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sous le règne de Charlemagne, semblait expirante au X<sup>e</sup> siècle; mais
de l'ordre de Saint-Benoît, réformé par les abbés de Cluny, par la règle de
[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]], il devait surgir des rejetons vivaces. Au X<sup>e</sup> siècle Cluny était un
petit village du Mâconnais, qui devint, par testament, la propriété du duc
d'Aquitaine, Guillaume le Pieux. Vers la fin de sa vie le duc Guillaume
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autour d'un seul, qui en devenait ainsi la métropole et la tête.
Ce système fut bientôt compris et adopté par d'autres établissements monastiques,
et notamment par [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]], fondé en 1098. Conservant la règle
de Saint-Benoît, ces agrégations ne différaient entre elles que par le centre
d'autorité monastique, par les divers moyens imaginés pour maintenir
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eux-mêmes commandaient des troupes laïques, et les moines chassés de
leurs monastères étaient obligés souvent de changer le froc contre la cotte
de buffle<span id="note10"></span>[[#footnote10|<sup>10</sup>]]. Toutefois, si après les réformes de Cluny et de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]] les
abbés ne se mêlèrent plus dans les querelles armées des seigneurs laïques,
ils ne cessèrent de s'occuper d'intérêts temporels, d'être appelés par les
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occidentale, devaient-elles leur bien-être et l'émancipation qui en est
la conséquence, si ce n'est aux établissements religieux de Cluny et de
[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]]<span id="note17"></span>[[#footnote17|<sup>17</sup>]]?
 
De nos jours on a rendu justice aux bénédictins, et de graves autorités
ont énuméré avec scrupule les immenses services rendus à l'agriculture par
les établissements clunisiens et cisterciens; partout où Cluny ou [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]]
fondent une colonie, les terres deviennent fertiles, les marais pestilentiels
se changent en vertes prairies, les forêts sont aménagées, les coteaux
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attaquable, c'étaient les droits seigneuriaux des abbés.
 
<span id=Citeaux1>Dans les dernières années du XI<sup>e</sup> siècle, trois religieux de Molesmes,
saint Robert, saint Albéric et saint Étienne, après s'être efforcés de réformer
leur abbaye, qui était tombée dans le plus grand relâchement, allèrent
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frères se joignirent à eux, et ayant reçu l'avis favorable du légat, ils partirent
ensemble de Molesmes et allèrent s'établir dans une forêt nommée
[[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]], située dans le diocèse de Châlon. C'était une de ces solitudes qui
couvraient alors une grande partie du sol des Gaules. Le vicomte de
Beaune leur abandonna ce désert. La petite colonie se mit à l'œuvre et
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convers<span id="note26"></span>[[#footnote26|<sup>26</sup>]], c'était pour n'être pas obligés de sortir de l'enceinte du monastère,
et pour que ces frères pussent s'employer aux affaires extérieures.»
Saint Robert et ses compagnons, en fondant [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]], comprenaient
déjà quelle prise donnait aux pouvoirs séculiers la règle de
Saint-Benoît, entre les mains des riches établissements de Cluny; aussi
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de ces religieux qu'il avait aidés de ses dons lors de la construction
de leur oratoire; son fils Henri voulut bientôt partager leurs travaux, il se
fit moine. Mais [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]] ne prit un grand essor que quand saint Bernard et
ses compagnons vinrent s'y renfermer; à partir de ce moment, une nouvelle
milice se présente pour relever celle fournie par Cluny un siècle auparavant.
