« L’Étoile du sud/XII » : différence entre les versions

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Le lendemain matin, lorsque Cyprien Méré apprit ce qui s’était passé la veille pendant le repas, son premier mouvement fut de protester contre la grave accusation dont son serviteur était l’objet. Il ne pouvait admettre que Matakit fût l’auteur d’un pareil vol, et il se rencontrait avec Alice dans le même doute à cet égard. En vérité, il eût plutôt soupçonné Annibal Pantalacci, herr Friedel, Nathan ou tout autre, qui lui paraissaient sujets à caution !
 
Il était peu probable, cependant, qu’un Européen se fût rendu coupable de ce crime. Pour tous ceux qui ignoraient son origine, l’''Étoile'' ''du'' ''Sud'' était un diamant éternel, et par conséquent d’une valeur telle qu’il devenait bien difficile de s’en défaire.
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« Et pourtant, se répétait Cyprien, il n’est pas possible que ce soit Matakit ! »
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« Qu’on le poursuive, ce Matakit ! s’écriait John Watkins, au comble de la fureur. Qu’on le reprenne, et, si le diamant n’est pas sur lui, qu’on lui ouvre le ventre, pour voir s’il ne l’a point avalé !… Ah ! ma fille, tu as bien fait hier de nous raconter cette histoire !… On le lui cherchera jusque dans les entrailles, à ce coquin !
 
– Et mais ! répondit Cyprien sur un ton plaisant, qui ne plut guère au fermier,
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pour avaler une pierre de cette grosseur, il faudrait que Matakit eût un estomac d’autruche !
 
– Est-ce que l’estomac d’un Cafre n’est pas capable de tout, monsieur Méré ? riposta John Watkins. Si vous trouvez qu’il est convenable de rire en ce moment et à ce propos !
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– Eh ! c’est vraiment l’heure de discuter là-dessus ! s’écria Mr. Watkins. Est-ce que monsieur Méré est seulement sûr de réussir dans un nouvel essai ? Un second diamant qui sortirait de son appareil aurait-il la couleur, le poids et par conséquent la valeur du premier ? Peut-il même répondre de pouvoir refaire une autre pierre, même d’un prix inférieur ? Est-ce que, dans sa réussite, il oserait affirmer qu’il n’y a pas eu une grande part de hasard ? »
 
Ce que disait John Watkins était trop raisonnable pour que le jeune ingénieur n’en fut pas frappé. Cela répondait, d’ailleurs, à bien des objections qu’il s’était faites. Son expérience s’expliquait parfaitement, sans doute, avec les données de la chimie moderne ; mais le hasard n’était-il pas intervenu pour beaucoup dans ce premier succès ? Et, s’il recommençait, était-il assuré de réussir une seconde fois ?
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Dans ces conditions, il importait donc de rattraper le voleur à tout prix, et, ce qui était plus utile encore, l’objet volé.
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« Non ! s’écria-t-il, cela ne peut pas se passer ainsi !… Il me faut mon diamant !… Il faut rattraper ce gredin !… Ah ! si je ne souffrais de la goutte, ce ne serait pas long, j’en réponds !
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– Mon père !… dit Alice, en essayant de le calmer.
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– Oh ! ce n’est pas moi, si le cœur vous en dit ! répliqua le Napolitain. Mais, pour mon compte, je ne vais pas m’embarquer sans biscuit ! Un bon wagon, avec une douzaine de bœufs de trait et deux chevaux de selle, c’est le moins qu’il soit nécessaire de se procurer pour une expédition comme celle que je prévois ! Et tout cela ne se trouve qu’à Potchefstrom ! »
 
Encore une fois, Annibal Pantalacci parlait-il sérieusement ? Avait-il simplement pour objet de rebuter ses rivaux ? L’affirmative eût été douteuse. Ce
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qui ne l’était pas, c’est qu’il avait absolument raison. Sans de tels moyens de locomotion, sans ces ressources, il y aurait eu folie à tenter de s’enfoncer vers le nord du Griqualand !
 
Cependant, un équipage de bœufs, – Cyprien ne l’ignorait pas, – coûtait huit à dix mille francs, au bas mot, et, pour sa part, il n’en possédait pas quatre mille.
 
« Une idée ! dit tout à coup James Hilton, qui, en sa qualité d’« Africander » d’origine écossaise, avait un tour d’esprit fortement tourné vers l’économie, pourquoi ne pas nous associer tous quatre pour cette expédition ? Les chances
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de chacun n’en resteront pas moins égales, et les frais au moins partagés !
 
– Cela me paraît juste, dit Friedel.
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– En ce cas fit observer Annibal Pantalacci, il faudra convenir que chacun gardera son indépendance et sera libre de quitter ses compagnons, au moment où il le jugera utile pour essayer d’atteindre le fugitif !
 
– Cela va de soi ! répondit James Hilton. – Nous nous associons pour l’achat du wagon, des bœufs et des approvisionnements, mais chacun pourra se
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détacher, quand il trouvera convenable de le faire ! Et tant mieux pour celui qui, le premier, atteindra le but !
 
– Convenu ! répondirent Cyprien, Annibal Pantalacci et Friedel.
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– Pour laver ton linge, ajouta Lî.
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– Et pour empêcher les méchants de te nuire ! » reprirent-ils, comme s’ils s’étaient donné le mot.