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{{sc|Bienvenue}}, est aussi le repas qu’on donne à ceux avec qui on entre en quelque espèce de communauté. ''{{lang|la|Festum epulum amicis adventum gratulantibus datum}}''. Les prisonniers font payer la ''bienvenue'' à tous ceux qui entrent dans la prison ; les écoliers à ceux qui entrent dans un Collège. Le Roi, par son Ordonnance de 1670 pour les matières criminelles, défend, à peine de punition exemplaire, aux Géoliers, Greffiers, Guichetiers, & à l’ancien des prisonniers, sous prétexte de ''bienvenue'', de rien prendre des prisonniers en argent ou en vivres, quand même il leur seroit volontairement offert.
{{sc|Bienvenue}}, est aussi le repas qu’on donne à ceux avec qui on entre en quelque espèce de communauté. ''{{lang|la|Festum epulum amicis adventum gratulantibus datum}}''. Les prisonniers font payer la ''bienvenue'' à tous ceux qui entrent dans la prison ; les écoliers à ceux qui entrent dans un Collège. Le Roi, par son Ordonnance de 1670 pour les matières criminelles, défend, à peine de punition exemplaire, aux Géoliers, Greffiers, Guichetiers, & à l’ancien des prisonniers, sous prétexte de ''bienvenue'', de rien prendre des prisonniers en argent ou en vivres, quand même il leur seroit volontairement offert.


BIENVOULU, UE. adj. Qui est aimé, pour qui on a de l’estime & de la vénération, ''{{lang|la|Gratus, acceptus, verendus}}''. Ce Prince a été si doux & si juste, qu’il a été toujours ''bienvoulu'' de son peuple. Ce mot ne le dit presque plus. ''Voy''. {{sc|Vouloir}}.
BIENVOULU, UE. adj. Qui est aimé, pour qui on a de l’estime & de la vénération, ''{{lang|la|Gratus, acceptus, verendus}}''. Ce Prince a été si doux & si juste, qu’il a été toujours ''bienvoulu'' de son peuple. Ce mot ne se dit presque plus. ''Voy''. {{sc|Vouloir}}.


BIERE. s. f. Cercueil, espèce de coffre de bois où l’on met un corps mort. Feretrum, fandapïla ^ capulus. La bière est un séjour par trop mélancolique. Â’Iolière. Ce mot vient de l’Allemand baer, ou baar, signifiant la même chose, d’où les Italiens ont fait bara. Se les Anglois béer. {{sc|Ménage}}.
BIERE. s. f. Cercueil, espèce de coffre de bois où l’on met un corps mort. ''{{lang|la|Feretrum, sandapila, capulus}}''. La ''bière'' est un séjour par trop mélancolique. {{sc|Moliere}}.


Ce mot vient de l’Allemand ''{{lang|de|baer}}'', ou ''{{lang|de|baar}}'', signifiant la même chose, d’où les Italiens ont fait ''{{lang|it|bara}}'', & les Anglois ''{{lang|en|beer}}''. {{sc|Ménage}}.
BIÈRE. s. f. Espèce de boilFon faite d’orge, de froment, d’avoine, ou d’une auste sorte de blé. servista y ou cercvijia. On y ajoute du houblon, pour lui donner le goût du vin c’est- à-dire, que lorsque l’orge & le tromcnt ont bouilli, on tire la liqueur de la chaudière. Se qu’on la fait palier sur le houblon, qui est dans une espèc, de canal à part : là on laisse pendant un temps la liqueur prendre le goût du houblon. Cette boilfon enivre comme le vin, & cette ivrcffe dure même plus long-temps, à cause que la bière étant plus matérielle, est plus difficile, à digérer que le vin. Matrhiole croir que le Zythum & le Curmi des AncienS, n’étoient autre chose que la bière dont on use en Allemagne, en Flandre, en France, & en plusieurs autres endroits de l’Europe, & qu’il n’y avoir pas plus de différence entre le Zythum & le Curmi, qu’entre la manière de la faire, qui augmenroit ou diminuoit la propriété de ces breuvages. En effet, ajoute-t-il, quusque toutes les bières le fallent d’orge, ou de froment, ou d’avoine, elles ont pourrant différens goûts, selon qu’elles sont différemment brassées. Les uncslont douces & agréables à boire, &il y en à d’autres qui sont âpres & amères. Les unes font troubles, & les autres claires. Pour faire la bière, il faut que les Brasseurs donnent au grain un commencement de germination, & qu’ils concentrent ensuite dans le même grain la disposition qu’il avoir à germer, en le léchant. On y ajoute trois fois autant d’autre grain non germé, qui font ensemble moulus grossièrement. On jette sur le tout de l’eau à demi bouillante, & ensuite de la froide ; & après avoir agité le tout,« on le laisse quatre ou cinq jours dans un vaisseau couvert jusqu’à une parfaite fermentation. Quelque$3-uns y ajoutent de l’ivroie pour irriter davantage le goût. Il tant que la bière soit bien cuite, bien épurée. Se qu’elle ne soit poii-.t récente & nouvelle lorsqu’on la boit ; autrement elle fermente dans l’estomac. Se elle excite des bouillcnnemens dans le corps qui nuisenf à la lanté. Les Anglois, pour la faire plus agréable, jettent dans les tonneaux, après qu’elle est brassée, du sucre, de la cannelle, & des clous dp girofle ; les Flamands, du miel & des épices. Diofcoride dit que la vieille bière engendre enfin la lèpre. On fopistique la bière en y jerant de la chaux, pour lui donner plus de force, en y mêlant de la luit au lieu de houblon. ’

