« Maître du monde/7 » : différence entre les versions

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« Si je les revois, reprit-elle, je vous préviendrai, monsieur, avant que vous mettiez le pied dehors…
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Nul doute, ils examinaient, avec obstination, la porte et les fenêtres de ma demeure.
 
Puis, après avoir échangé quelques paroles, ils faisaient
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une dizaine de pas sur le trottoir et revenaient prendre leur poste.
 
« Ce sont bien les individus que vous aviez déjà remarqués, Grad ?… demandai-je.
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Mais leur signalement, gravé dans ma mémoire, ne s’en effacerait plus. Malgré toute l’attention que j’y apportai, je ne pus les apercevoir. À partir de ce jour, d’ailleurs, ni Grad ni moi, nous ne les revîmes devant la maison, et ils ne se rencontrèrent plus sur ma route. Peut-être, après tout, en admettant que j’eusse été l’objet d’un espionnage, savaient-ils de moi ce qu’ils désiraient savoir, maintenant qu’ils m’avaient vu de leurs yeux, et je finis par ne point accorder à cette affaire plus d’importance qu’à la lettre aux initiales M. D. M.
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Or, voici que la curiosité publique fut sollicitée de nouveau et dans des circonstances vraiment extraordinaires.
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« La superficie du Kirdall est évaluée à soixante-quinze milles carrés, et son niveau paraît être quelque peu supérieur à la cote moyenne du sol. Enfermé dans son cadre orographique, il est d’un accès difficile à travers d’étroites gorges. Cependant plusieurs villages se sont fondés sur ses bords. Il fournit du poisson en grande abondance, et les barques de pêche le sillonnent en toutes directions.
 
« Ajoutons que la profondeur du Kirdall est très variable. Près des rives, elle n’est pas inférieure à cinquante pieds. Ce sont des roches presque à pic qui forment les bords de cette vaste cuvette. Les houles, soulevées par le vent, battent parfois son littoral avec fureur, et ses habitations riveraines y sont noyées sous les embruns comme sous des averses d’orages. Les eaux, déjà profondes
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à la périphérie, le sont plus encore en gagnant vers le centre, où, par de certains endroits, les sondes ont accusé jusqu’à trois cents pieds.
 
« C’est une eau limpide et douce qui remplit ce lac. Naturellement, il ne s’y rencontre aucune espèce de poissons de mer, mais des brochets, des perches, des truites, des carpes, des goujons, des anguilles, etc., en quantités prodigieuses et de dimensions peu ordinaires.
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« Depuis quelque temps les pêcheurs ont remarqué qu’un trouble inexplicable se produit à la surface du lac. Par instants, elle se soulève comme au contrecoup d’une lame de fond. Même en l’absence de toute brise, par temps calme, ciel pur, cette dénivellation s’effectue au milieu d’un mélange d’écume. À la fois ballottées par des secousses de roulis et de tangage, les embarcations ne peuvent se maintenir en bonne route. Elles sont précipitées les unes contre les autres, menacent de chavirer, et il en résulte de graves avaries.
 
« Ce qu’il y a de certain, c’est que le bouleversement des eaux
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prend naissance dans les basses couches du Kirdall, phénomène auquel on a cherché diverses explications.
 
« Tout d’abord, on s’est demandé si ce trouble n’était pas dû à un mouvement sismique, modifiant les fonds du lac sous l’influence des forces plutoniennes. Mais cette hypothèse dut être repoussée, lorsqu’il fut reconnu que la perturbation n’était pas localisée et se propageait sur toute l’étendue du Kirdall, à l’est
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comme à l’ouest, au nord comme au sud, au centre comme sur les bords, successivement, régulièrement pourrait-on dire, ce qui exclut toute idée d’un tremblement de terre ou d’une action volcanique.
 
« Une hypothèse différente ne tarda pas à se formuler. N’était-ce point la présence d’un monstre marin qui bouleversait les eaux du Kirdall avec cette violence ?… Mais, à moins que ledit monstre ne fût né dans ce milieu, ne s’y fût développé dans des proportions gigantesques, ce qui est peu admissible, il faudrait que, venu du dehors, il eût pu s’introduire dans le lac. Or, le Kirdall n’a aucune communication avec l’extérieur. Quant à l’existence de canaux souterrains, alimentés par les rivières du Kansas, cette explication n’eût pas supporté l’examen. Et, encore, si cet État avait été situé près du littoral de l’Atlantique, du Pacifique, du golfe du Mexique !… Non ! il est central, et à grande distance des mers américaines.
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« Or, s’il est démontré que la présence d’un monstre dans le Kirdall est impossible, ne s’agirait-il pas plutôt d’un sous-marin évoluant à travers les profondeurs du lac ?… Est-ce qu’il n’existe pas, à notre époque, nombre d’engins de ce genre ?… Et, précisément, à Bridgeport, dans le Connecticut, n’a-t-on pas lancé, il y a quelques années, un appareil, le Protector, qui pouvait naviguer sur l’eau, sous l’eau, et aussi se mouvoir sur terre ?… Construit par un inventeur du nom de Lake, muni de deux moteurs, l’un électrique, de soixante-quinze chevaux, actionnant deux hélices jumelles ; l’autre à pétrole, de deux cent cinquante chevaux, il était en outre pourvu de roues en fonte d’un mètre de diamètre, qui lui permettaient de rouler sur les routes comme sur le fond des mers.
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« Fort bien, mais, en admettant que les perturbations observées soient produites par le passage d’un submersible système Lake, même poussé à un plus haut degré de perfection, reste toujours cette question : Comment a-t-il pu pénétrer dans le Kirdall, par quelle voie souterraine y serait-il arrivé ?… On le répète, ce lac, enfermé de toutes parts dans un cirque de montagnes, n’est pas plus accessible au bateau qu’au monstre marin.
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« Or, cette constatation faite, il est impossible de nier la présence d’un sous-marin sous les eaux du Kirdall, où il se meut avec une extrême rapidité.
 
« Mais, alors, il y a lieu de faire cette remarque : En admettant qu’un appareil de ce genre ait pu s’introduire à l’intérieur du lac,
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qu’est-il venu y faire ?… Est-ce là un lieu propice à de telles expériences ?… Puis, pourquoi ne remonte-t-il jamais à la surface et quel intérêt aurait-il à rester inconnu ? »
 
L’article de l’Evening Star se terminait par ce rapprochement vraiment étrange :