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Vous m’avez fait vieillir piiissani: et solitaire.
Vous m’avez fait vieillir puissant et solitaire,
Laissez-moi menJormir du sommeil de la terre.
Laissez-moi m’endormir du sommeil de la terre.


" Sitôt que votre souffle a rempli le berger,
" Sitôt que votre souffle a rempli le berger,
Les hommes se sont dit : « Il nous est étranger; »
Les hommes se sont dit : « Il nous est étranger ; »
Et leurs yeux se baissaient devant mes yeux de flamme.
Et leurs yeux se baissaient devant mes yeux de flamme,
Car ils venaient, hélas î d’y voir plus que mon âme.
Car ils venaient, hélas ! d’y voir plus que mon âme.
J ai vu l’amour s’éteindre et l’amitié tarir ;
J ai vu l’amour s’éteindre et l’amitié tarir ;
Les vierges se voilaient et craignaient de mourir.
Les vierges se voilaient et craignaient de mourir.
M’enveloppant alors de la colonne noire.
M’enveloppant alors de la colonne noire,
J’ai marché devant tous, triste et seul dans ma gloire,
J’ai marché devant tous, triste et seul dans ma gloire,
Et j’ai dit dans mon cœur : « Que vouloir à présent.^ »
Et j’ai dit dans mon cœur : « Que vouloir à présent ? »
Pour dormir sur un sein mon front est trop pesant,
Pour dormir sur un sein mon front est trop pesant,
Ma main laisse l’effroi sur la main qu’elle touche,
Ma main laisse l’effroi sur la main qu’elle touche,
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Aussi, loin de m’aimer, voilà qu’ils tremblent tous,
Aussi, loin de m’aimer, voilà qu’ils tremblent tous,
Et, quand j’ouvre les bras, on tombe à mes genoux.
Et, quand j’ouvre les bras, on tombe à mes genoux.
O Seigneur! j’ai vécu puissant et solitaire.
Ô Seigneur ! j’ai vécu puissant et solitaire,
Laissez-moi m’endormir du sommeil de la terre. »
Laissez-moi m’endormir du sommeil de la terre. »


Or, le peuple attendait et, craignant son courroux.
Or, le peuple attendait et, craignant son courroux,
Priait sans regarder le mont du Dieux jaloux;
Priait sans regarder le mont du Dieux jaloux ;
Car, s’il levait les yeux, les flancs noirs du nuage
Car, s’il levait les yeux, les flancs noirs du nuage
Roulaient et redoublaient les foudres de l’orap-e.
Roulaient et redoublaient les foudres de l’orage,
Et le feu des éclairs, aveuglant les regards,
Et le feu des éclairs, aveuglant les regards,
Enchaînait tous les fronts courbés de toutes parts.
Enchaînait tous les fronts courbés de toutes parts.
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Car il était déjà l’élu du Tout-Puissant.
Car il était déjà l’élu du Tout-Puissant.
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