« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Construction -- Civiles » : différence entre les versions

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mais seulement tableaux sur le dehors; les bandeaux seuls reliaient les
deux parements intérieur et extérieur des murs.
 
[[Image:Facade.maison.Cluny.png|center]]
 
Pour donner une idée de ces constructions civiles les plus ordinaires au
XII<sup>e</sup> siècle et au commencement du XIII<sup>e</sup>, de la simplicité des moyens employés,
nous choisissons, parmi un assez grand nombre d'exemples, l'une
des maisondmaisons de la ville de Cluny, si riche en habitations du moyen âge.
Voici (115) la face du mur extérieur de cette maison sur la rue. On voit que
la construction ne consiste qu'en un moellonnage avec quelques pierres de
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sont carrées pour pouvoir recevoir des châssis ouvrants. Dans les linteaux,
sous les arcs intérieurs qui portent le mur du second étage, sont percés
 
[Illustration: Fig. 115.]
 
de petits jours dormants. Le second étage est éclairé par une
claire-voie
 
[[Image:Plan.etage.maison.Cluny.png|center]]
[Illustration: Fig. 116.]
 
moins importante, et un comble très-saillant rejette les eaux loin des
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maison et servaient de chaînage; elles étaient soulagées sous leur portée
par des corbeaux en bois, ainsi que le fait voir la coupe (118) [voy. MAISON].
 
[[Image:Interieur.facade.maison.Cluny.png|center]]
 
C'est là l'expression la plus simple de l'architecture privée pendant
le moyen âge; mais les constructions civiles n'avaient pas toujours un
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songer, on comprendra, en effet, que des hommes qui passaient la plus
grande partie de leur existence à courir la campagne ne pouvaient bénévolement
 
[Illustration: Fig. 117.]
 
se renfermer, quelquefois pendant des semaines entières, dans
des chambres sombres, sans vue, sans air, sans lumière. Si les dispositions
 
[[Image:Corbeaux.bois.maison.Cluny.png|center]]
[Illustration: Fig. 118.]
 
défensives d'une résidence obligeaient les habitants à ouvrir le
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encore d'ouvrir des jours au-dessus d'elles. Exemple (119).
 
[[Image:Coupe.batiment.medieval.png|center]]
[Illustration: Fig. 119.]
 
Si le bâtiment avait plusieurs étages, cette disposition pouvait être conservée
 
[Illustration: Fig. 120.]
 
avec tous ses avantages (120). On voit en A le premier étage avec
sa galerie de service C, au-dessus de laquelle s'ouvrent des jours éclairant
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l'esprit dans l'architecture civile. Nous allons en fournir plus d'une
preuve.
 
[[Image:Coupe.batiment.medieval.2.png|center]]
 
Lorsque les habitations sont vastes et les bâtiments composés de
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âge.
 
[[Image:Construction.romaine.cellulaire.png|center]]
[Illustration: Fig. 121.]
 
Toutes les personnes qui ont quelque notion d'architecture savent que
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très-durable, facile à élever, et qui servit longtemps de type aux
édifices civils de l'époque carlovingienne.
 
[[Image:Construction.romaine.cellulaire.2.png|center]]
 
Pour éviter la dépense, et si l'on ne tenait pas absolument aux voûtes,
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cathédrale, une ancienne salle synodale du XII<sup>e</sup> siècle, élevées toutes
deux d'après ce principe (voy. SALLE).
 
[Illustration: Fig. 122.]
 
Ce qu'il est fort important de constater dans les constructions civiles
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était divisé par un rang de piliers dans la longueur. Des contre-forts
latéraux maintenaient la poussée des voûtes. Voici (123) quel était
l'aspect de ce bâtiment à l'extérieur<span id="note6"></span>[[#footnote6|<sup>6</sup>]]. Nous voyons le pignon auquel est
 
[[Image:Abbaye.Sainte.Marie.Breteuil.png|center]]
 
Nous voyons le pignon auquel est
adossée la grande cheminée de la cuisine. Un contre-fort triangulaire, un
éperon donnent de la force à ce mur pignon au droit du tuyau de la
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manteau de la cheminée divisée par la grosse pile; en D, les bouches de
ventouses avec la grille relevée. Dans la coupe B, les arcs M qui forment
la voussure de la cheminée sont en brique, et le tuyau est marqué
 
[[Image:Detail.plan.abbaye.Sainte.Marie.Breteuil.png|center]]
[Illustration: Fig. 123.]
 
[[Image:Coupe.abbaye.Sainte.Marie.Breteuil.png|center]]
la voussure de la cheminée sont en brique, et le tuyau est marqué
 
[[Image:Coupe.abbaye.Sainte.Marie.Breteuil.2.png|center]]
[Illustration: Fig. 123^bis.]
 
ponctué en O. Un tracé ponctué indique également les deux prises d'air P
Ligne 525 ⟶ 528 :
moyen souvent employé pour faire tendre les murs à s'incliner du dehors
au dedans, et c'est en effet un excellent principe de construction, lorsque
 
[Illustration: Fig. 123^ter.]
 
l'on peut donner à la base des murs assez d'épaisseur pour ne pas craindre
 
[Illustration: Fig. 123^ quater.]
 
un bouclement. Il faut remarquer, d'ailleurs, qu'habituellement les
planchers intermédiaires (voy. la coupe transversale) ne relient pas les
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constructeurs adoptèrent des méthodes de bâtir qui agissent du dehors
 
[[Image:Coupe.abbaye.Sainte.Marie.Breteuil.3.png|center]]
[Illustration: Fig. 124.]
 
en dedans contre ces surfaces rigides. Ils arrivaient à ce résultat par des
 
dispositions d'ensemble et par des procédés tenant au détail de la construction. Ils donnaient aux murs, par exemple, des retraites en saillie
les unes sur les autres à l'intérieur, comme nous l'avons dit tout à l'heure,
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de pierres basses de banc ou de moellon à l'intérieur.
 
[[Image:Pilier.abbaye.Sainte.Marie.Breteuil.png|center]]
[Illustration: Fig. 125.]
 
Supposons la coupe d'un mur AB destiné à porter des planchers (126):
Ligne 565 ⟶ 561 :
ne formant pas parpaing, et chaque étage, séparé par un bandeau de
pierre, sera en retraite de quelques centimètres l'un sur l'autre. Le
 
[Illustration: Fig. 126.]
 
parement intérieur, au contraire, sera monté en pierres plus basses et
portera une saillie à chaque étage sur celui du dessous. Ainsi ce mur
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qui, loin de tendre à s'écarter, auront au contraire une propension à
s'incliner vers le centre du bâtiment.
 
[[Image:Coupe.mur.support.planchers.png|center]]
 
On voit, par cet exemple, que, bien que la construction civile du moyen
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dans la crainte d'écraser les sommiers de ces voûtes sous la charge, on
les rendait indépendants des piles.
[[Image:Pile.support.voute.png|center]]
 
Ainsi, par exemple (127): soit une pile A de rez-de-chaussée destinée
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piles. Craignant l'action des poussées au rez-de-chaussée sur des murs
qui n'étaient pas toujours munis de contre-forts, les constructeurs établissaient
[Illustration: Fig. 127.]
 
souvent de très-puissants encorbellements le long de ces murs,
pour diminuer d'autant les poussées et reporter leur résultante en plein