BIÈRE. s. f. Espèce de boisson faite d’orge, de froment, d’avoine, ou d’une autre sorte de blé. servista y ou cercvijia. On y ajoute du houblon, pour lui donner le goût du vin c’est- à-dire, que lorsque l’orge & le tromcnt ont bouilli, on tire la liqueur de la chaudière. Se qu’on la fait palier sur le houblon, qui est dans une espèc, de canal à part : là on laisse pendant un temps la liqueur prendre le goût du houblon. Cette boilfon enivre comme le vin, & cette ivrcffe dure même plus long-temps, à cause que la bière étant plus matérielle, est plus difficile, à digérer que le vin. Matrhiole croir que le Zythum & le Curmi des AncienS, n’étoient autre chose que la bière dont on use en Allemagne, en Flandre, en France, & en plusieurs autres endroits de l’Europe, & qu’il n’y avoir pas plus de différence entre le Zythum & le Curmi, qu’entre la manière de la faire, qui augmenroit ou diminuoit la propriété de ces breuvages. En effet, ajoute-t-il, quusque toutes les bières le fallent d’orge, ou de froment, ou d’avoine, elles ont pourrant différens goûts, selon qu’elles sont différemment brassées. Les uncslont douces & agréables à boire, &il y en à d’autres qui sont âpres & amères. Les unes font troubles, & les autres claires. Pour faire la bière, il faut que les Brasseurs donnent au grain un commencement de germination, & qu’ils concentrent ensuite dans le même grain la disposition qu’il avoir à germer, en le léchant. On y ajoute trois fois autant d’autre grain non germé, qui font ensemble moulus grossièrement. On jette sur le tout de l’eau à demi bouillante, & ensuite de la froide ; & après avoir agité le tout,« on le laisse quatre ou cinq jours dans un vaisseau couvert jusqu’à une parfaite fermentation. Quelque$3-uns y ajoutent de l’ivroie pour irriter davantage le goût. Il tant que la bière soit bien cuite, bien épurée. Se qu’elle ne soit poii-.t récente & nouvelle lorsqu’on la boit ; autrement elle fermente dans l’estomac. Se elle excite des bouillcnnemens dans le corps qui nuisenf à la lanté. Les Anglois, pour la faire plus agréable, jettent dans les tonneaux, après qu’elle est brassée, du sucre, de la cannelle, & des clous dp girofle ; les Flamands, du miel & des épices. Diofcoride dit que la vieille bière engendre enfin la lèpre. On fopistique la bière en y jerant de la chaux, pour lui donner plus de force, en y mêlant de la luit au lieu de houblon. ’


Les anciens Statuts des Brasseufs de Paris de l’an rzf)2, l’appellent cervoise, & portent que nul n’en peut faire, sinon d’eau, & de grain, c’est à savoir, d’orge de métoil ou de dragée ; c’ est-à-dire, de feigle & d’avoine mêlés ensemble, & non point de baie, piment ou poix résine ; que telles choses ne sont mie bonnes ne loyaux à mettre en cervoise ; car elles sont mauvaites au chicf & au corps, aux malades & aux lains. Ils défendent encore de vendre de la bière aigre ou tournée. Les Règlemens de 1650 défendeur d’y mettreivroie, farafin, ni autres mauvaises marières : les houblons ne doivent point être mouillés, échaustés, moilis ni gâtés. Levure de bière, eA l’écume de la bière qui fort par le bondon. Dans une grande dispute qu’il y eut à Paris en 1668, sur la leJ(se de bière dont se servoient les Boulangers pour levain, Messieurs Pafin, Erayer, Blon-
Les anciens Statuts des Brasseufs de Paris de l’an rzf)2, l’appellent cervoise, & portent que nul n’en peut faire, sinon d’eau, & de grain, c’est à savoir, d’orge de métoil ou de dragée ; c’ est-à-dire, de feigle & d’avoine mêlés ensemble, & non point de baie, piment ou poix résine ; que telles choses ne sont mie bonnes ne loyaux à mettre en cervoise ; car elles sont mauvaites au chicf & au corps, aux malades & aux lains. Ils défendent encore de vendre de la bière aigre ou tournée. Les Règlemens de 1650 défendeur d’y mettreivroie, farafin, ni autres mauvaises marières : les houblons ne doivent point être mouillés, échaustés, moilis ni gâtés. Levure de bière, eA l’écume de la bière qui fort par le bondon. Dans une grande dispute qu’il y eut à Paris en 1668, sur la leJ(se de bière dont se servoient les Boulangers pour levain, Messieurs Pafin, Erayer, Blon-