« Page:Nietzsche - Ainsi parlait Zarathoustra.djvu/365 » : différence entre les versions

ThomasBot (discussion | contributions)
m Marc: split
 
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
<br/>
<br/>


Ainsi parlait le vieillard et il regardait d'un oeil perçant celui qui était debout devant lui; Zarathoustra cependant saisit la main du vieux pape et la contempla longtemps avec admiration.
Ainsi parlait le vieillard et il regardait d’un œil perçant celui qui était debout devant lui ; Zarathoustra cependant saisit la main du vieux pape et la contempla longtemps avec admiration.


"Vois donc, vénérable, dit-il alors, quelle belle main effilée! Ceci est la main de quelqu'un qui a toujours donné la bénédiction. Mais maintenant elle tient celui que tu cherches, moi Zarathoustra.
« Vois donc, vénérable, dit-il alors, quelle belle main effilée ! Ceci est la main de quelqu’un qui a toujours donné la bénédiction. Mais maintenant elle tient celui que tu cherches, moi, Zarathoustra.


Je suis Zarathoustra, l'impie, qui dit: qui est-ce qui est plus impie que moi, afin que je me réjouisse de son enseignement?"
Je suis, Zarathoustra, l’impie, qui dit : qui est-ce qui est plus impie que moi, afin que je me réjouisse de son enseignement ? » —


Ainsi parlait Zarathoustra, pénétrant de son regard les pensées et les arrière-pensées du vieux pape. Enfin celui-ci commença:
Ainsi parlait Zarathoustra, pénétrant de son regard les pensées et les arrière-pensées du vieux pape. Enfin celui-ci commença :


"Celui qui l'aimait et le possédait le plus, c'est celui qui l'a aussi le plus perdu: - regarde, je crois que de nous deux, c'est moi maintenant le plus impie? Mais qui donc saurait s'en réjouir!"
« Celui qui l’aimait et le possédait le plus, c’est celui qui l’a aussi le plus perdu :


— regarde, je crois que de nous deux, c’est moi maintenant le plus impie ? Mais qui donc saurait s’en réjouir ! »
- "Tu l'as servi jusqu'à la fin? demanda Zarathoustra pensif, après un long et profond silence, tu sais comment il est mort? Est-ce vrai, ce que l'on raconte, que c'est la pitié qui l'a étranglé?


— « Tu l’as servi jusqu’à la fin ? demanda Zarathoustra pensif, après un long et profond silence, tu sais ''comment' il est mort ? Est-ce vrai, ce que l’on raconte, que c’est la pitié qui l’a étranglé ?
- la pitié de voir l'homme suspendu à la croix, sans pouvoir supporter que l'amour pour les hommes devînt son enfer et enfin sa mort?" -


de voir l’''homme'' suspendu à la croix, sans pouvoir supporter que l’amour pour les hommes {{Corr|devint|devînt}} son enfer et enfin sa mort ? » — —
Le vieux pape cependant ne répondit pas, mais il regarda de côté, avec un air farouche et une expression douloureuse et sombre sur le visage.

Le vieux pape cependant ne répondit pas, mais il regarda de côté avec un air farouche et une expression douloureuse et sombre sur le visage.