où nous semblons dire aux pauvres morts, s’ils
nous écoutent : « Tenez-vous où vous êtes, agréez nos sentiments
et restez-y ! »
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/297]]==
 
y ! »
 
 
Ligne 1 736 ⟶ 1 708 :
referma avec l’effroi de Pandore quand elle vit tous les maux
s’échapper de sa boîte à ouvrage. — À elle, ce n’était pas l’Espérance,
mais la réputation qui restarestait.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/299]]==
 
it.
 
 
Ligne 1 748 ⟶ 1 720 :
mais ne donnez jamais d’otages. » — « Oh ! j’allais me perdre ! »
s’écria Joséphine, — mais pas de manière à être entendue, — et
ce jour-là elle se mit au lit avec le frisfrisson.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/300]]==
 
son.
 
 
Ligne 1 762 ⟶ 1 734 :
autre — fort étendue, ce n’est pas moins une témérité que de
compter sur de telles bonnes fortunes, et un esprit mûri par
l’expérience se garde bien de voir l’humanité trop en beau.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/301]]==
 
beau.
 
 
Ligne 1 775 ⟶ 1 747 :
''amour'' n’avait pas été tracé une seule fois, mais où l’on parlait
d’une irrésistible puissance nerveuse, pour expliquer certains
abandons de soi-même.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/302]]==
 
-même.
 
 
Ligne 1 801 ⟶ 1 773 :
avait emprunté au démon ses moqueuses manières. Ah ! — pensait-elle, — si elle l’avait tenu à ses genoux, quelles larmes de vengeance elle en eût tirées ! quels pleurs cruels elle lui eût fait
répandre !… Oui ! si elle l’avait tenu à ses genoux ; mais le difficile
était de l’y faire tombtomber.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/304]]==
 
er.
 
 
Ligne 1 820 ⟶ 1 792 :
joyau d’un écrin qui ne renfermait pas, il est vrai, tous les
diamants de la couronne, — et elle était encore plus préoccupée
d’une position que d’une vengeavengeance.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/305]]==
 
nce.
 
 
Ligne 1 836 ⟶ 1 808 :
femmes cette dernière ressource, en attendant leur émancipation
définitive, ce qui ne peut manquer d’arriver au train
charmant dont nous allallons ?
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/306]]==
 
ons ?
 
 
Ligne 1 850 ⟶ 1 822 :
elles préfèrent la vanité d’écrire au substantiel bien d’être aimées,
et souillent d’encre des mains divines pour prouver à leurs
contemporains la légitimité de l’adultl’adultère !…
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/307]]==
 
ère !…
 
 
Ligne 1 881 ⟶ 1 853 :
n’était pas de soie, et dont les balancements ne produisaient pas
le sommeil. Cette indécision devint trop violente. Aussi la vanité
l’emporta-t-elle, et finit-elle par jouer son va-ttout.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/309]]==
 
out.
 
 
Ligne 1 958 ⟶ 1 930 :
digne de recueillir ces lueurs saintes qui font doucement étinceler
l’empreinte des baisers restée aux joues… si bien que l’on
dirait des perles ou des larlarmes.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/314]]==
 
mes.
 
 
Ligne 1 970 ⟶ 1 942 :
fragiles créatures que nous sommes, hâtons-nous de résoudre en
une rosée de baisers ce flot du cœur qui doit monter plus haut
que la bouche, et qui tarira en pleurs amamers !
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/315]]==
 
ers !
 
 
Ligne 1 988 ⟶ 1 960 :
d’une flamme si vive et d’un coloris si ardent, n’avait
plus que d’éparses lueurs, — comme quelques feux de bivouac
solitaire éparpillés sur la lisière d’un camp dans la nuit.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/316]]==
 
nuit.
 
 
Ligne 2 003 ⟶ 1 975 :
parfaitement joué, et, pour un homme aussi purement amoureux
qu’Aloys, elle avait fait davantage encore… elle l’avait appelé
deux ou trois fois ''AAloys''.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/317]]==
 
loys''.
 
 
Ligne 2 033 ⟶ 2 005 :
monde, à laquelle le monde n’avait rien à reprocher comme à toi.
Ce marbre exprime cent fois plus d’âme que Mme d’Alcy n’en
 
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/319]]==
avait.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/319]]==
 
 
 
Ligne 2 050 ⟶ 2 022 :
jeu ? Y aurait-il la volupté de la torture, comme il y a la volupté de
la volupté ? Courageux jeune homme ! il avait riposté par un
''Madame'', quand elle l’avait appelé ''AlAloys''.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/320]]==
 
oys''.
 
 
Ligne 2 068 ⟶ 2 040 :
d’un homme, bâton noueux arraché aux chênes, et sur lequel on
s’appuie si noblement quand on défaille : « Cette femme s’est
offerte, et moi, je n’en ai pas vovoulu ! »
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/321]]==
ulu ! »
 
 
Ligne 2 086 ⟶ 2 057 :
trouvée si amère que Joséphine peut-être eût été guérie de la
douleur honteuse qui la faisait couler. Ne dit-on pas que l’on
guérit de la morsure du scorpion en l’écrasant sur la blblessure ?
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/322]]==
essure ?
 
 
Ligne 2 101 ⟶ 2 071 :
avais toujours supposée : don céleste qui n’a pas été fait aux
femmes en vain, et dont elles devraient vous remercier tous les
soirs à genoux, ô mon Dieu !
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/323]]==
 
Dieu !
 
