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ceux des États-Unis. D’ailleurs, l’énorme hauteur à laquelle s’élèvent les jets de< pétrole à Bakou constitue une preuve de plus en faveur de la puissance de la masse qui émet, ces jets, dont la hauteur à Bakou atteint 84 mètres, mais seulement 19 mètres aux États-Unis.

En un mot, la richesse de Bakou est telle, que Marvin a pu dire sans exagération qu’elle dépasse tout ce que pourraient imaginée les mineurs américains les plus favorisés, mineurs qui sont obligés de descendre à des profondeurs considérables avant d’atteindre les dépôts, qui en Russie s’éloignent peu de la surface du sol, en réservant pour l’avenir les masses qui plongent dans ses entrailles.

Les gîtes de pétrole aux États-Unis et en Russie contrastent entre eux d’une manière frappante par leurs âges respectifs, puisque les dépôts américains se rapportent aux terrains anciens et ceux de la Russie aux terrains tertiaires ou quaternaires. D’autre part, les gîtes des deux pays offrent encore cela, de très remarquable, que, sous le rapport de leurs propriétés physiques, ils diffèrent bien moins qu’on n’eût pu s’y attendre, puisqu’il s’agit de substances dont la formation est séparée par une innombrable période d’années.

Mais le fait le plus important qui résulte de la comparaison entre les deux pays, c’est l’étendue des dépôts de pétrole encore non explorés et les chances d’en découvrir de nouveaux. On, tandis que : M. Stowell, l’un des juges les plus compétens en cette matière, déclare que de telles chances n’existant guère aux États-Unis, les contrées les plus productives ayant déjà été complètement explorées, nous avons vu qu’en Russie la région qui constitue la source principale de la production est loin de résumer les espérances de l’avenir, mais que celles-ci résident dans les contrées désertiques qui se déploient à l’est de la Caspienne, et dont la partie tant soit peu explorée est déjà de moitié aussi grande que le vaste terrain pétrolifère des États-Unis, en sorte que, si l’on appliquait à la région du Turkestan, non la totalité, mais seulement une minime fraction du rapport qui se présente à Bakou entre le produit (1,932 millions de kilogrammes) et l’étendue (1,828 kilomètres carrés) du terrain qui le fournit, la production totale de la Russie, se traduirait par un chiffre que les États-Unis n’ont pu ni ne pourront jamais atteindre.

Ainsi, quand on considère que, d’une part, l’exploitation des gîtes pétrolifères de Bakou, déjà si exceptionnellement riches, ne peut manquer de devenir plus fructueuse par l’application des procédés usités avec tant de succès aux États-Unis, et que, d’autre part, une vaste contrée renferme d’immenses trésors qui