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Un naufrage éternel semblait me menacer, |
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Qu’une voix a crié du fond de l’Être : « Arrive ! |
Qu’une voix a crié du fond de l’Être : « Arrive ! |
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Je t’attends pour penser. » |
Je t’attends pour penser. » |
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L’Inconscience encor sur la nature entière |
L’Inconscience encor sur la nature entière |
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Étendait tristement son voile épais et lourd. |
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J’apparus ; aussitôt à travers la matière |
J’apparus ; aussitôt à travers la matière |
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L’Esprit se faisait jour. |
L’Esprit se faisait jour. |
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Secouant ma torpeur et tout étonné d’être, |
Secouant ma torpeur et tout étonné d’être, |
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J’ai surmonté mon trouble et mon premier émoi. |
J’ai surmonté mon trouble et mon premier émoi. |
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Plongé dans le grand Tout, j’ai su m’y reconnaître ; |
Plongé dans le grand Tout, j’ai su m’y reconnaître ; |
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Je |
Je m’affirme et dis : « Moi ! » |
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Bien que la chair impure encor m’assujettisse, |
Bien que la chair impure encor m’assujettisse, |
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Des aveugles instincts j’ai rompu le réseau ; |
Des aveugles instincts j’ai rompu le réseau ; |
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J’ai créé la Pudeur, j’ai conçu la Justice ; |
J’ai créé la Pudeur, j’ai conçu la Justice ; |
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Mon cœur fut leur berceau. |
Mon cœur fut leur berceau. |
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Seul je m’enquiers des fins et je remonte aux causes. |
Seul je m’enquiers des fins et je remonte aux causes. |
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À mes yeux l’univers n’est qu’un spectacle vain. |
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Dussé-je m’abuser, au mirage des choses |
Dussé-je m’abuser, au mirage des choses |
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Je prête un sens divin. |
Je prête un sens divin. |
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Je défie à mon gré la mort et la souffrance. |
Je défie à mon gré la mort et la souffrance. |
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Nature impitoyable, en vain tu me démens, |
Nature impitoyable, en vain tu me démens, |
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Je n’en crois que mes vœux, et fais de l’espérance |
Je n’en crois que mes vœux, et fais de l’espérance |
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Même avec mes tourments. |
Même avec mes tourments. |
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Pour combler le néant, ce gouffre vide et morne |
Pour combler le néant, ce gouffre vide et morne, |
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S’il suffit d’aspirer un instant, me voilà ! |
S’il suffit d’aspirer un instant, me voilà ! |
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Fi de cet ici-bas ! Tout m’y cerne et m’y borne ; |
Fi de cet ici-bas ! Tout m’y cerne et m’y borne ; |
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Il me faut l’au-delà ! |
Il me faut l’au-delà ! |
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