« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Construction -- Voûtes » : différence entre les versions

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moyens matériels.
 
[[Image:Detail.plan.sanctuaire.cathedrale.Paris.png|center]]
[Illustration: Fig. 44.]
 
Cependant il se présentait une difficulté assez sérieuse et toute nouvelle,
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Nous aurons l'occasion de revenir sur ce fait.
 
[[Image:Detail.plan.sanctuaire.Saint.Leu.Esserent.png|center]]
[Illustration: Fig. 45.]
 
Si l'on veut constater l'extrême limite à laquelle arrivèrent les architectes
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verticalement la colonne A assure sa stabilité. L'équilibre ne peut être
rompu, et, en effet, ce chevet n'a subi aucun mouvement.
 
[[Image:Sanctuaire.eglise.Saint.Leu.Esserent.png|center]]
 
Dans l'Île-de-France, cependant, les constructeurs surent toujours
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point par la qualité excellente des matériaux de cette province, les architectes
bourguignons, se fiant à la résistance extraordinaire de leurs pierres,
 
[Illustration: Fig. 45 bis.]
 
produisirent des œuvres d'une grande importance au point de vue de la
construction, en ce qu'elles nous font connaître jusqu'où l'application du
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assises à lits horizontaux, afin de résister à la pression.
 
[[Image:Base.colonne.gothique.png|center]]
[Illustration: Fig. 46.]
 
[[Image:Schema.poussee.voute.romane.png|center]]
[Illustration: Fig. 46 bis.]
 
Soit, par exemple (46 bis), une pile A ayant une pile B supérieure à
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inférieurs des édifices.
 
[[Image:Plans.claveaux.divers.png|center]]
[Illustration: Fig. 47.]
 
Mais nous sommes *[?obligés], au risque de
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obtenons en F' le second centre de l'arc doubleau, et traçons la seconde
branche EG. C'est ainsi que sont tracés les arcs des premières voûtes
 
[Illustration: Fig. 48.]
 
gothiques sur plan barlong<span id="note4"></span>[[#footnote4|<sup>4</sup>]]. Donc les courbes des arcs ogives et arcs
doubleaux étant les mêmes, leurs coupes sont pareilles et leurs sommiers
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doubleau, et considérant AD comme rayon, nous formons le demi-cercle
D'DD". Nous traçons alors la coupe de l'arc doubleau sur plan horizontal.
 
[[Image:Schema.arcs.ogives.barlongs.png|center]]
 
Nous tirons deux parallèles EF aux directrices AC d'arcs ogives, en laissant entre ces parallèles une distance égale à la largeur des claveaux
d'arcs ogives. Ce sont les projections horizontales des arcs ogives. Prenant
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par la colonne isolée, fait sortir trois corbeilles d'une astragale unique.
 
[[Image:Schema.arcs.ogives.barlongs.2.png|center]]
[Illustration: Fig. 48 bis.]
 
Il nous faut rabattre sur la ligne NO l'arc doubleau, et sur la ligne AC
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ceux des arcs ogives affranchis des sommiers, et dès lors semblables
entre eux jusqu'à la clef.
[[Image:Sommier.arc.ogive.barlong.png|center]]
 
Il arrive cependant que les arcs d'une voûte sont de diamètres
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des autres à l'extrados, il porte une coupe normale à sa courbe et les
claveaux se posent, tandis qu'à côté de lui d'autres arcs peuvent rester
[Illustration: Fig 48 ter.]
 
engagés encore jusqu'à une certaine hauteur et conserver les lits horizontaux des sommiers. Ainsi, par exemple (49) , supposons que nous ayons
à voûter une salle divisée par une rangée de piles et dont le plan, à l'une
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presque insensible à l'œil en exécution.
 
[[Image:Schema.arcs.ogives.differentes.hauteurs.png|center]]
[Illustration: Fig. 49.]
 
Il s'agit maintenant de supposer les sommiers de ces divers arcs sur le
chapiteau de la pile B; nous présentons (49 bis) les formes de ces sommiers.
 
[[Image:Sommiers.arcs.ogives.differentes.hauteurs.png|center]]
 
En A est le sommier de l'arc doubleau marqué EF sur la figure
précédente; en B, le second sommier avec les deux coupes des arcs ogives
Ligne 1 017 ⟶ 1 018 :
la pile A à la pile B. On remarquera les renforts R, qui sont laissés dans
les assises des sommiers, derrière les claveaux libres, pour recevoir les
 
[Illustration: Fig. 49^bis.]
 
remplissages en moellon des voûtes. Il y a donc alors: le premier sommier
portant la coupe d'un arc; le second sommier portant les coupes de deux
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quatrième sommier portant les coupes de cinq arcs.
 
