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œuvre. Mais les foyers de travail naissaient dans tout le monde musulman, de Séville à Samarkand, et même, par contact, dans les pays limitrophes appartenant encore aux peuples chrétiens. Ainsi les Arabes, « Maures » ou « Sarrasins », comme on les appela diversement, eurent une très large part d’influence dans le mouvement de la civilisation pacifique au nord des Pyrénées.

Dans un de ces étangs qui longent la plage semi-circulaire de la Méditerranée entre l’Aude et le Rhône, s’élève un îlot basaltique portant une sinistre ruine, souvent toute noire sur le fond lumineux de la mer et du ciel. Ce débris, Maguelonne, rappelle une des anciennes portes de la Gaule, une des escales maritimes par lesquelles pénétra la culture des Arabes, comme avait pénétré jadis celle des Phéniciens, au même lieu, dans le bourg de Magalo. Lorsque Charles Martel, vainqueur des Sarrasins à la bataille de Poitiers, continua de les « marteler » jusqu’à la base des Pyrénées, il attaqua Maguelonne, alors occupée par les Arabes, maîtres tolérants qui laissaient au milieu d’eux un évêque et son troupeau de catholiques