« Page:Lemerre - Anthologie des poètes français du XIXème siècle, t1, 1887.djvu/169 » : différence entre les versions
Aucun résumé des modifications |
|||
État de la page (Qualité des pages) | État de la page (Qualité des pages) | ||
- | + | Page corrigée | |
Contenu (par transclusion) : | Contenu (par transclusion) : | ||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
<poem> |
<poem> |
||
Vous m’avez fait vieillir |
Vous m’avez fait vieillir puissant et solitaire, |
||
Laissez-moi |
Laissez-moi m’endormir du sommeil de la terre. |
||
" Sitôt que votre souffle a rempli le berger, |
" Sitôt que votre souffle a rempli le berger, |
||
Les hommes se sont dit : « Il nous est étranger; » |
Les hommes se sont dit : « Il nous est étranger ; » |
||
Et leurs yeux se baissaient devant mes yeux de flamme |
Et leurs yeux se baissaient devant mes yeux de flamme, |
||
Car ils venaient, hélas |
Car ils venaient, hélas ! d’y voir plus que mon âme. |
||
J ai vu l’amour s’éteindre et l’amitié tarir ; |
J ai vu l’amour s’éteindre et l’amitié tarir ; |
||
Les vierges se voilaient et craignaient de mourir. |
Les vierges se voilaient et craignaient de mourir. |
||
M’enveloppant alors de la colonne noire |
M’enveloppant alors de la colonne noire, |
||
J’ai marché devant tous, triste et seul dans ma gloire, |
J’ai marché devant tous, triste et seul dans ma gloire, |
||
Et j’ai dit dans mon cœur : « Que vouloir à présent |
Et j’ai dit dans mon cœur : « Que vouloir à présent ? » |
||
Pour dormir sur un sein mon front est trop pesant, |
Pour dormir sur un sein mon front est trop pesant, |
||
Ma main laisse l’effroi sur la main qu’elle touche, |
Ma main laisse l’effroi sur la main qu’elle touche, |
||
Ligne 17 : | Ligne 17 : | ||
Aussi, loin de m’aimer, voilà qu’ils tremblent tous, |
Aussi, loin de m’aimer, voilà qu’ils tremblent tous, |
||
Et, quand j’ouvre les bras, on tombe à mes genoux. |
Et, quand j’ouvre les bras, on tombe à mes genoux. |
||
Ô Seigneur ! j’ai vécu puissant et solitaire, |
|||
Laissez-moi m’endormir du sommeil de la terre. » |
Laissez-moi m’endormir du sommeil de la terre. » |
||
Or, le peuple attendait et, craignant son courroux |
Or, le peuple attendait et, craignant son courroux, |
||
Priait sans regarder le mont du Dieux jaloux; |
Priait sans regarder le mont du Dieux jaloux ; |
||
Car, s’il levait les yeux, les flancs noirs du nuage |
Car, s’il levait les yeux, les flancs noirs du nuage |
||
Roulaient et redoublaient les foudres de |
Roulaient et redoublaient les foudres de l’orage, |
||
Et le feu des éclairs, aveuglant les regards, |
Et le feu des éclairs, aveuglant les regards, |
||
Enchaînait tous les fronts courbés de toutes parts. |
Enchaînait tous les fronts courbés de toutes parts. |
||
Ligne 31 : | Ligne 31 : | ||
Car il était déjà l’élu du Tout-Puissant. |
Car il était déjà l’élu du Tout-Puissant. |
||
</poem> |
</poem> |
||
<br /> |
|||
{{Centré|______}} |