« Imitation de Jésus-Christ/Livre 1/Chapitre 23 » : différence entre les versions
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Pense, mortel, à
ce sera bientôt fait de toi :
tel
qui demain est réduit en poudre.
Le jour qui paroît le plus beau
souvent jette dans le tombeau
la mémoire la mieux fondée ;
et
échappe bientôt à
quand il
Cependant ton âme stupide,
sur qui les sens ont tout pouvoir,
dans
qui la charme ou qui
un assoupissement fatal
dans ton
ne souffre aucune sainte flamme,
et forme une aveugle langueur
de la stupidité de
et de la dureté du
Règle, règle mieux tes pensées,
mets plus
réunis tes affections
vagabondes et dispersées :
pense, agis, aime incessamment,
comme si déjà ce moment
étoit celui
et ne devoit plus différer
ta gloire éternelle ou ta honte,
Qui prend soin de sa conscience
ne considère dans la mort
que la porte aimable
digne de son impatience.
les hideux traits dont on la peint,
et ne font voir à leur clarté
que la fin
et
Crains le péché, si tu veux vivre
et non pas ce commun destin
à qui la naissance te livre ;
prépares-y-toi sans ennui :
si tu ne le peux
demain
As-tu ce terme dans ta main,
et vois-tu quelque certitude
De quoi sert la plus longue vie
avec si peu
que
aux vices dont elle est suivie ?
de sacriléges,
Et
que
aux charmes des biens éternels ?
Plût à dieu que
à se bien regarder en soi,
pût faire un bon et digne emploi
du cours
Nos esprits lâches et pesants
comptent bien les mois et les ans
mais tel les étale à grand bruit,
dont la bouche devient muette
Ligne 78 :
Si la mort te semble un passage
si dur, si rempli de terreur,
le péril qui
peut croître à vivre davantage.
Heureux
son image frappe les yeux,
que chaque moment y prépare,
qui la regarde comme un prix,
et de soi-même se sépare
pour
quand un autre rend les abois :
tu seras tel que tu le vois,
Ligne 95 :
et la nuit reçois le sommeil,
sans la croire plus assurée
Tiens ton âme toujours si prête,
que ce glaive en
jamais sans en être attendu
ne puisse tomber sur ta tête.
Ligne 104 :
éteint la flamme la plus vive ;
souvent tes yeux en sont témoins,
et que le fils de
alors
Cette dernière heure venue
donne bien
et sur les vieux déréglements
fait bien jeter une autre vue.
Avec combien de repentirs
voudroit un
pouvoir lors haïr ce
et combien avoir acheté
le temps de prendre sur soi-même
vengeance de sa lâcheté !
Oh !
à toute heure un esprit fervent,
et qui se tient tel en vivant,
Toi qui prétends à bien mourir,
écoute
la véritable confiance,
et vois quel est ce digne effort
qui peut mettre ta conscience
au chemin
un parfait mépris de la terre,
des vertus un ardent desir,
suivre sa règle avec plaisir,
faire au vice une rude guerre,
obéir tôt et pleinement,
se quitter, se haïr soi-même,
et supporter
pour
Mais il faut une âme agissante,
tandis que dure ta vigueur ;
où la santé manque de
la maladie est impuissante :
ses abattements, ses douleurs,
rendent fort peu
non plus que les plus grands voyages ;
souvent les travaux en sont vains,
et les plus longs pèlerinages
Prends peu
et pour te faire un saint effort
et tes proches et tes amis
oublieront ce
plus tôt que tu ne
et qui peut attendre si tard
à répondre aux grâces divines,
met son salut en grand hasard.
Tu dois envoyer par avance
tes bonnes
qui de ton juge et de ton roi
puissent préparer la clémence.
près de sa majesté suprême,
et si tu veux bien négliger
toi-même le soin de toi-même,
peu
Travaille donc et sans remise :
chaque moment est précieux,
chaque instant peut
prends un temps qui te favorise ;
mais hélas !
endure
Et
le temps
qui fait vivre après le trépas !
Un temps viendra, mais déplorable,
Ligne 180 :
te feront voir combien tu perds
dans cette perte irréparable.
Les soins tardifs de
auront alors beau demander
encore un jour, encore une heure :
il faudra partir promptement,
et la soif
Penses-y sans cesse et sans feinte :
ce grand péril se peut gauchir,
et la crainte peut
des plus justes sujets de crainte.
Quiconque à la mort se résout,
qui la voit et la craint partout,
a peu de chose à craindre
et le plus assuré secours
contre les traits
servant de règle à tes desirs,
dispose tes derniers soupirs
à moins
meurs à tous les mortels appas,
afin
tu puisses commencer à vivre,
et
te donne liberté de suivre
Jésus-Christ jusque dans les cieux.
si tu veux recueillir alors
les fruits
de ses plus âpres châtiments
naîtront les plus doux sentiments
et plus on
plus
prendra son vol en sûreté.
de faire en terre un long séjour,
toi qui
où tes jours soient en assurance ?
Combien en trompe un tel espoir !
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la vaine attente de vieillir !
Combien de fois entends-tu dire :
" celui-ci vient
celui-là
cet autre dans les feux expire ! "
sous le débris
a fini ses jours et ses vices ;
tel meurt étranglé dans son lit,
et tel étouffé de la peste !
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par mille différents efforts,
des mortels retranchent le nombre ;
Parmi les vers et la poussière
qui daignera chercher ton nom,
Ligne 251 :
hasarder la moindre prière ?
Fais, fais ce que tu peux de bien,
donne aux saints devoirs
tout ce que Dieu te donne à vivre :
tu ne sais quand tu dois mourir,
et moins encor ce qui doit suivre
les périls
Tandis que le temps favorable
te donne loisir
amasse, mais sans te lasser,
une richesse perdurable ;
donne-toi pour unique but
le grand
autant que le peut ta foiblesse ;
et prends tout souci pour bassesse,
Fais des amis pour
honore les saints ici-bas,
et tâche
dans la route
range-toi sous leur étendard,
afin
ils fassent pour toi des miracles,
et
dans ces lumineux tabernacles
où la mort
Ne tiens sur la terre autre place
que
qui ne prend aucun intérêt
aux soins dont elle
tiens-y-toi comme un étranger
qui dans
tiens-y ton
mais
qui
Pousse
par de sacrés élancements ;
joins-y mille gémissements,
joins-y des larmes journalières.
Ainsi ton esprit bienheureux
puisse
passer en celui de la gloire !
Ainsi la mort pour
règne toujours en ta mémoire !
Ainsi Dieu te daigne écouter !
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