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le manche noueux d’un couteau de chasse. Il était aussi noir qu’une mûre et sa souple
 allure ressemblait à celle d’un chat. Ses yeux
 bleus, d’un bleu profond, étaient vifs et per
çants comme des vrilles, et leur azur formait
 un étrange contraste avec la peau brûlée par
 le soleil qui les encadrait.

Ces yeux semblaient épier sans trêve tous 
les objets ambiants. Et les narines dilatées du 
jeune garçon ne palpitaient pas moins, en un
 perpétuel affût du monde extérieur dont elles 
recueillaient avidement tous les messages.
 Son ouïe paraissait aussi subtile, et à ce point 
était-elle exercée qu’elle opérait automatiquement, sans même une tension de l’oreille.

Tout naturellement et sans effort, celle-ci 
percevait, dans le calme apparent qui régnait,
 les sons les plus légers, les départageait entre
 eux et les classait ; que ce fût le frôlement du
 vent sur les feuilles, le bourdonnement d’une 
abeille ou d’un moucheron, ou le bruit sourd 
et lointain de la mer, qui n’arrivait que comme 
un faible murmure, ou l’imperceptible grattement des pattes d’un petit rongeur, dégageant la terre à l’entrée de son trou.