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<poem>''Je te supplie par la grande liesse''
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''Je te supplie par la grande liesse''
''Du bien de paix, si j’ai prins hardiesse''
''Du bien de paix, si j’ai prins hardiesse''
''De ''bienveigner'' une Dame si haute,''
''De ''bienveigner'' une Dame si haute,''
''Ne l’estimer présomption ne faute''. {{sc|Marot}}.</poem>
''Ne l’estimer présomption ne faute''. {{sc|Marot}}.
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BIENVEILLANCE, s. f Affection, bonne volonté qu’on a pour quelqu’un, disposition à lui faire du bien. ''{{lang|la|Benevolentia}}''. Il ne se dit que du supérieur à l’égard de supérieur. L’Orateur dans son exorde doit gagner la ''bienveillance'' de ses auditeurs. Un serviteur qui a la ''bienveillance'' de son maître. Je vous demande, Monsieur, l’honneur de votre protection & de votre ''bienveillance''. {{sc|Voiture}}.
BIENVEILLANCE. s. f. Affection, bonne volonté qu’on a pour quelqu’un, disposition à lui faire du bien. ''{{lang|la|Benevolentia}}''. Il ne se dit que du supérieur à l’égard de l’inférieur. L’Orateur dans son exorde doit gagner la ''bienveillance'' de ses auditeurs. Un serviteur qui a la ''bienveillance'' de son maître. Je vous demande, Monsieur, l’honneur de votre protection & de votre ''bienveillance''. {{sc|Voiture}}.


☞ Les Encyclopédistes définissent la ''bienveillance'', un sentiment que Dieu imprime dans tous les cœurs, par. lequel nous sommes portés à nous vouloir du bien les uns aux autres. Il n’est aucun homme qui n’en porte dans le cœur les semences prêtes à éclore en faveur de l’humanité & de la vertu, dès qu’un sentiment supérieur n’y fait point d’obstacle. N’est-ce pas là donner une signification trop étendue à la ''bienveillance'', & la confondre avec l’humanité qui est précisément cet intérêt que les hommes prennent au fort de leurs semblables, en général, en considération seulement de leur simple qualité d’hommes, & sans leur être unis par les liens du sang, de l’amour ou de l’amitié ? Cette affection pour les hommes en général est la source de toutes les vertus sociales. La ''bienveillance'' qui en découle, paroît avoir un objet déterminé. L’usage d’ailleurs a voulu que le mot de ''bienveillance'' ne le dit que du supérieur a l’égard de l’inférieur. Le Prince honore quelqu’un de sa ''bienveillance''. Nous avons de la ''bienveillance'' pour ceux qui se trouvent placés au dessous de nous, & ils cherchent à se concilier notre bienveillance. L’impôt de la ''bienveillance'' inventé en Angleterre par Edouard IV, supprimé par Richard III, & rétabli par le Parlement, sous Henri VIII, étoit une taxe à laquelle chacun le cottisoit à proportion selon son revenu. {{sc|Larrey}}. C’est ce que nous pourrions appeler en France ''Don gratuit'', si ce terme n’étoit pas affecté par l’usage aux contributions que le Clergé s’impose.
☞ Les Encyclopédistes définissent la ''bienveillance'', un sentiment que Dieu imprime dans tous les cœurs, par lequel nous sommes portés à nous vouloir du bien les uns aux autres. Il n’est aucun homme qui n’en porte dans le cœur les semences prêtes à éclore en faveur de l’humanité & de la vertu, dès qu’un sentiment supérieur n’y fait point d’obstacle. N’est-ce pas là donner une signification trop étendue à la ''bienveillance'', & la confondre avec l’humanité qui est précisément cet intérêt que les hommes prennent au sort de leurs semblables, en général, en considération seulement de leur simple qualité d’hommes, & sans leur être unis par les liens du sang, de l’amour ou de l’amitié ? Cette affection pour les hommes en général est la source de toutes les vertus sociales. La ''bienveillance'' qui en découle, paroît avoir un objet déterminé. L’usage d’ailleurs a voulu que le mot de ''bienveillance'' ne se dit que du supérieur à l’égard de l’inférieur. Le Prince honore quelqu’un de sa ''bienveillance''. Nous avons de la ''bienveillance'' pour ceux qui se trouvent placés au dessous de nous, & ils cherchent à se concilier notre bienveillance.


L’impôt de la ''bienveillance'' inventé en Angleterre par Edouard IV, supprimé par Richard III, & rétabli par le Parlement, sous Henri VIII, étoit une taxe à laquelle chacun se cottisoit à proportion selon son revenu. {{sc|Larrey}}. C’est ce que nous pourrions appeler en France ''Don gratuit'', si ce terme n’étoit pas affecté par l’usage aux contributions que le Clergé s’impose.
BIENVEILLANT, ANTE. adj. Qui veut du bien à quelqu’un, qui a de la bienveillance pour lui. ''{{lang|la|Bénévolus}}''. Ce mot n’est : pas tort en usage.


BIENVEILLANT, ANTE. adj. Qui veut du bien à quelqu’un, qui a de la bienveillance pour lui. ''{{lang|la|Bénévolus}}''. Ce mot n’est pas fort en usage.
BIENVENU, UE. adj. Qui se dit de ceux dont l’arrivée est souhaitée en quelqu’endroit, qui font bien reçus & regardés de bon œil. ''{{lang|la|Qui feliciter & optatò advenit}}''. Les honnêtes gens sont toujours ''bienvenus'' partout. Quand vous voudrez venir chez moi, vous serez le ''bienvenu'', la ''bienvenue''. ''{{lang|la|Gratus omnibus expectatusque venies}}''..