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par la réhabilitation de l'agriculture; car au milieu d'eux, sous le même
habit, on verra des seigneurs puissants conduire la charrue à côté du
pauvre colon. [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]] enlèvera des milliers de bras à la guerre pour remplir
ses huit ou dix mille granges<span id="note27"></span>[[#footnote27|<sup>27</sup>]]. Ses travaux ne s'arrêteront pas là, son
immortel représentant prêchera la seconde croisade; [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]] défendra
l'Europe contre les Maures d'Espagne, par la formation des ordres militaires
de Calatrava, d'Alcantara, de Montesa. Les templiers demanderont
des règlements à saint Bernard. [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]], plus encore que Cluny, viendra
au secours des pauvres, non-seulement par des aumônes, mais en employant
leurs bras; et ses dons sortis de monastères simples et austères
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le sol en convertissant des marais improductifs en prairies arrosées par
des cours d'eau; c'est là que l'on pourra trouver une force motrice pour
les usines, moulins, huileries, scieries, etc. [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]], la Ferté, Clairvaux,
Morimond, Pontigny, [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes F#Fontenay|Fontenay]], l'abbaye du Val, sont bâtis dans de creux
vallons, et encore aujourd'hui, autour de ces établissements ruinés, on
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clôture complète pour les religieux profès, si bon semble. Au sud du petit
cloître on voit une grande salle, c'est une école ou plutôt le lieu de réunion
des moines, destinée aux conférences en usage dans l'ordre de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]].
Ces conférences étaient de véritables combats théologiques, dans ce temps
où déjà la scolastique s'était introduite dans l'étude de la théologie; et, en
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Clairvaux, entièrement reconstruite dans le siècle dernier, ne présente qu'un
faible intérêt. Cette abbaye avait la plus grande analogie avec l'abbaye
mère. La plupart de ses dispositions étaient copiées sur celles de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]].
La constitution de l'ordre, qui avait été rédigée définitivement en 1119 dans
une assemblée qui prit le nom de premier Chapitre général de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]], par
Hugues de Mâcon, saint Bernard et dix autres abbés de l'ordre, et qui est
un véritable chef-d'œuvre d'organisation, en s'occupant des bâtiments,
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de tours de pierre ni de bois pour les cloches, d'une hauteur immodérée,
et par cela même en désaccord avec la simplicité de l'ordre... Tous les
monastères de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]] seront placés sous l'invocation de la sainte Vierge...
Des granges ou métairies seront réparties sur le sol possédé par l'abbaye;
leur culture confiée aux frères convers aidés par des valets de ferme... Les
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[[Image:Abbaye.Citeaux.png|center]]
<div class="text">
<span id=Citeaux2>Nous donnons (7) le plan cavalier de l'abbaye de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]], tête de l'ordre;
il est facile de voir que les dispositions de ce plan ont été copiées à Clairvaux<span id="note33"></span>[[#footnote33|<sup>33</sup>]].
O est la première entrée à laquelle on accède par une avenue
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exécuté. Sur l'église, une seule flèche, de modeste apparence, élevée au
centre du transsept, suffisait au petit nombre de cloches nécessaires au
monastère; mais à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]] l'abside était terminée carrément, et en cela le
chœur de l'église de Clairvaux, bâti pendant la seconde moitié du XII<sup>e</sup> siècle,
différait de l'abbaye mère.
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avoir adopté la seconde, vers la fin du XII<sup>e</sup> siècle dans le plan de son église,
une abside avec chapelles carrées rayonnantes; voici (8) le plan de cette
abbaye. De même qu'à Clairvaux et qu'à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]] le transsept possède quatre
chapelles carrées. L'église A est précédée d'un porche bas, s'ouvrant en
dehors par une suite d'arcades. Ici le grand cloître C est situé au nord de
l'église, mais cette disposition peut s'expliquer par la situation du terrain.
Il fallait que les services du monastère fussent, conformément aux usages
de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]], à proximité de la petite rivière qui coule de l' ''est'' à l' ''ouest'', et
l'église ne pouvait être bâtie sur la rive droite de ce cours d'eau, parce qu'elle
est vaseuse, tandis que la rive gauche donne un bon sol, dès lors le cloître
devant être forcément entre l'église et ce cours d'eau, ne pouvait être bâti
qu'au nord de la nef. D'ailleurs, le climat est beaucoup moins rude à
Pontigny qu'à Clairvaux et [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]], et l'orientation méridionale du cloître
était moins nécessaire. B est l'oratoire primitif qui avait été conservé; D la
salle du chapitre; E le grand réfectoire; F la cuisine et ses dépendances
avec sa petite cour séparée sur le cours d'eau; G le chauffoir; H le noviciat;
I les pressoirs; K la sacristie; L des granges avec les logements des frères
convers à proximité, en dehors de la clôture des religieux, comme à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]]
et à Clairvaux. Le logement de l'abbé et des hôtes, ainsi que les dépendances
étaient à l'ouest proche de la première entrée du monastère. M la
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à l' ''est'' de l'église.
