« Le Nouveau Maître (Daudet) » : différence entre les versions

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Elle est bien changée notre petite école, depuis le départ de M. Hamel. De son temps, nous avions toujours quelques minutes de grâce le matin, en arrivant. On se mettait en rond autour du poêle pour se dégourdir un peu les doigts, secouer la neige, ou le grésil attaché aux habits. On causait doucement en se montrant les uns aux autres, ce qu’on avait dans son panier. Cela donnait, à ceux qui habitent au bout du pays, le temps d’arriver pour la prière et l’appel… Aujourd’hui ce n’est plus la même chose. Il s’agit d’arriver juste à l’heure. Le prussien Klotz, notre nouveau maître, ne plaisante pas. Dès huit heures moins cinq, il est debout dans sa chaire, sa grosse canne à côté de lui, et malheur aux retardataires. Aussi il faut entendre les sabots se dépêcher dans la petite cour, et les voix essoufflées crier dès la porte : « Présent ! »
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Enfin la voiture s’arrêta. Nous étions arrivés. Mme Klotz attendait devant l’école avec une lanterne, et elle était si en colère contre Gaspard Hénin, qu’elle avait envie de le battre. Mais le Prussien l’en empêcha, disant avec un mauvais rire : « Nous réglerons son compte demain… Pour ce soir, il en a assez. » Oh ! oui, il en avait assez le malheureux enfant ! Ses dents claquaient, il tremblait de fièvre. On fut obligé de le monter dans son lit. Et moi aussi, cette nuit-là, je crois bien que j’avais la fièvre ; tout le temps je sentais le cahot de la voiture et j’entendais mon pauvre ami dire de sa voix douce : « Laissez-moi m’en aller, monsieur Klotz ! »
 
 
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