« Maître du monde/16 » : différence entre les versions

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Robur pendant la mémorable séance ?… Cette pensée ne vint et n’aurait pu venir à personne.
 
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Après l’évasion et la disparition de l’Albatros, Uncle Prudent et Phil Evans s’occupèrent d’assurer leur existence, en attendant l’occasion de quitter l’île Chatam, dès qu’elle se présenterait. Sur la côte occidentale, ils rencontrèrent une tribu d’indigènes, qui ne leur fit point mauvais accueil. Mais cette île est peu fréquentée, les navires y relâchent rarement. Il fallut donc s’armer de patience, et ce fut seulement cinq semaines après, que ces naufragés de l’air purent s’embarquer pour l’Amérique.
 
Or, dès leur retour, sait-on quelle fut l’unique préoccupation d’Uncle Prudent et de Phil Evans ?… Tout simplement de reprendre le travail interrompu, d’achever la construction du ballon Go ahead, et de s’élancer de nouveau à travers les hautes
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zones de l’atmosphère qu’ils venaient de parcourir, et dans quelles conditions, à bord de l’aéronef ! S’ils ne l’eussent pas fait, ils n’auraient pas été de vrais Américains.
 
Le 20 avril de l’année suivante, l’aérostat était prêt à partir sous la direction de Harry W. Tinder, le célèbre aéronaute, que devaient accompagner le président et le secrétaire du Weldon-Institut.
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Tout à coup un cri retentit, – un cri que cent mille bouches répétèrent !…
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Dans le nord-ouest apparaissait un corps mobile qui s’approchait avec une excessive vitesse, c’était le même appareil, qui, l’année précédente, après avoir enlevé les deux collègues du Weldon-Institut, les avait promenés au-dessus de l’Europe, de l’Asie, de l’Afrique, des deux Amériques.
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Dans leur nacelle, Uncle Prudent et Phil Evans se rendirent compte du danger qui les menaçait, du sort qui les attendait. Il fallait fuir, non pas d’une fuite horizontale, dans laquelle le Go ahead serait facilement devancé, mais en gagnant les hautes zones où il avait chance, peut-être, d’échapper à son terrible adversaire.
 
Le Go ahead s’éleva donc jusqu’à une hauteur de cinq mille
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mètres. L’Albatros le suivit dans son mouvement ascensionnel, et, ainsi que le dirent les journaux, dont ma mémoire garde l’exact récit, il évoluait sur ses flancs, il l’enserrait de cercles dont le rayon diminuait à chaque tour.
 
Allait-il l’anéantir d’un bond en crevant sa fragile enveloppe ?…
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L’Albatros descendait toujours, et, lorsqu’il ne fut plus qu’à cinq ou six pieds du sol, ses hélices suspensives fonctionnant toujours, il s’arrêta :
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Il y eut comme un mouvement général pour envahir la clairière.
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J’ai tenu à rapporter cette dernière scène en détail, et pour la raison qu’elle fait connaître l’état d’esprit de cet étrange personnage. Il ne paraissait pas qu’il fût alors animé de sentiments hostiles contre l’humanité. Il se contentait de réserver l’avenir. Mais, assurément, on sentait dans son attitude l’inébranlable confiance qu’il avait en son génie, l’immense orgueil que lui inspirait sa surhumaine puissance.
 
On ne s’étonnera donc pas que ces sentiments se fussent peu
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à peu aggravés au point qu’il prétendait s’asservir le monde entier, ainsi que le marquaient sa dernière lettre, et ses menaces très significatives. Fallait-il donc admettre que, avec le temps, sa surexcitation mentale s’était accrue dans une mesure effrayante, qu’elle risquait de l’entraîner aux pires excès ?…
 
Quant à ce qui s’était passé depuis le départ de l’Albatros, ce que je savais me permettait de le reconstituer aisément. Il n’avait pas suffi à ce prodigieux inventeur de créer une machine volante, si perfectionnée qu’elle fût. La pensée lui était venue de construire un appareil apte à se mouvoir sur terre, sur et sous les eaux comme à travers l’espace. Et, probablement, dans le chantier de l’île X, un personnel de choix, qui garda le secret, parvint à établir de toutes pièces l’appareil à triple transformation. Puis, le second Albatros fut détruit, et, sans doute, dans cette enceinte du Great-Eyry, infranchissable à tout autre. L’Épouvante fit alors son apparition sur les routes des États-Unis, dans les mers voisines, à travers les zones aériennes de l’Amérique. Et l’on sait en quelles conditions, après avoir été vainement poursuivie à la surface du lac Érié, elle s’échappa par la voie des airs, tandis que j’étais prisonnier à bord !