 
Comparativement à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]] et à Clairvaux, Pontigny est un monastère
de second ordre, et cependant sa filiation s'étendait en France, en Italie, en
Hongrie, en Pologne et en Angleterre; trente maisons étaient placées sous
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Il ne paraît pas que l'abbaye de Pontigny ait jamais été entourée de
fortes murailles comme sa mère [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]], et ses sœurs Clairvaux et Morimond;
c'était là un établissement presque exclusivement agricole, nous n'y
trouvons plus ce petit cloître réservé aux travaux littéraires; pas d'école,
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l'importance des établissements de Clairvaux, de Morimond, de Pontigny,
mais on trouve dans ce plan la simplicité d'ordonnance et la régularité des
édifices enfantés par [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]]; toujours les quatre chapelles ouvertes à l'est
dans le transsept, et comme à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]] une abside carrée. En A est l'église;
en B le cloître; en C le réfectoire, disposé perpendiculairement au cloître
conformément au plan de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]] et contrairement aux usages monastiques
adoptés par les autres règles. La cuisine et le chauffoir étaient à proximité.
</div>
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de troisième
classe de l'ordre
de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]],
de Cîteaux,
c'est [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes F#Fontenay|Fontenay]]
près Montbard (9 bis). L'église A est d'une extrême simplicité comme
construction, son abside est carrée, sans chapelles, et quatre chapelles
carrées s'ouvrent seulement sur le transsept; cette disposition apparaît
toujours, comme on le voit, dans les églises de la règle de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]],
ainsi que le porche fermé en avant de la nef. Le cloître C est placé
au midi, le cours d'eau H étant de ce côté de l'église. En F est la salle
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<div class="text">
On comprend comment de vastes établissements, richement dotés, tels
que Cluny, Jumiéges, Saint-Denis, Vézelay, [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]], Clairvaux, apportaient
dans la construction de leurs bâtiments un soin et une recherche extraordinaires;
mais lorsque l'on voit que ce soin, ce respect, dirons-nous, pour
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Cette constitution si forte des deux plus importantes abbayes de l'Occident,
Cluny et [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]], toutes deux bourguignonnes, donne à toute
l'architecture de cette province un caractère particulier, un aspect robuste et
noble qui n'existe pas ailleurs et qui reste imprimé dans ses monuments
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matérielles, et les tendances générales des ordres monastiques vers le luxe
extérieur, tendances vainement combattues, contribuèrent à limiter l'influence
architectonique de la règle de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]]. Pendant que saint Bernard
faisait de si puissants efforts pour arrêter la décadence, déjà prévue par
lui, de l'ordre bénédictin, une révolution dans l'enseignement allait enlever
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communes. Des chartes d'affranchissement furent accordées au XII<sup>e</sup> siècle,
non-seulement par des évêques, seigneurs temporels<span id="note42"></span>[[#footnote42|<sup>42</sup>]], mais aussi par des abbés.
Les moines de Morimond, de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]], de Pontigny, furent des premiers
à provoquer des établissements de communes autour d'eux. Tous les monastères
en général, en maintenant l'unité paroissiale, enfantèrent l'unité communale,
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Pendant le cours du XII<sup>e</sup> siècle, l'institut bénédictin ne s'était pas borné,
comme nous avons pu le voir, au développement de l'agriculture. L'ordre
de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]] particulièrement, s'occupant avec plus de sollicitude de l'éducation
des basses classes que celui de Cluny, avait organisé ses frères convers
en groupes; il y avait les frères meuniers, les frères boulangers, les frères
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abbatiale de Morimond, nommé par acclamation. Il éleva l'enseignement,
dans cette maison, à un degré supérieur; depuis lors nombre de religieux
appartenant aux ordres de Cluny et de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]] allèrent chercher la science
dans le cloître de Notre-Dame, et dans les écoles fondées par Abeilard, afin
de maintenir l'enseignement de leurs maisons au niveau des connaissances
du temps. Mais la lumière commençait à poindre hors du cloître, et son
foyer n'était plus à Cluny ou à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]]. À la fin du XII<sup>e</sup> siècle et pendant le
XIII<sup>e</sup> siècle, ces établissements religieux ne s'en tinrent pas là, et fondèrent
des écoles à Paris même, sortes de succursales qui prirent les noms des
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n'est encore définitivement arrêté; il fallait une longue expérience
pour reconnaître quelles étaient les dispositions qui convenaient le mieux.
