« Page:Lemerre - Anthologie des poètes français du XIXème siècle, t1, 1887.djvu/270 » : différence entre les versions

 
Aucun résumé des modifications
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
<poem>
24^ ANTHOLOGIE DU XIX* SIÈCLC.
J’élevais en espoir ma première couvée ;
J’élevais en espoir ma première couvée ;
L’n cruel m’en chassa; je fuis! Cette maison
L’n cruel m’en chassa; je fuis! Cette maison
Ligne 5 : Ligne 5 :
Et de mes chers petits l’aile encore incertaine
Et de mes chers petits l’aile encore incertaine
Ne les porterait pas jusqu’à cette fontaine.
Ne les porterait pas jusqu’à cette fontaine.

V^iens; l’enfance est peureuse; et toi, ma fille, aussi,
Viens ; l’enfance est peureuse ; et toi, ma fille, aussi,
L’an dernier tu tremblais de t’éloigncr dici ;
L’an dernier tu tremblais de t’éloigncr dici ;
Ton père te soutint, et tu suivis ton père :
Ton père te soutint, et tu suivis ton père :
Soutiens-les; ils suivront.
Soutiens-les ; ils suivront.

— Regarde-les, ma mère;
— Regarde-les, ma mère;
L’n rare et fin duvet couvre à peine leur corps.
L’n rare et fin duvet couvre à peine leur corps.
— Mais que deviendras-tu, pauvre enfant.’ Sur ces bords

L’hiver est si terrible! Ah! je me le rappelle!
— Mais que deviendras-tu, pauvre enfant ? Sur ces bords
L’hiver est si terrible! Ah! je me le rappelle !
Une automne, le plomb avait brisé mon aile,
Une automne, le plomb avait brisé mon aile,
Je restai. Que de maux ! la neige couvrait tout.
Je restai. Que de maux ! la neige couvrait tout.
Ligne 18 : Ligne 21 :
Je voyais des oiseaux s’abattre sur la terre,
Je voyais des oiseaux s’abattre sur la terre,
Et tomber morts de froid !
Et tomber morts de froid !

— Morts de froid, o ma mère.-^
— Morts de froid, ô ma mère ?

— Fendre l’air en criant, ci tomber morts de faim !
— Fendre l’air en criant, ci tomber morts de faim !

— Morts de faim?
— Morts de faim ?
— Et moi, moi, je ne vécus enfin.

— Et moi, moi, je ne vécus enfin,
Qu’en m’attachant aux murs, et de givre imprégnée.
Qu’en m’attachant aux murs, et de givre imprégnée.
Cherchant dans les débris de toile d’araignée
Cherchant dans les débris de toile d’araignée
Des cadavres d’insecte .. Appelle tes petits!...
Des cadavres d’insecte... Appelle tes petits !...

A peine autour du toit sont-ils encor sortis.
À peine autour du toit sont-ils encor sortis.