[[Image:Schema.arc.ogive.salle.irreguliere.png|center]]
[Illustration: Fig. 49^ter.]
 
Ces méthodes donnent une grande liberté aux constructeurs, et il n'y
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sur les autres de manière à les déformer.
 
[[Image:Plans.arcs.ogives.salles.polygonales.png|center]]
[Illustration: Fig. 50.]
 
Ainsi, pour couvrir une salle polygonale, à
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premier étage.
 
[[Image:Plans.arcs.ogives.salles.polygonales.2.png|center]]
[Illustration: Fig. 51.]
 
[[Image:Plans.arcs.ogives.salles.polygonales.3.png|center]]
[Illustration: Fig. 51^bis.]
 
Le porche de l'église de Notre~Dame de Dijon est un des meilleurs
 
[[Image:Plan.porche.eglise.Notre.Dame.Dijon.png|center]]
[Illustration: Fig. 52.]
 
exemples que nous puissions choisir. Son plan (52) continue le plan des
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charges sont considérables.
 
[[Image:Detail.porche.eglise.Notre.Dame.Dijon.png|center]]
[Illustration: Fig. 53.]
 
[[Plan.pilier.cathedrale.Peterborough.png|center]]
 
Vers le milieu du XIII<sup>e</sup> siècle déjà, en Angleterre, on était arrivé à des
 
[Illustration: Fig. 54.]
 
combinaisons d'arcs de voûte très-savantes et perfectionnées. Les
Normands
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collatéral ne dépassent pas le niveau des extrados des archivoltes et arcs
doubleaux qui sont plein cintre, ces arcs ogives sont tracés sur une portion
 
[Illustration: Fig. 54^bis.]
 
[Illustration: Fig. 54^ter.]
 
de cercle moindre que le demi-cercle. La fig. 54 bis montre, en
perspective, ce chapiteau et les retombées d'arcs; en A, on voit une
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cette branche d'arc ogive A, le sommier de tous les arcs et les encorbellements
du chapiteau.
 
[[Image:Detail.pilier.cathedrale.Peterborough.png|center]]
 
Quand on compare cette construction avec celles qui lui sont
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pour fermer les triangles des voûtes gothiques. Le principe général doit
passer avant les variétés et les exceptions.
 
[[Image:Plan.arc.ogive.et.arc.doubleau.png|center]]
 
Soit (55) le plan d'une voûte en arcs d'ogive croisée d'un arc doubleau,
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de même cette courbe sur sa projection horizontale AC, nous obtenons
sur cet arc les points 0', P', Q', C. Nous procédons de la même manière
 
[Illustration: Fig. 55.]
 
pour l'arc doubleau d'intersection DC, dont l'extrados rabattu est DH.
Nous divisons cet extrados en quatre parties, et marquons les points RST.
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V'Y', etc., que nous avons tracées sur notre épure.
 
[[Image:Fermeture.triangle.voute.gothique.png|center]]
[Illustration: Fig. 56.]
 
Voici en quoi consiste cette méthode. Le constructeur dit, par exemple:
Ligne 1 281 ⟶ 1 274 :
d'eux-mêmes sur leurs lits, à mesure que le maçon les pose, ainsi que le
[[Image:Fermeture.triangle.voute.gothique.2.png|center]]
[Illustration: Fig. 57.]
 
[[Image:Fermeture.triangle.voute.gothique.3.png|center]]
[Illustration: Fig. 58.]
 
fait voir la fig. 57. Mais au delà du premier tiers, ou environ, il faut l'aide
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coupées dans une planche de 0,04 c. environ d'épaisseur, porte au milieu
 
[[Image:Fermeture.triangle.voute.gothique.4.png|center]]
[Illustration: Fig. 59.]
 
[[Image:Fermeture.triangle.voute.gothique.5.png|center]]
[Illustration: Fig. 60.]
 
une rainure évidée, concentrique à la courbe donnée par l'arc étalon dont
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l'apparence, mais non la véritable structure.
 
[[Image:Plan.claveaux.coupole.png|center]]
[Illustration: Fig. 61.]
 
Chacun sait que les claveaux qui composent une coupole donnent en
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aux formerets et arcs doubleaux, en les entre-croisant à la clef.
 
[[Image:Plan.coupole.sur.arcs.ogives.png|center]]
[Illustration: Fig. 62.]
 
[Illustration: Fig. 63.]
 