 
Ligne 2 118 ⟶ 2 088 :
— M. de Synarose a de l’esprit, si l’on veut, mais il le gâte par sa
fatuité ; et, tant qu’à être fat, ceux de mon temps étaient beaucoup
plus dangeredangereux. »
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/324]]==
ux. »
 
 
CXXXI
 
 
Et après ce jugement, digne d’un homme accoutumé à la jugerie,
Ligne 2 132 ⟶ 2 101 :
tuait — c’était sûr — depuis la mort de sa femme, et il sentait
plus vivement que jamais qu’avec une âme si pleine de sympathie
il avait été créé pour vivre à deux.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/325]]==
deux.
 
 
CXXXII
 
 
Et puis il fallait une tutrice à ses filles, — une espèce de mère qui
Ligne 2 144 ⟶ 2 112 :
époque difficile à traverser. Un amant pouvait arriver d’un jour à
l’autre, et il fallait nécessairement leur apprendre quelle mine
doivent faire des filles bien élevées à la première décladéclaration.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/326]]==
ration.
 
 
CXXXIII
 
 
Et toutes ces considérations, sans nul doute, irritaient le goût
Ligne 2 156 ⟶ 2 123 :
point de ne lui préférer personne. Les gens avisés calculaient
donc que M. Baudouin d’Artinel s’approchait d’un second
mariage, en proportion de ce qu’il regrettait le premier.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/327]]==
 
premier.
 
 
Ligne 2 173 ⟶ 2 140 :
 
 
 
CXXXV
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/328]]==
 
 
CXXXV
 
« Est-ce un voleur ou sommes-nous en Espagne ? » me dis-je, en
Ligne 2 196 ⟶ 2 166 :
elle apparaissait dans une nudité plus chaste que celle du ciel
sans ses nuages, que celle de l’Aurore qui commence à poindre ;
car l’Aurore se sait nue et rougit… et Juliette l’avait oublié.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/330]]==
 
oublié.
 
 
Ligne 2 224 ⟶ 2 194 :
pas, cette lune impudente, et moi, qui m’étais arrêté pour
regarder cette scène singulière, je fis comme elle, j’allai me
coucher.
 
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/332]]==
 
coucher.
 
 
Ligne 2 238 ⟶ 2 209 :
mais surtout parce qu’ils nous gâtent la vie de telle sorte qu’elle
ne ressemble plus, pour nous, qu’à une courtisane, quand notre
premier amour s’est envolé.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/333]]==
 
envolé.
 
 
Ligne 2 255 ⟶ 2 226 :
entraînement de cœur et une scène de balcon espagnole avaient
causé à sa réputation, ce bien qu’elle préférait à tout, après lui,
toutefois.
 
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/334]]==
 
toutefois.
 
 
Ligne 2 291 ⟶ 2 263 :
qui peut-être n’y était point allée, et il était rentré dans la vie —
mais qui peut dire qu’il en était jamais sorti ? — par les déjeuners
de homard, largement arrosés de borbordeaux.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/336]]==
 
deaux.
 
 
Ligne 2 309 ⟶ 2 281 :
invisibles, — soulever son esprit avec son verre et y chercher
l’oubli, entre l’Ivresse et l’Ironie, — deux rieuses bien tristes,
nées, la même nuit, du DésDésespoir.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/337]]==
 
espoir.
 
 
Ligne 2 324 ⟶ 2 296 :
ne s’appartenait déjà plus. Elle avait signé le bail de son bonheur
le matin même, et, le soir, fait toutes les chatteries en usage chez
les belles-mères d’un jour avec les petites d’Ard’Artinel.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/338]]==
 
tinel.
 
 
Ligne 2 346 ⟶ 2 318 :
avant le dernier soupir de l’amour ; mais ce que je sais bien, c’est
qu’Aloys avait le lendemain, à l’Assomption, toute la gravité de
circonstance, c’est-à-dire — qu’il était fort gai.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/339]]==
 
gai.
 
 
Ligne 2 375 ⟶ 2 347 :
Aloys, qui regardait fort attentivement la symbolique cérémonie,
se pencha vers moi et me dit : « Vous rappelez-vous la
bague d’Annibd’Annibal ?… »
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/341]]==
 
al ?… »
 
 
Ligne 2 384 ⟶ 2 356 :
« Est-il fou ? — pensai-je — ou bien l’amour, si riche en développements
inattendus, l’aurait-il jeté dans les études historiques ?… » Mais il ne remarqua point mon étonnement, ou, s’il le
vit, il ne s’y arrêta point. « La bague d’Annibal — poursuivit-il — avait une pierre, et sous cette pierre, il y avait une goutte de poison. C’est avec cette goutte de poison que se tua Annibal. Eh bien ! il y a des bagues sans pierre qui renferment un poison plus subtil que celui d’Annibal ; car c’est un poison invisible. Seulement — ajouta-t-il avec une gaieté parfaite — ce poison-là ne tue pas les grands hommes, mais une petite chose : il tue l’l’amour. »
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/342]]==
 
amour. »
 
 
Ligne 2 396 ⟶ 2 368 :
''d’Annibal'' dans la vie ; mais ce qu’il y a de plus étrange, c’est que,
ces bagues qui nous empoisonnent, ce n’est pas à nos doigts que
nous les portportons… »
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/343]]==
 
ons… »
 
 
Ligne 2 409 ⟶ 2 381 :
Reste d’habitude ou manière d’être aimable avec son mari, elle
parle toujours de vertu avec la même abondance, et personne ne
lui connaît d’amant encoencore.
==[[Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/344]]==
 
re.