Cluny avait son programme, [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]] avait le sien, tout cela différait peu de
la donnée primitive adoptée déjà du temps où l'abbaye de Saint-Gall fut
tracée. Mais c'est vers la fin du XII<sup>e</sup> siècle et au commencement du XIII<sup>e</sup>,
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donations pour élever de nouveaux établissements dans les campagnes;
ce fut elle qui fonda, en 1236, l'abbaye de Maubuisson, destinée aux religieuses
de l'ordre de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]]. On retrouve encore dans ce plan (16) la sévérité
</div>
[[Image:Plan.abbaye.Maubuisson.png|center]]
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vœux monastiques. Saint Bernard s'était élevé avec énergie contre les abus
qui déjà de son temps lui semblaient devoir amener promptement la
décadence des ordres, et sorti de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]], il avait cherché à rendre à la
règle de Saint-Benoît sa pureté primitive, avec une constance et une
rigueur de principes qui eurent un plein succès tant qu'il vécut. De son
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l'on bâtit au XIII<sup>e</sup> siècle perdent leur caractère purement agricole pour
devenir des villes fortifiées, ou même de véritables forteresses, quand la
situation des lieux le permet. Les abbayes de l'ordre de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]], érigées
dans des vallées creuses, ne permettaient guère l'application d'un système
défensif qui eût quelque valeur; mais celles qui appartenaient à d'autres
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fut l'objet de satires amères. Comme politique saint Louis était certainement
disposé à donner aux nouveaux ordres une prédominance sur les
établissements trop indépendants de Cluny et de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]], et il trouvait chez
les frères prêcheurs une arme puissante pour vaincre ces hérésies populaires
nées au XII<sup>e</sup> siècle avec tous les caractères d'un soulèvement des
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plus rarement dans les couvents des ordres mendiants cette ordonnance traditionnelle
qui est si bien conservée dans les établissements des bénédictins,
surtout de la règle de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]]. Le plan des Jacobins de Paris (24) est fort irrégulier:
</div>
[[Image:Plan.abbaye.Jacobins.Paris.png|center]]
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les temps héroïques de saint Hugues et de saint Bernard étaient
passés. À partir du XIII<sup>e</sup> siècle, l'architecture monastique ne présente plus
de ces belles dispositions d'ensemble qu'on aime à voir à Cluny, à [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]],
à Clairvaux: chaque jour amène une modification à l'ordonnance première;
les services se divisent; le monastère semble se confondre peu à peu avec
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saint Bruno. Alors que les clunisiens étaient constitués en gouvernement,
étaient mêlés à toutes les affaires de cette époque, saint Bruno établissait
une règle plus austère encore que celle de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]]: c'était la vie cénobitique
dans toute sa pureté primitive. Les chartreux jeûnaient tous les
vendredis au pain et à l'eau; ils s'abstenaient absolument de viande, même
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cloître, la sécurité, une grande liberté relative, et une existence assurée.
 
<span id="footnote27">[[#note27|27]] : [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]] arriva promptement au nombre incroyable de deux mille maisons monastiques des deux sexes; chaque maison possédait cinq ou six granges. {''Histoire de l'abbaye de Morimond'', par l'abbé Dubois, 2<sup>e</sup> édit., 1852; ''Annales de l'ordre de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]]: Essai sur l'histoire de l'ordre de [[Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Index communes C#Citeaux|Cîteaux]]'', par D. P. Le Nain, 1696.)
 
<span id="footnote28">[[#note28|28]] : Nous devons ce plan à l'obligeance de M. Harmand, bibliothécaire de la ville de Troyes, et de M. Millet, architecte de ce diocèse, qui a bien voulu nous en fournir un calque.