« Papineau, son influence sur la pensée canadienne » : différence entre les versions

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Le moins qu’on puisse faire devant le malheur, c’est de se taire. Le coup de patte du lion irlandais a quelque ressemblance avec celui de l’âne, il est laid, lâche et indigne d’un gentleman. Il illustre le caractère prolixe de ce chef celtique, aussi versatile dans ses amitiés que dans ses haines. Il montre que ce fils de la verte Erin a le virus de la trahison dans le sang. Et qu’à défaut d’autre, il se renie lui-même, son passé, sa race et ses principes.
 
CommeComment, à cette distance, O’Connell pouvait-il juger d’un situation qu’il ne connaissait que par correspondance ? N’est-ce pas de l’outrecuidance que de se prononcer aussi catégoriquement sur des problèmes qui ont préoccupé maints de nos historiens et n’ont été résolus que par des gens qui voulaient flatter les Anglais ou rabaisser la grande mémoire de Papineau ? En ont-ils usé des ''moyens constitutionnels'', lui et tous les patriotes irlandais qui on épousé la cause de l’indépendance de l’Irlande ? Les Parnell, les Gladstone, les Lloyd George et ''tutti frutti'' ont-ils assez usé et abusé du verbe pour en arriver au résultat que l’on sait ! Les débats à jamais célèbres de ces tribuns se sont répercutés d’écho en écho aux quatre coins du monde sans troubler la sérénité de la morgue britannique. Étaient-ils assez violents, ces orateurs parlementaires ? Jamais les nôtres n’ont atteint à ces hauteurs vertigineuses. Pendant un siècle, les ouragans, les coups de vent déchaînés au-dessus de ce cap Tourmente ont tenu la houle populaire dans un déchaînement continuel. En définitive, les Irlandais ont dû recourir à des explosifs plus effectifs que des discours. Les explosions oratoires ne valent pas celles de la poudre à canon. Le ''Home Rule'' leur est venu par le refus d’accepter la conscription. si aujourd’hui le gouvernement britannique consent à son tour à parlementer avec l’Irlande, c’est que la révolution y bat son plein. Les « demoiselles à pompons rouges », don de l’Amérique sournoise et de l’Allemagne d’hier, ont une éloquence supérieure à celle des plus éloquents démagogues de la rutilante Émeraude.
 
Daniel O’Connell avait déjà dit : « Un plus grand crime n’a jamais été commis que cet acte de la législation britannique qui ôta à la Chambre des Représentants du Canada le contrôle de la bourse du peuple. » Un plus grand crime avait été commis, c’est celui de la mainmise exercée sur le consciences et les esprits des Canadiens français, il a suffi à justifier la révolution.