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les hauts plateaux qui dominent le Tell algérien, dans les montagnes du Maroc.


Certainement l’apparition des Arabes sur le théâtre du monde eut par contre-coup des conséquences heureuses pour la longue durée de l’empire d’Orient, sinon pour son étendue territoriale. En frappant la Perse qui se trouvait en contact immédiat avec les multitudes sémitiques campées sur les bords du Tigre et de l’Euphrate, les guerriers de l’Islam écartaient précisément le plus dangereux adversaire de Bysance ; en s’emparant de la Syrie, ils lui rendaient également service, car Constantinople usait ses forces à maintenir sous sa domination ce boulevard, long de cinq cents kilomètres et resserré entre le désert et la mer. La seconde Rome put jouir d’un long répit dont elle profita, sinon pour se reconstituer sagement et reprendre des forces par l’’affranchissement des monopoles, par l’initiative du travail libre, du moins pour amasser des richesses et reconquérir son prestige. C’est en partie grâce à l’affaiblissement des contingents arabes, produit par leur rapide épanchement du côté de l’est vers la Perse, et du côté de l’ouest vers l’Égypte, que le centre perdit de sa puissance d’attaque dans la direction du nord et fut un voisin moins dangereux que la Perse, mais c’est aussi parce que des contrées peu propices au développement de l’Arabe séparaient Constantinople de la