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de grouper dans une première partie tous ses travaux de thermodynamique pure, afin qu’ils se montrassent indépendans de ses
864 REVUE DES DEUX MOKDES.
de grouper dans une première partie tous ses travaux de thermo-
dynamique pure, afin qu’ils se montrassent indépendans de ses
recherches sur la théorie cinétique des gaz, publiées dans une
recherches sur la théorie cinétique des gaz, publiées dans une
autre partie; l’exposé de la thermodynamique, qui formait la pre-
autre partie ; l’exposé de la thermodynamique, qui formait la première partie de son œuvre, faisait un seul emprunt à l’hypothèse
du mouvement calorifique : il la prenait pour prémisse de déductions qui aboutissaient au principe de l’équivalence de la chaleur et du travail.
mière partie de son œuvre, faisait un seul emprunt à l’hypothèse

du mouvement calorifique : il la prenait pour prémisse de déduc-
Ces précautions prises par Clausius et, à son exemple, par la
tions qui aboutissaient au principe de l’équivalence de la cha-
leur et du travail.
Ces précautions prises par Glausius et, à son exemple, par la
plupart des auteurs qui ont écrit touchant la thermodynamique,
plupart des auteurs qui ont écrit touchant la thermodynamique,
étaient-elles suffisantes pour calmer tous les scrupules, pour im-
étaient-elles suffisantes pour calmer tous les scrupules, pour imposer silence à toutes les objections ? Assurément, aux hypothèses
poser silence à toutes les objections ? Assurément, aux hypothèses
faites sur la nature de la chaleur, on ne prenait que ce qu’elles
faites sur la nature de la chaleur, on ne prenait que ce qu’elles
renferment de plus général, de moins détaillé; mais n’était-ce pas
renferment de plus général, de moins détaillé ; mais n’était-ce pas
encore leur trop emprunter? On admettait, d’après elles, que les
encore leur trop emprunter ? On admettait, d’après elles, que les
molécules d’un corps sont agitées de mouvemens de très petite
molécules d’un corps sont agitées de mouvemens de très petite
amplitude, mais de très grande vitesse; on admettait que la quan-
amplitude, mais de très grande vitesse ; on admettait que la quantité de chaleur dégagée par un corps qui se transforme équivaut,
pour une part, à la diminution de force vive du mouvement moléculaire et, pour une autre part, au travail effectué par les forces
tité de chaleur dégagée par un corps qui se transforme équivaut,
pour une part, à la diminution de force vive du mouvement mo-
léculaire et, pour une autre part, au travail effectué par les forces
tant intérieures qu’extérieures ; on admettait que le travail effectué
tant intérieures qu’extérieures ; on admettait que le travail effectué
par les forces intérieures durant une modification ne dépend que
par les forces intérieures durant une modification ne dépend que
de l’état du corps au début et de l’état du corps à la fin de cette
de l’état du corps au début et de l’état du corps à la fin de cette
modification ; assurément, ces suppositions séduisent l’esprit par
modification ; assurément, ces suppositions séduisent l’esprit par
leur clarté, leur simplicité, leur généralit(’; ; peut-on, cependant,
leur clarté, leur simplicité, leur généralité ; peut-on, cependant,
les regarder comme absolument certaines? Ne peuvent-elles plus
les regarder comme absolument certaines ? Ne peuvent-elles plus
faire l’objet d’aucun doute? Ne paraissent-elles pas incapables,
faire l’objet d’aucun doute ? Ne paraissent-elles pas incapables,
après tout, de rendre compte de la loi de Clausius, prise sous sa
après tout, de rendre compte de la loi de Clausius, prise sous sa
forme complète et générale, sous la forme qui s’applique aux
forme complète et générale, sous la forme qui s’applique aux
phénomènes non réversibles? Cette incapacité n’est peut-être
phénomènes non réversibles ? Cette incapacité n’est peut-être
encore qu’une présomption, qu’une opinion particulière à cer-
encore qu’une présomption, qu’une opinion particulière à certains physiciens enclins au scepticisme ; d’autres, plus confians,
peuvent espérer de triompher un jour de cet obstacle ; mais ceux-ci mêmes sont bien forcés de reconnaître que leur espoir n’est
tains physiciens enclins au scepticisme; d’autres, plus confians,
pas une certitude ; qu’ils peuvent se leurrer ; que, peut-être, quelque jour, l’impossibilité de réduire le principe de Sadi-Carnot et
peuvent espérer de triompher un jour de cet obstacle; mais ceux-
de Clausius aux hypothèses fondamentales de la dynamique sera
ci mêmes sont bien forcés de reconnaître que leur espoir n’est
rigoureusement démontrée ; que serait la théorie de la chaleur au
pas une certitude; qu’ils peuvent se leurrer; que, peut-être, quel-
que jour, l’impossibilité de réduire le principe de Sadi-Carnot et
de Glausius aux hypothèses fondamentales de la dynamique sera
rigoureusement démontrée; que serait la théorie de la chaleur au
lendemain d’une semblable découverte ? Ce qu’elle était après que
lendemain d’une semblable découverte ? Ce qu’elle était après que
l’expérience de Rumford eut fait éclater à tous les yeux l’impos-
l’expérience de Rumford eut fait éclater à tous les yeux l’impossibilité de l’existence substantielle du calorique, ce qu’était l’optique après que les recherches de Young eurent prouvé la fausseté de l’hypothèse de l’émission : une théorie à refaire.

sibilité de l’existence substantielle du calorique, ce qu’était Top-
N’est-ce pas, pour le physicien, un devoir tout tracé que de
tique après que les recherches de Young eurent prouvé la faus-
seté de l’hypothèse de l’émission : une théorie à refaire.
N’est-ce pas, pour le physicien, un devoir tout tracé que