La fig. 63<span id="note7"></span>[[#footnote7|<sup>7</sup>]] fera comprendre cette disposition. Cette construction était
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lecteurs la permission d'insister.
 
[[Image:Plan.voute.francaise.png|center]]
[Illustration: Fig. 64.]
 
Supposons une voûte en arcs d'ogive faite moitié par des Français au
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dérive évidemment de la voûte d'arête romaine, tandis qu'en Angleterre
il dérive de la coupole. Jusqu'alors, bien que les principes de construction
[Illustration: Fig. 65.]
 
de ces deux voûtes fussent très-différents, leur apparence est la même,
sauf l'adjonction du nerf réunissant les clefs des formerets ou arcs doubleaux
à la clef des arc ogives, adjonction qui n'est point une règle
absolue.
[[Image:Voutes.anglo.normandes.gothiques.png|center]]
 
Pendant que dans l'Île-de-France et les provinces voisines, à la fin
Ligne 1 526 ⟶ 1 516 :
mais toujours en conservant quelque chose de la coupole.
 
[[Image:Plan.voute.eglise.Mouliherne.png|center]]
[Illustration: Fig. 66.]
 
Il existe, près de Saumur, une petite église qui indique de la manière
Ligne 1 555 ⟶ 1 545 :
comme on l'a fait pour le triangle AER.
 
[[Image:Coupe.voute.eglise.Mouliherne.png|center]]
[Illustration: Fig. 67.]
 
Tant que la voûte de l'Aquitaine et anglo-normande conserva ses arcs
Ligne 1 569 ⟶ 1 559 :
principe de construction des rangs des moellons de remplissage dérivé de
 
[[Image:Voute.eglise.Mouliherne.png|center]]
[Illustration: Fig. 68.]
 
la coupole se prêtait mal à l'adoption de cette innovation. Nous venons de
Ligne 1 579 ⟶ 1 569 :
nouvelle méthode française, le nerf saillant CE n'avait plus assez de flèche
 
[[Image:Voute.anglo.normande.png|center]]
[Illustration: Fig. 69.]
 
pour présenter une résistance suffisante; si la voûte était grande, il y avait
Ligne 1 600 ⟶ 1 590 :
chacun que des surfaces à peine concaves.
 
[[Image:Plan.voute.cathedrale.Ely.png|center]]
[Illustration: Fig. 70.]
 
Au milieu du XIII<sup>e</sup> siècle déjà, ils élevaient le chœur de la cathédrale
Ligne 1 610 ⟶ 1 600 :
que celle des voûtes françaises. Voici la vue perspective d'une naissance
 
[[Image:Naissance.voute.cathedrale.Ely.png|center]]
[Illustration: Fig. 71.]
 
des voûtes du chœur de la cathédrale d'Ély (71). On voit que ces arcs ou
 
[[Image:Plan.naissance.voute.cathedrale.Ely.png|center]]
[Illustration: Fig. 71^bis.]
 
arêtes saillantes donnent une gerbe de courbes dont une portion
Ligne 1 636 ⟶ 1 626 :
prirent le parti de relever les naissances des arcs doubleaux, arcs
 
[[Image:Schema.voutes.portion.ellipse.png|center]]
[Illustration: Fig. 72.]
 
ogives et tiercerons, au niveau de celles des formerets. La présence
Ligne 1 662 ⟶ 1 652 :
l'extrados de la voûte<span id="note8"></span>[[#footnote8|<sup>8</sup>]].
 
[[Image:Voute.anglo.normande.XIVe.siecle.png|center]]
[Illustration: Fig. 72^bis.]
 
C'est ainsi que, par une suite de déductions, très-logiques d'ailleurs,
Ligne 1 677 ⟶ 1 667 :
dans l'église de la Ferté-Bernard, près le Mans, de jolies chapelles du
 
[[Image:Voute.eglise.Ferte.Bernard.png|center]]
[Illustration: Fig. 73.]
 
XVI<sup>e</sup> siècle ainsi voûtées<span id="note9"></span>[[#footnote9|<sup>9</sup>]] (73). Ce sont des dalles sculptées en caissons à
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le XVI<sup>e</sup> siècle, ils cherchèrent bientôt à reproduire les formes, sinon la
structure de la voûte romaine.
 
[[Image:Voute.XVIe.siecle.png|center]]
 
Lorsque le caractère des populations est laissé à ses inspirations et n'est
 
[Illustration: Fig. 74.]
 
pas faussé par un esprit de système étroit, il se peint avec une franchise
entière dans les œuvres d'art, et particulièrement dans celles qui sont en