« Page:Dumas - Les Frères Corses, 1881.djvu/148 » : différence entre les versions

Cqui (discussion | contributions)
(Aucune différence)

Version du 5 octobre 2012 à 15:40

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

convaincu que Louis lui-même avait combattu longtemps, et qu’il avait fallu, pour l’y décider, l’importance des raisons qu’il m’avait données.

J’avais donc, au risque d’être accusé d’indifférence ou même d’ingratitude, gardé le silence, et j’étais convaincu que le baron Giordano en avait fait autant.

Cinq jours après l’événement, vers les onze heures du soir, je travaillais devant ma table, au coin de mon feu, seul, et dans une disposition d’esprit assez maussade, lorsque mon domestique entra, referma la porte vivement, et, d’une voix assez agitée, me dit que M. de Franchi demandait à me parler.

Je me retournai et le regardai fixement : il était fort pâle.

— Que me dites-vous là, Victor? lui demandai-je.

— Oh ! monsieur, reprit-il, en vérité, je n’en sais rien moi-même.

— De quel M. de Franchi voulez-vous me parler ? Voyons !

— Mais de l’ami de monsieur... de celui que J’ai vu venir une ou deux fois chez lui...

— Vous êtes fou, mon cher ! Ne savez-vous pas que nous avons eu le malheur de le perdre il y a cinq jours ?

— Oui, monsieur ; et voilà pourquoi monsieur me voit si troublé. Il a sonné; j’étais dans l’antichambre, j’ai été ouvrir la porte. Aussitôt j’ai reculé en le voyant.