BIENVENU, UE. adj. Qui se dit de ceux dont l’arrivée est souhaitée en quelqu’endroit, qui sont bien reçus & regardés de bon œil. ''{{lang|la|Qui feliciter & optatò advenit}}''. Les honnêtes gens sont toujours ''bienvenus'' partout. Quand vous voudrez venir chez moi, vous serez le ''bienvenu'', la ''bienvenue''. ''{{lang|la|Gratus omnibus expectatusque venies}}''..
Cf On dit proverbialement : soyez le ''bienvenu'', soyez la ''bienvenue'', on est toujours bienvenu quand on apporte.

On dit proverbialement : soyez le ''bienvenu'', soyez la ''bienvenue'', on est toujours ''bienvenu'' quand on apporte.


BIENVENUE. s. f. Bonne arrivée, heureuse arrivée. Célébrer la ''bienvenue''. Ce terme n’est que du style enjoué, ou familier, & populaire. Une Ballade élégante présentée à feu Monseigneur à son retour du Camp de Compiègne, commence ainsi :
BIENVENUE. s. f. Bonne arrivée, heureuse arrivée. Célébrer la ''bienvenue''. Ce terme n’est que du style enjoué, ou familier, & populaire. Une Ballade élégante présentée à feu Monseigneur à son retour du Camp de Compiègne, commence ainsi :


<poem>''Je viens, Monseigneur, hardiment''
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''Je viens, Monseigneur, hardiment''
''Célébrer votre bienvenue,''
''Célébrer votre'' bienvenue,
''Et le guerrier amusement''
''Et le guerrier amusement''
Où les Princes si galamment''
''Où les Princes si galamment''
''Passerent Bellone en revue.''</poem>
''Passerent Bellone en revue.''
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Il se dit proprement de la première fois qu’on arrive en quelqu’endroit, ou qu’on est reçu en quelque corps.
Il se dit proprement de la première fois qu’on arrive en quelqu’endroit, ou qu’on est reçu en quelque corps.


BIENVENUE, est en style familier ce que les Romains appellent sur leurs médailles {{sc|{{lang|la|Felix Adventus}}}}, comme dans celles de Dioclétien, Constantin le Grand, Valentinien, Valere Maximin, &c. ou simplement {{sc|{{lang|la|Adventus}}}} : comme dans celles de Néron, de Vitellius, de Trajan, d’Hadrien, de Pescennius Niger, de Caracalla, de Geta, de Severe, &c.
{{sc|Bienvenue}}, est en style familier ce que les Romains appellent sur leurs médailles {{sc|{{lang|la|Felix Adventus}}}}, comme dans celles de Dioclétien, Constantin le Grand, Valentinien, Valere Maximin, ''&c''. ou simplement {{sc|{{lang|la|Adventus}}}} : comme dans celles de Neron, de Vitellius, de Trajan, d’Hadrien, de Pescennius Niger, de Caracalla, de Geta, de Severe, ''&c''.


BIENVENUE, est aussi le repas qu’on donne. à ceux avec qui on entre en quelque espèce de communauté. ''{{lang|la|Festum epulum amicis adventum gratulantibus datum}}''. Les prisonniers font payer la ''bienvenue'' à tous ceux qui entrent dans la prison ; les écoliers à ceux qui entrent dans un Collége. Le Roi, par son Ordonnance de 1670 pour les matières criminelles, défend, à peine de punition exemplaire, aux Géoliers, Greffiers, Guichetiers, & à l’ancien des prisonniers, sous pretexte de ''bienvenue'', de rien prendre des prisonniers en argent ou en vivres, quand même il leur seroit volontairement offert.
{{sc|Bienvenue}}, est aussi le repas qu’on donne à ceux avec qui on entre en quelque espèce de communauté. ''{{lang|la|Festum epulum amicis adventum gratulantibus datum}}''. Les prisonniers font payer la ''bienvenue'' à tous ceux qui entrent dans la prison ; les écoliers à ceux qui entrent dans un Collège. Le Roi, par son Ordonnance de 1670 pour les matières criminelles, défend, à peine de punition exemplaire, aux Géoliers, Greffiers, Guichetiers, & à l’ancien des prisonniers, sous prétexte de ''bienvenue'', de rien prendre des prisonniers en argent ou en vivres, quand même il leur seroit volontairement offert.


BIENVOULU, UE. adj. Qui est aimé, pour qui on a de l’estime & de la vénération, ''{{lang|la|Gratus, acceptus, verendus}}''. Ce Prince a été si doux & si juste, qu’il a été toujours ''bienvoulu'' de son peuple. Ce mot ne le dit presque plus. ''Voy''. {{sc|Vouloir}}.
BIENVOULU, UE. adj. Qui est aimé, pour qui on a de l’estime & de la vénération, ''{{lang|la|Gratus, acceptus, verendus}}''. Ce Prince a été si doux & si juste, qu’il a été toujours ''bienvoulu'' de son peuple. Ce mot ne le dit presque plus. ''Voy''. {{sc|Vouloir}}.