« Mathématique et Philosophie » : différence entre les versions

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Qu’il s’agisse de mathématique ou de théologie, c’est toujours autre chose que la philosophie, et que son raisonnement. L’homme au raisonnement déductif tombe dans l’incohérence dès qu’il veut appliquer ses formules à ce qui n’a avec elles aucun rapport. Voici Malebranche, oratorien, et disciple de Descartes. Il admet le critérium de l’évidence, et rejette le principe d’autorité. Hérésie formidable pour un prêtre. Dans l’aveuglement de sa confusion, il ne s’aperçoit pas qu’il renonce, de ce fait, à toute sa religion, qui s’écroule, dès que ce principe est seulement discuté.
 
Il semble vraiment que pour ceux qui sont autre chose, le fait de se dire philosophe donne droit à l’énoncé de toutes les absurdités. Pour Leibniz, disciple dissident de Descartes, l’étendue n’est pas l’essence de la matière, celle-ci étant divisible à l’infini. Kant, plus tard, devait démontrer qu’il est également vain d’admettre la divisibilité, comme la non-divisibilité, à l’infini. Leibniz, en divisant la matière, arrive à un nombre infini d’éléments inétendus. On peut, en effet, par le raisonnement mathématique, arriver à zéro, à l’infini. Mais ce n’est évidemment qu’une formule commode pour résoudre certains problèmes et qui ne correspond à rien dans la réalité. Si, dans la réalité, on suppose l’opération contraire, en multipliant, le total de celtecette infinité de zéros donnera un chiffre. Le total de ces éléments sans étendue donnera une étendue ! Il est aisé de jongler avec ces mots, immatériel, infini, qui n’ont qu’un sens négatif. Il est facile de pousser notre raisonnement d’impuissance jusqu’au néant, dont nous pourrons affirmer tout ce qui nous passera par l’esprit. Quand nous parlons de l’infini, nous ne faisons qu’affirmer notre impossibilité de le concevoir. Leibniz, prétendant définir l’idée qu’il se fait de Dieu, n’est que l’enfant, au bord de la plage, essayant de faire entrer l’océan tout entier dans son petit seau.
 
Et les monades n’ont pas de fenêtres, par où elles pourraient s’adresser de petits signes amicaux, et s’entendre pour la bonne harmonie de l’univers. Mais Dieu, de toute éternité, a déterminé leurs mouvements, tant spirituels que matériels, de telle sorte que tout concorde admirablement. Pour les maçons, l’être suprême est le grand architecte ; pour Leibniz, c’est un horloger. Peut-on dire que le point de vue est un peu particulier ? Pourquoi les monades de Leibniz n’ont-elles point de fenêtres ? Lui coûtait-il d’admettre que Dieu, puisqu’il était horloger, pouvait être architecte aussi ?