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PAUL BO URGET. If) |
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LA MORT |
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Lc4 éMOT^T |
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Aux heures de plaisir ce mot si vrai me suit. |
Aux heures de plaisir ce mot si vrai me suit. |
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Je le creuse. Je sens comme le jour s’enfuit: |
Je le creuse. Je sens comme le jour s’enfuit : |
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Il approche, l’instant que l’affreux mot présage. |
Il approche, l’instant que l’affreux mot présage. |
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Je me vois au tragique et suprême passage, |
Je me vois au tragique et suprême passage, |
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Je suis mort. Ce qui fut mon cœur s’évanouit. |
Je suis mort. Ce qui fut mon cœur s’évanouit. |
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Mes yeux sont obscurcis par l’éternelle nuit, |
Mes yeux sont obscurcis par l’éternelle nuit, |
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Et le drap du suaire a moulé mon visage. |
Et le drap du suaire a moulé mon visage. |
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Que ce soit dans un mois, que ce soit dans vingt ans, |
Que ce soit dans un mois, que ce soit dans vingt ans, |
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Il n’en viendra pas moins, je le sais trop, ce temps; |
Il n’en viendra pas moins, je le sais trop, ce temps ; |
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Il esc déjà venu, tant les jours sont rapides! |
Il esc déjà venu, tant les jours sont rapides ! |
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Et devant ca présence épouvancable, ô Mort ! |
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Trouvant les voluptés de la vie insipides, |
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Je songe qu’aucun bue ne vauc aucun effort. |
Je songe qu’aucun bue ne vauc aucun effort. |
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(Les |
(Les Aveux) |
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MORTUÆ |
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Je n’ai gardé de coi, ma mère, douce morce, |
Je n’ai gardé de coi, ma mère, douce morce, |
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— Oh ! si douce ! — qu’un vieux porcraic où l’on ce voie |
— Oh ! si douce ! — qu’un vieux porcraic où l’on ce voie |
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Accoudée, appuyanc ca cempe sur ton doigr, |
Accoudée, appuyanc ca cempe sur ton doigr, |
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Comme pour comprimer une peine trop forte. |
Comme pour comprimer une peine trop forte. |
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